France, et si dignes de l'être. Cependant la traduction, quelque brillante qu'elle nous paraisse, n'égale pas tout-à-fait l'original, dit M. Sané, qui nous a envoyé l'une et l'autre, et fourni cette notice sur le poète portugais, en nous laissant, probablement par modestie, ignorer le nom du traducteur.
NOTA. Nous ne connaissons pas davantage, ou nous connaissons encore moins, l'auteur de l'élégante traduction de Céix et d'Alcioné, que plusieurs abonnés nous demandent.
C'EST ainsi que jadis, d'un vol audacieux,
Dédale osa franchir l'immensité des cieux;
Et que, planant soudain au-dessus des nuages,
A ses pieds orgueilleux il foula les orages,
De l'empire des airs il traça le chemin;
Mais dans les noirs replis d'un vaste souterrain,
La nature, en courroux contre ce téméraire,
Enferma son secret et sa prudence austère :
Contre un desir fatal voulant nous prémunir,
En déroba l'entrée aux races à venir,
Et les enveloppa d'un voile de ténèbres.
Mortels ambitieux ! pour que vos noms célèbres
Passent de siècle en siècle à vos derniers neveux,
Que ne surmontez-vous ? Quel précipice affreux
A vos bouillans desirs peut servir de barrière ?
Les héros, emportés par leur fureur guerrière,
D'un regard intrépide, en volant à l'honneur,
Ont fixé du trépas le glaive destructeur;
Ils ont, d'un fer sanglant dirigeant la victoire,
De leurs noms redoutés éternisé la gloire.