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SÉANCE PUBLIQUE

DE LA

SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE

COMMERCE, SCIENCES ET ARTS

DU DÉPARTEMENT DE LA MARNE,

Tenue à Châlons, le 26 Août 1822.

A CHAALONS,

CHEZ BONIEZ-LAMBERT, IMPRIMEUR DE LA SOCIÉTÉ
ET DE L'ÉCOLE ROYALE D'ARTS ET MÉTIERS.

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SÉANCE PUBLIQUE

DE LA

SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE,

COMMERCE, SCIENCES ET ARTS

DU DÉPARTEMENT DE LA MARNE, Tenue à Châlons, le 26 août 1822.

DISCOURS

Prononcé à l'ouverture de la Séance, pav M. Th. PEIN, aucien Receveur Général, Président annuel.

MESSIEURS,

QU'IL est précieux pour nos cœurs le jour qui nous ramène au milieu de nos concitoyens, pour les entretenir des travaux de notre Société. Ce n'est pas un vain désir de gloire, le sentiment étroit d'un puéril amour-propre qui nous fait chérir le retour de cette solennité. Non, Messieurs, nous n'avons pas l'orgueilleuse prétention d'y proclamer nos succès, de faire devant vous l'emphatique tableau de nos services. Heureux de la douce conviction d'avoir démontré notre zèle, nous ne vous parlons que de nos efforts pour devenir UTILES, et de notre constance à rechercher votre estime.

Sans doute, Messieurs, l'estime publique est le plus haut prix qu'on puisse ambitionner; mais il est toujours louable de la souhaiter et jamais téméraire d'y prétendre, parce que, pour l'atteindre, il ne faut pratiquer que des voies honorables.

Les richesses, la faveur, la puissance, s'acquièrent par mille movens, au nombre desquels, malheureusement, se comptent tous les vices; mais les vertus, les services réels peuvent seuls conquérir l'estime publique. En effet, Messieurs, cette bienveillance universelle, cette confiance générale, ce concert d'applaudissemens, ces bénédictions unanimes qu'inspire et qui accompa gnent le nom de quelques êtres privilégiés; qui pourrait les produire? si ce n'est un sentiment de reconnaissance pour des vertus utiles.

Qui n'envierait pas cette gloire si pure, si douce, cette gloire que décernent les cœurs? Il en est de plus éclatantes, de plus périlleusement achetées; nous les adoptons toutes; un cœur français n'en répudie aucune; mais renfermés dans le cercle de notre destination, c'est à la prospérité des arts paisibles, des arts consolateurs que s'attachent nos leçons et nos exemples.

La culture des champs, principe et fondement de toute civilisation, celle des sciences, des arts et du commerce qui l'entretiennent et l'embellissent, ont reçu de la succession des temps divers degrés de perfection : quelques causes ont accéléré ou ralenti la progression, mais, relativement aux sciences et aux arts, cette progression devint plus active au XVI. siècle, et de nos jours elle a dépassé de beaucoup toutes les proportions antérieures.

Les progrès de l'agriculture semblent avoir été plus lents; ce n'est même que depuis la révolution qu'ils sont devenus remarquables. Auparavant, la plupart des oultivateurs n'étaient que fermiers, et l'on ne risque ni

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