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Malgré ces taches rares et légères, que le

peu

de tems assigné au concours rendait iné– vitables dans un travail d'assez longue haleine et nécessairement précipité, vous pouvez vous applaudir d'avoir proposé un sujet qui vous a procuré le plaisir de couronnerun aussi bon ouvrage.

Les monuments sont autant d'anneaux auxquels se rattachent les souvenirs historiques. Le prix qu'ils ont à nos yeux s'accroit en raison de leur rareté, de l'ancienneté et de l'importance des faits dont ils conservent la mémoire: pouviez-vous n'en pas mettre à la découverte d'un monument druididans ce département?

que

D'après la notice de M. JACOB fils, de Reims, votre associé ce monument se trouverait à deux lieues de cette ville, au-dessus des villages de Sermiers et Nogent, sur un tertre de forme triangulaire, entouré de fossés maintenant peu profonds. Les pierres dont il se compose sout de grès leur nombre, leur agglomération, le volume et la forme de plusieurs, tout, suivant l'auteur, annonce les ruines d'un temple de druides.

Comme on ne peut trop observer avant de se prononcer sur ces sortes de découveril convient d'attendre, avec M. Jacob,

tes,

que

de nouvelles données fassent cesser l'incertitude. Il serait à désirer qu'excités par son exemple, les amateurs de nos antiquités décrivissent, suivant les règles d'une saine critique, tout ce que le département offre d'instructif en ce genre. Mettre l'homme en contact avec les âges les plus reculés, c'est aggrandir sa pensée; c'est, en quelque sorte, étendre son domaine.

Enrichir celui de l'agriculture étant le principal but des efforts de la Société, elle se félicitait de voir que, désormais mieux secondée, ils seraient plus efficaces; déjà elle éprouvait les heureuses influences de la paix et d'une autorité paternelle, lorsqu'un cri d'alarme se fait entendre : échappé de son île, le génie du mal revient exercer ses fuet la France est encore une fois veuve de son Roi. Au milieu de l'agitation générale, en proie à tous les genres d'inquiétude, il était impossible à l'homme le plus épris des charmes de l'étude, de penser même à s'y livrer. Nous ne dirons pas quelles ont été

reurs,

pour vous particulièrement les suites de cette délirante et criminelle entreprise.

Le 2 juillet réveillera toujours dans vos esprits un douleureux souvenir; en rappelant la perte de votre collégue, M. le Comte DuCAUZE DE NAZELLE, mort victime de son dévouement; vous n'oublicrez pas qu'elle a été bientôt suivie de celle de M. TISSET, autre collégue non moins recommandable par ses lumières et ses qualités personnelles. Mais je dois laisser aux dignes organes de vos regrets, le soin de les exprimer.

Si le prompt retour du Roi a conjuré l'orage qui grondait sur nos têtes, sa rare prudence n'a pu empêcher les troupes alliées d'occuper notre territoire. Ce n'est que depuis leur retraite qu'il vous a été permis de connaître votre situation présente.

Vos pertes trop sensibles ont été réparées. Vous comptez maintenant au nombre de vos membres résidans, MM. Dessauzais, Inspecteur divisionnaire des Ponts et Chaussées; Brisson, Ingénieur en chef du département; Virguin, curé de Saint-Jean, et Lamairesse, propriétaire. Vous avez nommé MM. Becquey, conseiller d'état, et Royer-Collard,

membres honoraires, MM. Delaboulaye, le Comte de Foucault et Bauny, associés correspondans.

Les ravages de l'épizootie avaient excité la sollicitude paternelle du premier Magistrat de ce département: et, grâces aux sages dispositions de son arrêté, ils n'ont pas été aussi considérables qu'on avait lieu de le craindre. Votre premier soin a été de recueillir les faits qui intéressent à cet égard la science vétérinaire, et de signaler les moyens qui ont été mis en usage avec plus de succès pour les arrêter. Des breuvages acidulés, la fumigation des lieux infectés, l'isolement absolu des bestiaux atteints de la contagion, et même leur abatage lorsque la maladie se manifeste avec des caractères trop alarmans, sont, jusqu'à présent, les seuls qu'indique l'expérience.

La diminution des engrais n'est pas dans ce département un des moindres dommages qu'y ait causés ce fléau destructeur. M. Charbonnier, notre collégue, a essayé d'en attenuer les effets, en indiquant quelques moyens de suppléer à la pénurie des fumiers. C'est le but qu'il s'est proposé en publiant son ouintitulé: l'Art d'améliorer les mauvaises

vrage

terres. Il examine la cause de leur stérilité, énumère les divers engrais qui peuvent remplacer le fumier, établit que l'efficacité de chacun d'eux dépend du plus ou moins de discernement avec lequel on l'emploie : enfin il fait connaître diverses méthodes de les augmen

ter,

notamment celle des habitans de Courtisols qui peut mériter d'ètre plus généralement suivie. Les détails dans lesquels il entre, les autorités, les faits sur lesquels il s'appuye, tendent à développer cette idée principale.

Notre sol n'a de valeur que celle qu'il emprunte du travail et de l'industrie de ses habitans; on n'en obtient rien sans le secours des engrais; il n'en faut donc dédaigner aucuns, et ne pas épargner la peine pour utiliser ceux qui sont à notre disposition. Car c'est sur-tout en Champagne qu'il est vrai de dire: Tant vaut l'homme, tant vaut la terre. La Société regrette que cet ouvrage ne soit pas dégagé de digressions que le sérieux et la nature du sujet ne comportent pas. Elle pense que l'auteur aurait mieux rempli son but en le réduisant aux recherches et notions utiles qui intéressent directement l'habitant des campagnes.

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