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pour leur HENRI IV et pour son augusteDynastie.

Trois de ces mémoires ont spécialement fixé votre attention. Ils la méritaient, quoique séparés entr'eux par des intervalles de talent faciles à marquer.

Celui qui a pour épigraphe : « Je l'essaie,» a obtenu une seconde mention honorable.

Des déclamations vagues, des digressions tout-à-fait étrangères à la matière: voilà ses défauts. Beaucoup de verve, un style soutenu; voilà les qualités qui lui ont valu, en troisième ligne, la distinction que vous lui avez accordée. Son auteur est M. DElverGUE de Paris.

Un autre portant cette épigraphe :

Celui qui met un frein à la fureur des flots, « Sait aussi des méchans arrêter les complots. » a été jugé digne d'une première mention honorable. Son auteur est M. BAUNY, Inspecteur de l'Enregistrement, et maintenant votre associé correspondant.

La coupe de ce discours, la distribution des faits historiques, les réflexions que l'auteur en fait naître ont paru généralement

sans reproche; mais le style souvent pâle présente trop d'endroits faibles au milieu de plusieurs pages bien écrites. Vous avez aussi désapprouvé des rapprochemens évidemment forcés dans beaucoup de passages d'un long parallèle de HENRI IV et de LOUIS XVIII, dont l'auteur a fait la péroraison ou plutôt l'appendice de son travail.

Cependant ce discours, malgré ces imperfections, aurait peut-être obtenu mieux qu'une première mention honorable, s'il ne s'était trouvé en concurrence avec celui qui a pour épigraphe :

« Il faut que ceux qui trouvent de grands » exemples de vertu devant eux, les imitent » et les renouvellent pour ceux qui viennent après eux.» (Lettre de HENRI 1v au duc de Guise.)

Son auteur (M. Amédée de PASTORET maître des requêtes) a vaincu les plus recommandables de ses rivaux.

Ce n'est même pas à la seule supériorité relative de cet ouvrage, c'est à son mérite éminent que vous avez décerné la palme dans votre séance extraordinaire du 31 janvier 1815. Il y a été lu, en présence d'un

public nombreux et au milieu des plus vifs

applaudissemens.

*

Dans le développement qui accompagnait Mesvotre programme, vous aviez souhaité, sieurs, un discours qui méritât d'être lu aux pieds du Trône, et vous avez eu la satisfaction de l'obtenir.

Vous avez remarqué dans le travail de M. Amédée de PASTORET, un penseur profond, qui discute avec une grande sagacité l'époque historique dont il vous entretient; une plume exercée et élégante; souvent même un orateur éloquent qui anime son ouvrage par une foule de réflexions presque toujours aussi justes que bien exprimées.

Si, depuis que vous avez prononcé, l'auteur n'eût pas livré son discours à l'impression, il ferait sans contredit un des ornemens du recueil que vous vous y livrerez cette année: toutefois sa publicité n'empêche pas d'en ex

*La médaille d'or donnée au vainqueur est une copie très-bien exécutée de la médaille que la ville de Châlons a reçue de HENR11, en 1591, en témoignage de son inaltérable fidélité. On y voit d'un côté le portrait du bon Roi: on lit sur l'autre ces mots précieux: Catalaunensis fidei mo monumentum. Ainsi les habitans de Châlons s'honoraient en 1814, des mêmes sentimens dont leurs ancêtres furent animés au milieu des fureurs déplorables du seizième siècle.

traire quelques passages. Ils justifieront votre jugement et donneront aussi une idée de la facture de l'ouvrage à ceux qui ne le connaissent pas encore.

pas

Avant de passer aux citations, il n'est hors de propos d'observer que M. PASTORET,

a ainsi posé et développé le texte de son sujet.

« Des moyens mis en usage par HENRI IV » pour s'assurer la couronne, et réunir les es> prits divisés par les discordes civiles. »

La Société avait borné son programme à la seconde partie de cet énoncé. Elle avait des raisons pour ne la point faire précéder la première.

par

M. PASTORET a excédé le cadre donné, puisqu'il a retracé la vie toute entière du grand HENRI; quoiqu'il en soit, on ne peut pas lui reprocher de s'être écarté de son sujet, tant la première partie qu'il ajoute au texte se lie sans efforts à la deuxième, uniquement proposée par la Société. Ce qui d'ailleurs a dû l'absoudre à vos yeux de cette excursion très-naturelle que vous n'aviez pas demandée, c'est que la première partie de son discours, surabondante dans le seul

point de vue du programme académique, est traitée avec un talent si distingué que vous auriez vivement regretté qu'elle n'existất point.

Pour en donner la preuve, je vais extraire deux citations de cette première partie.

Après avoir jetté un coup-d'œil rapide sur les trente années qui viennent de s'écouler et qui, comme le dit l'orateur, nous ont apporté tant de misères et tant de gloire, M. PASTORET ajoute:

à

<<< Quelque soit le prince qui sera appelé

gouverner un jour cette grande et géné» reuse nation Française, à qui le malheur » même n'a pu ôter sa gloire; quelles que » soient les circonstances où il sera jetté, s'il » veut suivre le vœu du peuple, écouter les > conseils de l'histoire, ressaisir des espéran»ces de succès; qu'il ne prenne que parmi > nous ses modèles et ses maîtres. Nous n'avons point la triste obligation d'aller cher> cher au-dehors des exemples de vertu ou » de renommée. Chez nous sont les héros » qui ont montré les routes de la victoire, » et les sages qui ont enseigné par leurs ac» tions le bonheur des peuples; chez nous

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