Oeuvres complètes de Vauvenargues: précédées d'une notice sur sa vie et ses ouvrages et accompagnées des notes, Volume 2

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Chez J. L. J. Brière, 1823 - Ethics
 

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Page 39 - Le feu, l'air, l'esprit, la lumière, tout vit par l'action. De là la communication et l'alliance de tous les êtres ; de là l'unité et l'harmonie dans l'univers. Cependant cette loi de la nature si féconde, nous trouvons que c'est un vice dans l'homme ; et parce qu'il est obligé d'y obéir, ne pouvant subsister dans le repos, nous concluons qu'il est hors de sa place.
Page 51 - Il est faux que l'égalité soit une loi de la nature : la nature n'a rien fait d'égal; sa loi souveraine est la subordination et la dépendance'.
Page 353 - Ces paroles ne sont peut-être pas d'un grand homme; mais je les cite, parce qu'elles semblent imitées du style de Corneille; et c'est là ce que j'appelle, en quelque sorte, parler pour se faire connaître, et dire de grandes choses sans les inspirer.
Page 361 - Il serait en effet fort difficile, monsieur, qu'il y eût deux personnes capables d'écrire une telle lettre; et depuis que j'entends raisonner sur le goût, je n'ai rien vu de si fin et de si approfondi que ce que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire. Il n'y avait pas quatre hommes dans le siècle passé qui osassent s'avouer à eux-mêmes que Corneille n'était souvent qu'un déclamateur; vous sentez, monsieur, et vous exprimez cette vérité, en homme qui a des idées bien justes et bien lumineuses....
Page 84 - L'intrépidité d'un homme incrédule, mais mourant, ne peut le garantir de quelque trouble, s'il raisonne ainsi : Je me suis trompé mille fois sur mes plus palpables intérêts, et j'ai pu me tromper encore sur la religion. Or, je n'ai plus le temps ni la force de l'approfondir, et je meurs...
Page 193 - Et moi, je leur dis que nous en sommes capables; car, quand je parle de vertu, je ne parle point de ces qualités imaginaires qui n'appartiennent pas à la nature humaine; je parle de cette force et de cette grandeur de l'âme qui, comparées aux sentiments des esprits faibles, méritent les noms que je leur donne...
Page 363 - Sentiez-vous, dites-moi, ces violents transports Qui d'un esprit divin font mouvoir les ressorts? Qui vous a pu souffler une si folle audace? Phébus at-il pour vous aplani le Parnasse? Et ne savez-vous pas que, sur ce mont sacré, Qui ne vole au sommet tombe au plus bas degré, Et qu'à moins d'être au rang d'Horace ou de Voiture On rampe dans la fange avec l'abbé de Pure?
Page 362 - ... point qu'un esprit aussi sage et aussi fin donne la préférence à l'art de Racine, à cette sagesse toujours éloquente, toujours maîtresse du cœur, qui ne lui fait dire que ce qu'il faut et de la manière dont il le faut; mais en même temps je suis persuadé que ce même goût qui vous a fait sentir si bien la supériorité de l'art de Racine, vous fait admirer le génie de Corneille, qui a créé la tragédie dans un siècle barbare. Les inventeurs ont le premier rang à juste titre dans...
Page 387 - Paris, dimanche matin, ;I5) mai 1746. Je ne mérite aucune des louanges dont vous m'honorez ; mon livre est rempli d'impertinences et de choses ridicules ; je vais cependant travailler à le rendre moins méprisable ', puisque vous voulez bien m'aider à le refaire. Dès que vous m'aurez donné vos corrections ', je mettrai la main à l'œuvre. J'avais le plus grand dégoût pour cet ouvrage; vos bontés réveillent mon amour-propre; je sens vivement le prix de votre amitié; je veux, du moins, faire...
Page 14 - On doit se consoler de n'avoir pas les grands talents , comme on se console de n'avoir pas les grandes places. On peut être au-dessus de l'un et de l'autre , par le cœur.

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