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commerce du côté des terres, l'Égypte n'augmenta pas beaucoup son commerce maritime.

Les Parthes parurent et fondèrent leur empire; et, lorsque l'Égypte tomba sous la puissance des Romains, cet empire étoit dans sa force, et avoit reçu son extension.

Les Romains et les Parthes furent deux puissances rivales, qui combattirent, non pas pour savoir qui devoit régner, mais exister. Entre les deux empires il se forma des déserts; entre les deux empires, on fut toujours sous les armes; bien loin qu'il y eût du commerce, il n'y eut pas même de communication. L'ambition, la jalousie, la religion, la haine, les mœurs, séparèrent tout. Ainsi le commerce entre l'occident et l'orient, qui avoient eu plusieurs routes, n'en eut plus qu'une; et Alexandrie étant devenue la seule étape, cette étape grossit.

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Je ne dirai qu'un mot du commerce intérieur. Sa branche principale fut celle des bleds qu'on faisoit venir pour la subsistance du peuple de Rome: ce qui étoit une matière de police plutôt qu'un objet de commerce. A cette occasion, les nautoniers reçurent quelques priviléges, parce que le salut de l'empire dépendoit de leur vigilance.

1. A. Nous ne dirons qu'un mot, etc.

2. Suet. in Claudio, c. xvin. L. 7, Cod. Theodos. de naviculariis. (M.) V. Sup. XX, XVII, note 2.

DU COMMERCE APRÈS LA DESTRUCTION DES ROMAINS

EN OCCIDENT.

L'empire romain fut envahi; et l'un des effets de la calamité générale, fut la destruction du commerce 1. Les Barbares ne le regardèrent d'abord que comme un objet de leurs brigandages; et quand ils furent établis, ils ne l'honorèrent pas plus que l'agriculture et les autres professions du peuple vaincu.

Bientôt il n'y eut presque plus de commerce en Europe; la noblesse, qui régnoit par tout, ne s'en mettoit point en peine.

La loi des Wisigoths permettoit aux particuliers d'occuper la moitié du lit des grands fleuves, pourvu que l'autre restât libre pour les filets et pour les bateaux; il falloit qu'il y eût bien peu de commerce dans les pays qu'ils avoient conquis3.

Dans ces temps-là s'établirent les droits insensés d'aubaine et de naufrage: les hommes pensèrent que

1. A. B. Le commerce fut encore plus avili après l'invasion de l'empire romain. Les Barbares, etc.

2. Liv. VIII, tit. 4, § 9. (M.)

3. A. B. Dans les pays conquis par ces barbares.

4. C'était le droit de piller les navires qui se brisaient à la côte, ou qui se perdaient en mer.

5. A. B. Ces hommes pensèrent, etc.

les étrangers ne leur étant unis par aucune communication du droit civil, ils ne leur devoient, d'un côté, aucune sorte de justice, et, de l'autre, aucune sorte de pitié.

Dans les bornes étroites où se trouvoient les peuples du nord, tout leur étoit étranger: dans leur pauvreté, tout étoit pour eux un objet de richesses. Établis, avant leurs conquêtes, sur les côtes d'une mer resserrée et pleine d'écueils, ils avoient tiré parti de ces écueils même1.

Mais les Romains, qui faisoient des lois pour tout l'univers, en avoient fait de très-humaines sur les naufrages : ils réprimèrent, à cet égard, les brigandages de ceux qu habitoient les côtes, et, ce qui étoit plus encore, la rapacité de leur fisc3.

1. A. B. De ces mêmes écueils.

2. Toto titulo, ff. de incend. ruin. naufrag. et Cod. de naufragiis; e 1. 3, ff. ad leg. Cornel, de sicariis. (M.)

3. L. 1, Cod. de naufragiis. (M.)

RÈGLEMENT PARTICULIER.

La loi des Wisigoths fit pourtant une disposition favorable au commerce; elle ordonna que les marchands qui venoient de delà la mer seroient jugés, dans les différends qui naissoient entre eux, par les lois et par des juges de leur nation. Ceci étoit fondé sur l'usage établi chez tous ces peuples mêlés, que chaque homme vécût sous sa propre loi chose dont je parlerai beaucoup dans la suite 2.

:

1. Liv. XI, tit. III, § 2. (M.)

2. Inf. Livre XXVIII.

DU COMMERCE DEPUIS L'AFFOIBLISSEMENT DES ROMAINS

EN ORIENT.

Les mahométans parurent, conquirent et se divisèrent. L'Égypte eut ses souverains particuliers; elle continua de faire le commerce des Indes. Maîtresse des marchandises de ce pays, elle attira les richesses de tous les autres. Ses soudans furent les plus puissants princes de ces temps-là : on peut voir dans l'histoire, comment, avec une force constante et bien ménagée, ils arrêtèrent l'ardeur, la fougue et l'impétuosité des croisés.

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