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MRS. FORD.

Mrs. Ford. Why, this is the very same; the very hand, the very words: What doth he think of us?

Mrs. Page. Nay, I know not; it makes me almost ready to wrangle with mine own honesty. I'll entertain myself like one that I am not acquainted withal; for, sure, unless he knew some strain in me, that I know not myself, he would never have boarded me in this fury.

Mrs. Ford. Boarding, call you it? I'll be sure to keep him above deck.

Mrs. Page. So will I; if he come under my hatches, I'll never to sea again. Let's be revenged on him; let's appoint him a meeting; give him a show of comfort in his suit; and lead him on with a fine-baited delay, till he hath pawned his horses to mine Host of the Garter.

Mrs. Ford. Nay, I will consent to act any villany against him, that may not sully the chariness of our honesty. O, that my husband saw this letter! it would give eternal food to his jealousy.

Mrs. Page. Why, look where he comes; and my good man, too; he's as far from jealousy, as I am from giving him cause; and that, I hope, is an unmeasurable distance.

Mrs. Ford. You are the happier woman.

Mrs. Page. Let's consult together against this greasy knight: Comė hither.

MERRY WIVES OF WINDSOR.--Act II. Scene I.

MADAME FORD.

Mme Ford. Les deux lettres sont tout à fait semblables; ce sont les mêmes termes, la même écriture. Pour qui nous prend-il ?

Mme Page. Je n'en sais vraiment rien; je serais presque tentée de suspecter ma propre vertu et de me traiter moi-même comme quelqu'un que je ne connais pas; il faut assurément qu'il ait trouvé en moi quelque chose à reprendre, que j'ignore moi-même, sans quoi il ne m'aurait pas livré un si rude abordage.

Mme Ford. Abordage, dites-vous? Je vous réponds que je le tiendrai à distance de mes amures.

Mme Page. Et moi aussi; si jamais il vient à mon bord, je veux de ma vie ne remettre à la voile. Vengeons-nous de lui; donnons-lui un rendezvous; faisons semblant d'accueillir ses propositions, et amorçons habilement son amour, en prolongeant l'épreuve jusqu'à ce qu'il ait mis ses chevaux en gage chez l'aubergiste de la Jarretière.

Mme Ford. Je consens à employer contre lui tous les moyens, même les moins justifiables, pourvu qu'ils ne compromettent pas notre honneur. Oh! si mon mari voyait cette lettre! ce serait pour sa jalousie un éternel aliment.

Mme Page. Le voilà justement qui vient, ainsi que mon mari; celui-ci est aussi éloigné d'être jaloux que je le suis de lui en donner sujet, et, je l'espère, la distance est incommensurable.

Mme Ford. Sous ce rapport, vous êtes la plus heureuse de nous deux. Mme Page. Allons nous concerter ensemble contre ce gras chevalier; venez par ici.

LES JOYEUSES COMMÈRES DE WINDSOR.Acte II. Scène I.

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