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LIVRE VINGT-QUATRE. Rapport que les Loix ont avec la Religion , confidérée dans fes dogmes & en elle-même.

ART. I. Religions en général,

II.

III.

IV.

V

Paradoxe de Bayle,

442

444

Le Gouvernement modéré convient mieux à la Religion Chrétienne,

& le defpotique à la Mahomé

tane,

446 Conféquences du caractere de la Religion Chrétienne & Mahomé

tane

448

La Religion Catholique convient mieux à une Monarchie, & la Proteftante s'accommode mieux d'une République,

449

VI..

VII

Autre Paradoxe de Bayle, 450
Loix de perfection dans la Religion,

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XIV. La force de la Religion s'applique à celle des Loix Civiles, 458 Les Loix Civiles corrigent quelquefois les fauffes Religions, 461 Les Loix de la Religion corrigent les inconvéniens de la Conftitution politique,

XV.

XVI.

462

XVII. Les Loix de la Religion ont l'effet des Civiles,

465

XVIII. C'est moins la vérité ou la fauffeté d'un dogme qui le rend utile ou pernicieux aux hommes dans l'E

tat Civil, que l'ufage ou l'abus que l'on en fait,

XIX.

De la Métempsycofe,

XX.

466

469

Il est dangereux que la Religion infpire de l'horreur pour des chofes indifférentes,

XXI. Des Fêtes

XXII. Loix de Religion locales,

ibid.

470

472

XXIII. Inconvénient du transport d'une Religion d'un Pays à un autre,

t

474

Fin de la Table du Tome fecond.

L'ESPRIT

L'ESPRIT

DES

LOIX.

LIVRE

DOUZE.

Loix qui forment la Liberté politique dans fon rapport avec le Citoyen.

ARTICLE

CH

PREMIER.

Idée de ce Livre.

E n'est pas affez d'avoir traité de la liberté politique dans fon rapport avec la conftitution • il faut la faire voir dans le rap

port qu'elle a avec le Citoyen.

J'ai dit que dans le premier cas elle eft formée par une certaine diftribution des trois pouvoirs: mais dans le fecond Tome II,

A

il faut la confidérer fous une autre idée. Elle confifte dans la fureté, ou dans l'opinion que l'on a de fa fureté.

Il pourra arriver que la conftitution fera libre, & que le Citoyen ne le fera point. Le Citoyen pourra être libre, & la conftitution ne l'être pas. Dans ces cas la conftitution fera libre de droit & non de fait, le Citoyen fera libre de fait & non pas de droit.

Il n'y a que la difpofition des Loix & même des Loix fondamentales qui forme la liberté dans fon rapport à la conftitution, mais dans le rapport avec le Citoyen, des mœurs, des manieres, des exemples reçus peuvent la faire naître, & de certaines Loix civiles la favorifer, comme nous allons voir dans ce Livre-cy.

De plus dans la plupart des Etats, la liberté étant plus gênée, choquée ou abbatuë que leur conftitution ne le demande, il eft bon de parler des Loix particulieres qui dans chaque conftitution vent aider ou choquer le principe de la liberté dont chacun d'eux peut être fufceptible.

ART. II. Liberté du Citoyen.

peu

La liberté philofophique confifte dans l'exercice de fa volonté, ou du moins

(s'il faut parler dans tous les fyftêmes dans l'opinion où l'on eft que l'on exerce fa volonté. La liberté politique confifte dans la fûreté, ou du moins dans l'opinion que l'on a de sa fûreté.

Cette fûreté n'eft jamais plus attaquée que dans les accufations publiques ou privées. C'est donc de la bonté des Loix criminelles que dépend principalement la liberté du Citoyen.

Les Loix criminelles n'ont pas été perfectionnées tout d'un coup. Dans les lieux mêmes où l'on a le plus cherché la liberté, on ne l'a pas toujours trouvée. ArifLole (a) nous dit qu'à Cumes les parens de l'accufateur pouvoient être témoins. Sous les Rois de Rome la Loi étoit fi im

parfaite que Servius-Tullius

prononça la Sentence contre les enfans d'Ancus-Martius accufé d'avoir affaffiné le Roi fon beau-pere (b). Sous les premiers Rois Francs, Clotaire fit une Loi (c) pour qu'un accufé ne pût être condamné fans être oui; ce qui prouve une pratique contraire dans quelque cas particulier ou chez quelque peuple barbare. Ce fut Charon, das qui introduifit les jugemens contre

(a) Polit. Liv. II.

(b) Tarquinius Prifcus. Voy. Denys d'Halicarnaffe Liv. IV.

(c) De l'an 560,

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