Camoens et les Lusiades, étude suivie du poëme [tr. by J.B.J. Millié] annoté par C. Lamarre

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Popular passages

Page 69 - Là pour nous enchanter tout est mis en usage; Tout prend un corps, une âme, un esprit, un visage. Chaque vertu devient une divinité: Minerve est la prudence, et Vénus la beauté. Ce n'est plus la vapeur qui produit le tonnerre, C'est Jupiter armé pour effrayer la terre...
Page vii - Quand une lecture vous élève l'esprit, et qu'elle vous inspire des sentiments nobles et courageux, ne cherchez pas une autre règle pour juger de l'ouvrage; il est bon, et fait de main d'ouvrier.
Page 323 - Que Neptune en courroux , s'élevant sur la mer, D'un mot calme les flots, mette la paix dans l'air , Délivre les vaisseaux , des syrtes les arrache; C'est là ce qui surprend , frappe, saisit, attache. Sans tous ces ornements le vers tombe en langueur...
Page 89 - Minos, Numa dans l'Italie, A des peuples sans mœurs, et sans culte , et sans rois , Donnèrent aisément d'insuffisantes lois. Je viens après mille ans changer ces lois grossières , J'apporte un joug plus noble aux nations entières. J'abolis les faux dieux, et mon culte épuré De ma grandeur naissante est le premier degré. Ne me reproche point de tromper ma patrie ; Je...
Page 155 - Quand dona Inez, dit la chronique, sut la venue du roi et les intentions qu'il avait contre elle, transportée de la douleur où elle était de ne pouvoir se sauver par aucun moyen, elle vint le recevoir à la porte avec un visage de femme qui voyait la mort présente ; et, pour s'assurer si elle trouverait dans le roi quelque pitié, elle amenait avec elle les trois innocents princes, ses fils, enfants de peu d'âge et très-beaux.
Page 533 - D'autres portent dans les airs leurs rameaux chargés de fruits odoriférants : l'oranger, dont les pommes d'or ont l'éclat de la chevelure de Daphné; le cédrat, qui plie sous son brillant fardeau; le citronnier, dont le fruit jaunissant parfume le verger qu'il embellit. Une verte chevelure couronne le front des collines. Là, s'élèvent à la fois les peupliers d'Alcide, les lauriers d'Apollon, les myrtes de Vénus , les pins de Cybèle, témoins autrefois de l'inconstance d'Atys1 : le cyprès...
Page 9 - Toutes mes facultés sont bouleversées ; mon âme exhale un feu terrible, des ruisseaux de larmes coulent de mes yeux. Tantôt j'espère, tantôt je me décourage; quelquefois je tombe dans le délire, d'autres fois ma raison revient. Je suis sur la terre, et ma pensée traverse l'espace. En une heure, je vis une année ; en mille années, je n'en puis trouver une qui me satisfasse. Si quelqu'un me demande pourquoi je suis ainsi, je répondrai que je l'ignore. Je soupçonne cependant, Madame, que...
Page 445 - Là l'enfant éveillé, courant sous la licence Que permet à son âge une libre innocence, Va, revient, tourne, saute, et par maint cri joyeux Témoignant le plaisir que reçoivent ses yeux, D'un étrange caillou, qu'à ses pieds il rencontre, Fait au premier venu la précieuse montre, Ramasse une coquille, et d'aise transporté, La présente à sa mère avec naïveté ; Là, quelque juste effroi qui ses pas sollicite, S'oublie à chaque objet le fidèle exercite ", Et là, près des remparts que...
Page 71 - On lui a fait un tort de cette alliance; mais il ne nous semble pas qu'elle produise dans sa Lusiade une impression discordante : on y sent très-bien que le christianisme est la réalité de la vie, et le paganisme la parure des fêtes, et l'on trouve une sorte de délicatesse à ne pas se servir de ce qui est saint pour les jeux du génie même.
Page 422 - O peuple, s'écrie-t-il, le plus audacieux « de tous les peuples! il n'est donc plus de « barrière qui vous arrête ? Indomptables « guerriers, navigateurs infatigables, vous « osez pénétrer dans ces vastes mers, dont je « suis l'éternel gardien, dans ces mers sacrées « qu'une nef étrangère ne profana jamais!

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