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Mennais, 1782-1854, conçut l'idée | à Saint-Cyr une maison religieuse

d'un catholicisme démocratique. Il voyait dans les idées de liberté et d'égalité un fruit de l'Évangile. Il fut condamné à Rome, et répondit à cette condamnation par les Paroles d'un croyant.

La Rochefoucauld, p. 145-149, 168-169, 511-514.

François VI de la Rochefoucauld, 1613-1689, prit part aux intrigues contre Richelieu, puis aux deux Frondes. Son livre des Maximes résume l'expérience morale d'une époque troublée et d'une société blasée. Il y soutient cette thèse que l'amour-propre est au fond de tous nos sentiments et que toutes «nos vertus se perdent dans l'intérêt, comme les fleuves dans la

mer ».

Maine de Biran, p. 103-105, 105-107, 111-114.

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Maître de Saci (Le), p. 365-367. L. Isaac Le Maître, dit de Saci, 1612-1684, parent du grand Arnauld, fut un des directeurs des religieuses de Port-Royal.

Malebranche, p. 92-94, 122-123, 212-214, 220-221, 315-316, 350352, 499-501, 502-503, 528-550.

Nicolas Malebranche, 1638-1715,

Marie-François Maine de Biran, 1766-1824, sous-préfet, député, conseiller d'État, fut surtout un profond métaphysicien. Il rétablit contre l'école sensualiste les droits de l'activité volontaire, qu'il crut saisir sur le vif dans le fait de l'effort. Cette tendance générale de sa philosophie témoigne d'une observation intérieure intense. Ses Pensées nous montrent cette ob-versel la règle essentielle de la

servation concentrée sur tous les faits de la vie sensible et morale.

Maintenon (Mme de), p. 139-140, 171-172, 441-446.

Françoise d'Aubigné, marquise de Maintenon, 1635-1719, femme du poète Scarron, gouvernante des enfants de Mme de Montespan, puis épouse secrète de Louis XIV, fonda

prêtre de l'Oratoire, est disciple en philosophie de Descartes. On connaît surtout sa Recherche de la vérité. Mais son Traité de Morale est aussi un des plus authentiques chefs-d'œuvre de la littérature française. Malebranche Y fait de la conformité à l'ordre uni

conduite.

Marion, p. 235-238, 394-398.

François-Henri Marion, 18461896, auteur de plusieurs ouvrages et articles de philosophie, d'histoire de la philosophie et de pédagogie. Sa thèse sur la Solidarité morale fut très remarquée. M. Marion a fondé à la Sorbonne l'ensei

gnement de la Science de l'Éducation. Son dernier ouvrage, l'Éducation dans l'Université, est le résumé de quelques-unes de ses leçons. M. Marion était un esprit d'une mâle délicatesse, qu'attirèrent toujours les questions morales et pratiques. Marivaux, p. 181-186.

P. Carlet, de Chamblain de Marivaux, 1688-1763, analysa avec subtilité, sur la scène et dans des romans, le cœur humain, et en particulier le cœur de la femme, avec tant de subtilité que le mot de marivaulage en est né.

Martha, p. 374-377.

Benjamin-Constant Martha, 18201895, professeur à la Sorbonne, membre de l'Institut, est l'auteur d'un petit nombre d'ouvrages, mais tous d'une pensée et d'une forme exquises les Moralistes sous l'Empire Romain, le Poème de Lucrèce, les Études morales sur l'antiquité, la Délicatesse sans l'art, Mélanges de littérature ancienne.

:

Massillon, p. 47-52, 59-61, 7879, 149-154, 157-158, 261-263, 301-305, 454-456, 473-477, 477485.

jours que c'est un psychologue, tellement ses analyses sont pénétrantes.

Michelet, p. 63-66, 551-555, 630635.

Jules Michelet, 1798-1874, conçut l'histoire comme une résurrection de la vie intégrale, et, à force de science et de poésie il réussit en effet à ressusciter les siècles lointains. En dehors de son Histoire de France et de ses autres œuvres historiques, sa large et sympathique vision des choses s'est exprimée dans un grand nombre d'œuvres inégales, mais toujours puissantes.

Montesquieu, p. 175-177, 377378, 420-421, 489-492, 522-523, 546-550, 566-568, 581-585, 585587.

Charles-Louis de Secondat, 16891755, prit en 1716 la charge de président au Parlement de Bordeaux, et le nom de Montesquieu que lui légua un oncle. Il fut un maître écrivain et un moraliste capable de peintures spirituelles, comme dans les Lettres persanes. Mais où il excella, ce fut lorsqu'il étudia l'homme social, soit dans le passé, comme dans les Considérations, soit d'une façon générale, comme dans l'Esprit des

Necker de Saussure (Mme), p. 355-359, 367-369.

J.-B. Massillon, de la Congrégation de l'Oratoire, 1663-1742, pré-Lois. cha devant le jeune Louis XV les sermons réunis sous le nom de Petit Carême. Son éloquence insinuante, quoique souvent pathé- Mme Necker de Saussure, 1765tique, s'adresse à la raison autant 1841, fille du grand naturaliste de qu'à la foi. Il diffère en cela de Saussure, est connue par un ses grands précurseurs. Mais cette excellent ouvrage, quoique d'un différence tient beaucoup au ton un peu triste, inspiré de temps et à l'état général des Rousseau : l'Éducation progresesprits. Nous dirions aussi de nos | sive, étude du cours de la vie.

Nicole, p. 41-45, 175-175. 205-208, sous une forme emphatique et si209-212, 322-321, 458-411, 531-bylline.

533.

Pierre Nicole, 1625-1695, un des plus célèbres écrivains de PortRoyal, ami d'Arnauld, dont il fut le second dans toutes les polémiques où il s'était engagé. Il avait cependant l'âme pacifique, et un de ses Essais de morale, celui qui traite des Moyens de conserver la paix avec les hommes, exprime sa véritable pensée, et c'est son chef

d'œuvre.

Pascal, p. 1-4, 27-29, 73-75, 88-92, 118-119, 198, 409-425, 496-498.

Renan, p. 202-204, 558-541.

Renan (Joseph-Ernest), 18231892, avait été destiné à l'état ecclésiastique. D'honorables scrupules lui firent quitter le séminaire de Saint-Sulpice. Il se livra à la philosophie et à l'étude des langues sémitiques. Il avait déjà une grande réputation de savant, lorsque parut son livre de la Vie de Jésus (1863). Ce livre, qui fait époque et qui fit scandale, n'était que le préambule d'une Histoire des origines du christianisme, qui ne fut achevée que vingt ans après. Outre d'innombrables travaux d'histoire religieuse et de philologie, Renan publia des Souvenirs d'enfance et de jeunesse, des Drames philosophiques, et un grand nombre d'ouvrages et d'articles sur toutes les questions contemporaines. Il a été un des plus grands écrivains de ce siècle. En philosophie, il exprime, sous une forme fuyante et ironique, toutes

Blaise Pascal est né à Clermont en 1623. Il mourut en 1662. Il combattit dans les Provinciales la morale relâchée des Jésuites. Son autre chef-d'œuvre, les Pensées, publié après sa mort, se compose de fragments d'une apologie de la Religion qu'il se proposait d'écrire. Ce livre inachevé est ce qu'il y a de plus grand dans la littérature française. Prévost-Paradol, p. 108-109, les incertitudes de ce temps, mais

513-545.

Lucien-Anatole Prévost-Paradol, 1829-1870, eut la plus brillante carrière de journaliste sous le Second Empire. Ses principaux ouvrages sont la France nouvelle et un Essai sur les moralistes français. Prévost-Paradol pensait noblement et écrivait na- | turellement la langue la plus pure.

Quinet, p. 421-423, 579-580.

Edgar Quinet, 1803-1875, historien et philosophe, exprime des vues souvent élevées et généreuses

seulement après avoir fait le tour des connaissances humaines; car il avait commencé par être un fervent de la science.

Rivarol, p. 94-96, 177-179.

Antoine, comte de Rivarol, 1753-1801, se fit connaître par son Discours sur l'universalité de la langue française. Il avait à la fin du xvII° siècle une grande réputation d'esprit. Mais il n'eut guère que de l'esprit. Il prit le parti des émigrés contre la Révolution. Rollin, p. 352-355.

Charles Rollin, 1661-1741, rec

teur de l'Université de Paris, puis directeur du collège de Beauvais, mérita, par son dévouement à la jeunesse, d'être appelé le bon Rollin. Son Traité des études est

un chef-d'œuvre de sûre raison, un véritable code de l'éducation publique.

d'esprit et de sympathie pour les sujets qu'il traite, parler gravement et presque pieusement de Port-Royal.

Saint-Évremond, p. 38-41, 390

392.

Ch. Marguetel de Saint-Denys. seigneur de Saint-Évremond,

Rousseau, p. 75-77, 83-85, 245-1612-1703, appartient à la même

245, 246-247, 289-291, 303-304, 342-348, 348-350, 570-374, 415420, 453-434, 519-522, 550-551, 564-566, 568-569.

race d'écrivains grands seigneurs Louis XIV, il vécut à Londres, La Rochefoucauld. Exilé par que échappant aux influences morales Jean-Jacques Rousseau, 1712et littéraires du grand règne, et 1778, auteur du Discours sur l'iné-resta, pendant un demi-siècle, galite, de l'Émile, de la Nouvelle Héloïse, du Contrat social, des Confessions, a exercé non seule

ment sur la littérature en France et à l'étranger, mais sur les mœurs, sur l'éducation, sur la politique, une influence presque égale à celle d'un réformateur religieux. Le retour à la nature est le principal dogme de Rousseau. Royer-Collard, p. 569-574.

Pierre-Paul Royer-Collard, 17651845, professeur de philosophie et homme politique, en philosophie combattit l'école de Condillac et le sensualisme, en politique fut le chef des doctrinaires, c'est-à-dire de ceux qui érigèrent en dogme la théorie du gouvernement constitutionnel.

Sainte-Beuve, p. 601-604.

Auguste Sainte- Beuve, 18041869, poète, romancier et surtout critique littéraire, rattacha le premier les œuvres aux individus dont elles émanent, et fit pénêtrer l'histoire dans la critique. Ce fut un curieux, un dilettante, mais qui sut, force de souplesse

semblable à lui-même et aux écrivains du temps de sa jeunesse, c'est-à-dire épicurien et libertin.

Saint-Marc Girardin, p. 4243.

Marc Girardin, dit Saint-Marc Girardin, 1801-1873, auteur d'un Cours de littérature dramatique fort estimé.

(Bernardin de),

Saint-Pierre
p. 66-68, 529-532.

Bernardin de Saint-Pierre, 17371814, est l'auteur de Paul et Virginie. Il inventa en littérature la couleur locale. En morale, c'est un Rousseau affadi. Il compromit l'idée philosophique des causes finales par les applications excessives et ridicules qu'il en proposa.

de Sales. p. 144-145, 179-181, 251-232, 320-321.

Saint - Francois

Saint-François de Sales, 15671622, évêque de Genève, fondateur de l'ordre de la Visitation. Il est l'auteur d'œuvres doucement et élégamment mystiques, dont

la plus célèbre est l'Introduction | ministère républicain que le ma

à la vie dévote (1608). Scherer, p. 608-611.

Édouard Scherer, 1815-1889, d'origine suisse, d'éducation protestante, théologien devenu philosophe, a été un penseur hardi et un critique sans complaisance. Secrétan, p. 644-647.

Charles Secrétan, 1815-1895, philosophe suisse, professeur à Lausanne, fait une grande place dans sa philosophie à la liberté et à la conscience morale. Secrétan a

traité, avec une grande élévation et une entière indépendance d'esprit, de presque tous les problèmes moraux et sociaux de notre temps.

Simon (Jules), p. 332-334, 403-405. Jules-François Suisse, dit Jules Simon (Simon était le prénom sous lequel son père était ordinairement désigné), 1814-1896, normalien, universitaire, académicien, a été en outre l'un des hommes politiques les plus importants de la seconde moitié de ce siècle. Il avait été l'élève, puis le suppléant de Cousin, dont il dessina plus tard un malicieux portrait. En philosophie, il resta son disciple. Les questions sociales l'attirèrent, et il leur dut ses meilleurs livres : l'Ouvrière, l'Ouvrier de huit ans. A la fin de sa vie il était comme le patriarche de toutes les sociétés françaises de patronage, de bienfaisance et de moralisation. Il combattit l'Empire, fut membre du gouvernement de la Défense nationale, du gouvernement de M. Thiers. Il était, au 16 mai 1877, le chef du

réchal-président Mac-Mahon força à démissionner. Dans les dernières l'esprit de modération, surtout années, il représentait au Sénat dans les questions religieuses et les questions d'enseignement. L'idée libérale fait l'unité de sa pensée et de sa vie.

Staël (Mme de), p. 574-577.

Germaine Necker, 1766-1817, épousa le baron de Staël, ambassadeur de Suède. Elle accueillit d'abord la Révolution avec joie, puis fut suspecte au Directoire, et en guerre déclarée avec Napoléon, qui l'exila. Elle visita l'Allemagne, d'où elle rapporta un livre qui fut une révélation, et séjourna à Coppet où tous les ennemis de Napoléon, faisaient cercle autour d'elle. Dans son roman de Corinne elle a exprimé et personnifié toutes ses aspirations vers la justice et le bonheur.

Taine, p. 507-511.

Hippolyte Taine, 1828-1895, critique littéraire, critique d'art, philosophe, historien de la littérature anglaise, historien de la Révolution, a porté dans toutes les recherches où s'est appliqué son puissant esprit, la même méthode défiance à l'égard de l'idéalisme, amour du fait, et même du petit fait, croyance à un enchainement inéluctable de causes et d'effets dans tous les ordres, qu'il s'agisse même des œuvres du génie, qui sont pour lui le produit d'un milieu. M.Taine a exercé, par l'unité même de cette méthode adaptée à des sujets divers, une profonde influence

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