du nom de la nourrice d'Enée; ce qui est conforme au témoignage de Denys d'Halicarnasse qui y fait aborder le héros à son départ de l'île de Prochyta, pour le conduire ensuite au promontoire de Circeii. Atpius exsequiis Æneas ritè solutis, Aggere composito tumuli, postquam alta quiêrunt Assiduo resonat cantu, tectisque superbis Vincla recusantum, et serâ sub nocte rudentum; Sævire, ac formæ magnorum ululare luporum; Quos hominum ex facie dea sæva potentibus herbis 20 Induerat Circe in vultus ac terga ferarum. Quæ ne monstra pii paterentur talia Troes, Atque fugam dedit, et præter vada fervida vexit. Rien de plus gracieux que ce tableau d'une navigation nocturne, dans lequel Virgile a transporté ce vers d'Ennius: Lumine sic tremulo terra et cava cærula candent. Le cap Circeii, situé près de Gaëte, et bordé d'un côté par la mer, de l'autre par les marais Pomptins, passe pour avoir été l'île d'Ea, séjour fabuleux de Circé. La réception d'Ulysse chez cette magicienne forme un des principaux épisodes de l'Odyssée, dont elle occupe tout le iome chant. Le poète latin en a reproduit ici le passage le plus remarquable, celui où les compagnons d'Ulysse aperçoivent le palais de Circé. Εὗρον δ ̓ ἐν βήσσησι τετυγμένα δώματα Κίρκης ξεστοῖσιν λάεσσι, περισκέπτῳ ἐνὶ χώρῳ. ἀμφί δέ μιν λύκοι ἦσαν ὀρέστεροι, ἠδὲ λέοντες, τοὺς αὐτὴ κατέθελξεν, ἐπεὶ κακὰ φάρμακ ̓ ἔδωκεν. οὐδ ̓ οἴγ ̓ ὡρμήθησαν ἐπ ̓ ἀνδράσιν, ἀλλ ̓ ἄρα τοίγε οὐρῆσιν μακρῇσι περισσαίνοντες ἀνέσταν. ὡς δ ̓ ὅταν ἀμφὶ ἄνακτα κύνες δαίτηθεν ἰόντα Virgile, rehaussant ces images par la lugubre harmonie de ses vers, a augmenté encore leur tendauce philosophique en montrant dans la férocité des fantômes d'animaux l'abrutissement de l'âme flétrie par les passions. La flamme odorante qui brûle dans le palais de Circé se retrouve dans la grotte de Calypso, si élégamment décrite au 5me, chant de l'Odyssée : Πῦρ μὲν ἐπ ̓ ἐσχαρόφιν μέγα καίετο, τηλόθι δ ̓ ὀδμὴ κέδρου τ ̓ εὐκεάτοιο, θύου τ ̓ ἀνὰ νῆσον ὀδώδει, δαιομένων· ἡ δ ̓ ἔνδον ἀοιδιάουσ ̓ ἐπὶ καλῇ, ἐστὸν ἐποιχομένη, χρυσείη κερκίδ ̓ ὕφαινεν. OD. V, v. 59. SUR 84649 VIRGILE, ου RECUEIL DE TOUS LES PASSAGES DES POETES GRECS IMITÉS DANS LES BUCOLIQUES, LES GÉORGIQUES ET L'ÉNÉIDE, AVEC LE TEXTE LATIN ET DES RAPPROCHEMENS LITTÉRAIRES; PAR F. G. EICHHOFF, PROFESSEUR DE BELLES-LETTRES, RÉPÉTITEUR A L'INSTITUTION MASSIN. Chez A PARIS, A. DELALAIN, Imprimeur-Libraire, rue des Mathurins- TREUTTEL et WURTZ, Libraires, rue de Bourbon, N°. 17. 1825. |