Page images
PDF
EPUB

reconnaît ses parens, ses amis. Herminie plaît beau

coup comme amante:

A quella, in vece di riposta, viene

Sù le labbra un sospir, sù gli occhi il pianto :
Pur gli spirti e le lagrime ritiene, etc.

Mais elle n'a pas d'intérêt à dépeindre aucun autre personnage que celui de Tancrède. En général cet épisode, où le Tasse a tellement imité Homère que Pope trouve la copie trop servile, a des beautés, quoiqu'un peu déparées par des pointes. On ne peut comparer à cet épisode d'Homère si varié et où il a mis tant de pathétique, celui de la Thébaide de Stace, livre vii, qui d'ailleurs est, pour le fond, une copie de celui d'Euripide, et où Phorbas, dans une description assez longue et sèche, étale son savoir en faisant connaître à Antigone les principaux chefs de l'armée qui campe sous les murs de Thèbes. On voit que l'idée d'Homère a paru si heureuse, qu'elle a produit beaucoup d'imitateurs.

(Page 203. Le vieillard frémit à ces mots.)

Au milieu d'un paisible entretien, il apprend cette nouvelle terrible.

(Page 204. Ils mêlent le vin dans l'urne.)

Le vin des Grecs et celui des Troyens, et cela pour marquer l'accord des deux armées. Ce partage de la

laine coupée sur la tête des agneaux faisait comprendre qu'ils avaient tous part au sacrifice, et que celui qui violerait le traité, attirerait sur sa tête la malédiction du ciel. (Madame Dacier.)

(Ibid. Qui règnes sur les sommets d'Ida.)

Il marque par le tour de cette invocation la droiture de ses intentions. (Ibid.)

(Page 205. Place les victimes sur le char.)

Comme c'étaient des victimes de malédiction, il n'était pas permis de les manger, et celui qui les avait fournies les emportait pour les enterrer dans une fosse, ou pour les jeter dans la mer. (Ibid.)

(Page 206. Mesurent le champ du combat.) Celui qui se laissait pousser au delà des bornes marquées était réputé vaincu. (Ibid.)

(Ibid. Sort du casque.)

Pope l'a rendu plus littéralement :

Then, Paris, thine leap'd forth.

C'est ou une façon particulière de tirer au sort où un tour vif et poétique d'Homère. On voit, par la prière précédente, que Pâris était également détesté des Grecs et des Troyens. C'est sans doute une des causes de l'indulgence que le bon Priam, en plusieurs occasions, fait éclater pour son fils.

1. Il.

15

(Page 206. Alors Pâris.....)

Homère ne pouvait ouvrir d'une manière plus interessante la lice de tous ses combats, qu'en y faisant paraître les deux personnages en faveur desquels cette guerre s'était allumée. L'on semble toucher à la fin de l'action; mais le poëte saura bien renouer le nœud. On peut appliquer ici ces vers :

L'esprit ne se sent point plus vivement frappé,
Que lorsqu'en un sujet d'intrigue enveloppé,
D'un secret tout à coup la vérité connue
Change tout, donne à tout une face imprévue.

ART POÉTIQUE.

Pâris se charge de la cuirasse de son frère Lycaon, parce qu'il portait, par mollesse, une peau de léopard, Sa lance était solide, mais proportionnée à ses forces.

(Page 207. Grand Jupiter.)

Plusieurs ont fait remarquer qu'Homère met une prière dans la bouche de Ménélas, et non dans celle de Pâris le premier, étant offensé, pouvait implorer la justice du ciel; Paris, qui est criminel, doit garder

:

le silence.

(Ibid. Le long javelot balancé vole.)

On a imité dans la traduction, par la rapidité de toute la période, les dactyles qui, dans l'original, peignent le vol du javelot.

(Page 208. Rompue en trois ou quatre

éclats.)

Τριχθά τε καὶ τετραχιά. On entend dans ces mots le bruit de cette lance qui se brise en plusieurs mor ceaux, et le inséré deux fois, marque bien que c'était le dessein d'Homère. J'ai tâché d'approcher de l'original. Pope a rendu faiblement l'image :

The brittle steel, unfaithful to his hand,

Broke short, the fragments glitter'd on the sand.

Il a moins traduit ici Homère que Virgile, Eneid. xi, qui est demeuré, en cet endroit, au-dessous de son

modèle.

(Ibid. L'étouffait en serrant son cou délicat.)

On sent aisément la justesse de l'épithète.

(Ibid. La forte courroie.)

Je n'ai pas rendu littéralement l'épithète CUIR D'UN' BOEUF TUÉ : Plutarque a observé qu'elle n'était point' oiseuse, et que ce cuir est plus fort que celui d'un bœuf mort de maladie ou de vieillesse.

(Page 210. Une épouse odieuse.)

La crainte d'être un objet de haine pour Ménélas, et l'idée de la séparation où elle touche, réveillent son amour pour Pâris; mais cet amour ne triomphe pas

228 REMARQUES SUR LE CHANT III.

entièrement de ses combats. Le caractère d'Hélène est peint d'une manière supérieure: elle dit à Vénus,

Toujours près de Pâris en proie aux chagrins, pro« digue-lui tes soins »; tour bien naturel, parce que c'est-là son propre état. Enfin elle se persuade, ce que le poëte met si adroitement dans la bouche de la confidente dont Vénus a pris la forme, « que la discorde << et la guerre vont renaître entre les deux peuples; et « que, sans appui, elle en sera la victime » : elle cède, n'écoute plus que l'amour, et se dérobe, non sans honte, aux yeux des Troyennes.

(Page 211. A fuir les dangers de la guerre.)

Elle répète plusieurs fois la même idée pour lui faire sentir la nécessité de cette leçon, et pour aggraver ses reproches.

(Page 212. Il dit, et porte ses pas vers la couche nuptiale.)

Madame Dacier a mis un grand voile sur tout cet endroit. Voici comme elle a traduit : « Ni ce jour heu« reux qu'étant abordé à l'île de Cranaé vous voulûtes <«< bien consentir à me prendre pour votre mari. En << parlant ainsi il se leva pour aller dans une autre a chambre, et Hélène le suivit.

<< Pendant que Pâris était si tranquille avec sa femme, etc. ».

FIN DES REMARQUES SUR LE CHANT III.

« PreviousContinue »