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curer les agrémens de la vie qui d'entre nous ne voit pas avec un plaisir vivement. senti, les cultivateurs, les ouvriers et leurs familles, non plus sous les haillons de la misère, mais vêtus avec une propreté qui an- · nonce l'aisance et qui conserve la santé? le bon marché de ces produits fait qu'ils se consomment en plus grande quantité et donnent de l'ouvrage à plus de bras. L'Espagne et l'Italie employent moins de machines que la France, et cependant j'ai vu dans ces deux pays un plus grand nombre de mendians La mendicité est fille de la paresse, de l'ignorance et de la superstition.

Le travail au contraire ( et par travail j'entends l'utile emploi de tous les moyens que le Créateur nous a donnés), le travail est un des élémens du vrai bonheur; il est l'ami de l'ordre et des bonnes mœurs, en même temps qu'il combat l'ennui, cet éternel ennemi de celui qui n'a plus de besoins réels à satisfaire.

L'activité physique et morale est tellement inhérente à l'espèce humaine, que je ne conçois pas de malheur plus positif que ce désœuvrement total, que cette oisiveté dé

courageante qui devient une espèce de mort anticipée. Cette punition de l'oisiveté n'est jamais le partage de ceux qui s'occupent de la prospérité de leur patrie; que celle de la France soit notre but et notre récompense! C'est cette heureuse direction donnée aux actions des hommes qui constitue l'esprit public, cet esprit vivifiant des peuples libres qui fait qu'une nation est l'exemple, et tout à la fois l'admiration des autres nations.

Vous concevez, Messieurs, quel développement je pourrais donner à ces idées ; mais je craindrais d'éloigner le moment où des lectures d'un intérêt plus vif vont réclamer l'attention d'une assemblée si digne de les entendre, et de les apprécier.

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COMPTE RENDU

DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ,

PENDANT L'ANNÉE 1819,

Pav M. CAQUOT, Vice-Secrétaires.

MESSIEURS,

DES Occupations étrangères à notre Société, mais dont vous avez reconnu l'importance, n'ont pas permis à M. DUPUIS, votre Secrétaire actuel, de préparer le compte de vos travaux pendant 1819.

Comme Vice-Secrétaire je me trouve appelé à le remplacer.

Admis depuis moins d'une année au milieu de vous, je me vois tout-à-coup chargé d'une tâche inattendue : le zèle ne supplée pas l'expérience; ce n'est donc point par une formule de modestie, c'est bien sincèrement que je réclame votre indulgence.

Vos travaux, Messieurs, ont principalement pour objet la propagation des améliorations heureuses, la recherche des découvertes utiles, et pour but la prospérité de ce dépar

tement.

L'Agriculture avant tout! c'est le premier des arts, c'est la première richesse de notre belle France. Cependant cet art, dont dépendent et la tranquillité et le bonheur des États, cet art qui demande tant de connaissances, a été long-temps abandonné à la pratique dénuée de toute théorie; une École d'Agriculture serait un bienfait dont les résultats heureux sont incalculables.

M. DUPUIS, votre Secrétaire, vous a lu, à ce sujet, un Mémoire dans lequel il développe le plan d'une Ecole d'Agriculture théorique et pratique à établir dans le département de la Marne.

On choisirait, au milieu des vastes terrains négligés que présente la Champagne, et qui ne sont stériles que parce que le travail de l'homme ne les a pas sollicités; on choisirait, disons-nous, un vallon près de quelque ruisseau. Là une simple métairie serait éle

vée, assez vaste cependant pour contenir les maîtres, trente élèves agriculteurs au moins, et surtout de nombreux bestiaux pour l'exploitation et l'amélioration de la ferme. Chaque élève aurait son champ à cultiver, chaque maître, après avoir démontré la théorie, indiqué les meilleurs procédés à suivre, les assolemens les plus avantageux, irait lui-même, sur le terrain, mettre en pratique ses heureuses leçons.

dans cette

On n'oublîrait pas encore métairie, un Cours d'art vétérinaire. Tout agriculteur doit avoir au moins les connaissances les plus essentielles de l'art de soigner les bestiaux.

Bientôt on verrait cette métairie prospé

rer,

les terres rapporter au centuple, les coteaux se couronner de bois, dont nous commençons à sentir la disette; les revenus auraient, en peu d'années, couvert la première mise de fonds; de jeunes agriculteurs iraient reporter dans leurs foyers de bonnes méthodes et des exemples utiles et peutêtre, par la suite, le département compterait-il un village de plus.

C'est, Messieurs, dans votre séance du

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