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Lui dit qu'elle est charmante et que l'amour jamais
Auprès de tant d'appas n'émoussera ses traits.
Après huit jours d'hymen, si son époux, près d'elle,
Devient un peu moins vif, quelle douleur mortelle!
La nuit, jusques alors, au gré de ses desirs,
Sans cesse la livrait à de nouveaux plaisirs.
Un matin, son amant s'éveille, voit ses larmes;
Inquiet, étonné de ses vives allarmes,

Il s'informe : « Ah, dit-elle avec un doux soupir » Barbare, à mes côtés avez-vous pu dormir? »

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Il est, il est sans doute une plus pure flamme; Mais, pour la bien sentir, il faut avoir une âme. Phillis est loin, bien loin de cet amour bourgeois. Phillis a vu Damon; dès la première fois Elle jure à Damon le feu le plus fidèle; Damon jure de même une ardeur éternelle. S'aimeront-ils long-tems? Pour ce couple divin, L'éternité, je crois, finit le mois prochain.

RÉFLEXION SUR L'HOMME.

QUE l'homme est pauvre, riche, auguste, misérable! Quel être compliqué! quel être inconcevable!

How passing wonder He, who made him such!
Who centered in our make such strange extremes!
From diff'rent natures marvelously mixt,
Connexion exquisite of distant worlds!
Distinguish'd link in being's endless chain!
Midway from Nothing to the Deity!
A beam ethereal, sully'd and absorb'd!
Tho' sully'd, and dishonour'd, still divine!
Dim miniature of greatness absolute!
An heir of glory! a frail child of dust!
Helpless immortal! insect infinite!
A worm! a god!-I tremble at myself,
And in myself am lost! at home a stranger,
Thought wanders up and down, surpriz'd, aghast,
And wond'ring at her own, how reason reels!
O what a miracle to man is man,
Triumphantly distress'd! what joy, what dread!
Alternately transported, and alarm'd!
What can preserve my life! or what destroy!
An angel's arm can't snatch me from the
Legions of angels can't confine me there.

grave;

Mais quel être plus grand, plus étonnant encor,

A son gré lui dispense et la vie et la mort?

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L'homme, anneau distingué de la chaîne inégale,

Des extrêmes remplit et marque l'intervalle ;
Mélange du néant, de la divinité;

Ouvrage d'un instant, fait pour l'éternité,

Ombre où se réfléchit la céleste lumière,
Héritier de la gloire, enfant de la poussière,
Un fragile immortel, un insecte infini,
Un ver! un dieu!... Tremblant, toujours mal défini,
De moi-même etonné, je m'égare en moi-même,
J'erre de doute en doute; et dans ce trouble extrême,
Ma raison, étrangère en ses propres états,
Ma raison s'interroge et ne se répond pas.

Oh! que l'homme est pour l'homme un sublime miracle! De joie et de douleur quel étonnant spectacle! Plein de crainte et d'espoir, abattu, triomphant, Il échappe à la vie, il échappe au néant. Ange, toi qui me plains de ramper sur la terre, Vainement au tombeau tu voudrais me soustraire! Ange, que mon éclat un jour doit étonner, Vainement au tombeau tu voudrais m'enchaîner!

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FROM

ROM dreams, where thought in fancy's maze runs mad, To reason, that heaven-lighted lamp in man,

Once more I wake, and at the destin'd hour,
Punctual as lovers to the moment sworn,
I keep my assignation with my woe.

Oh! lost to virtue, lost to manly thought, Lost to the noble sallies of the soul!

Who think it solitude to be alone.

Communion sweet, communion large and high:
Our reason, guardian angel, and our God!
Then, nearest these, when others most remote;
And all, ere long, shall be remote, but these;
How dreadful, then, to meet them all alone,
A stranger, unacknowledg'd, unapprov'd!
Now woo them, wed them, bind them to thy breast;
To win thy wish, creation has no more.

Or if we wish a fourth, it is a friend—

But friends, how mortal! dang`rous the desire!

TROISIÈME NUIT.

NARCISSE.

De ces rêves, pénible et longue illusion,
Labyrinthe où se perd l'imagination,
La raison vient chasser les images funèbres.
Je me réveille encore au milieu des ténèbres;
Semblable au jeune amant qui vole à son bonheur,
J'arrive au rendez-vous où m'attend la douleur.

Il est mort aux vertus, mort aux mâles pensées,
Il porte un sang éteint dans des veines glacées,
Le mortel, entraîné par la foule et le bruit,
Qui craint la solitude et lui-même se fuit!
Non, l'homme n'est pas seul quand il est solitaire.
O sublime entretien du ciel avec la terre !

Où, dans le même instant, où, dans le même lieu,
L'homme fait converser sa raison et son Dieu !
C'est s'approcher de Dieu, que s'éloigner des hommes.
Tout périt, seul il reste. Insensés que nous sommes ;
Oh! puisqu'il faut un jour paraître devant lui,
Tremblons de l'aborder, étrangers, sans appui,
Puisqu'il est tems encore, efforçons-nous sans cesso
De toucher sa pitié, de plaire à sa tendresse.
Desirons-nous un tiers? choisissons un ami.

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