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chaque pays, dans chaque gouvernement, dans chaque pofte où l'on fe trouve; je me croirois le plus heureux des mortels.

Si je pouvois faire en forte que ceux qui commandent augmentaffent leurs connoiffances fur ce qu'ils doivent prefcrire, & que ceux qui obéiffent trouvaffent un nouveau plaifir à obéir, je me croirois le plus heureux des mortels.

Je me croirois le plus heureux des mortels, fi je pouvois faire que les hommes puffent fe guérir de leurs préjugés. J'appelle ici préjugés, non pas ce qui fait qu'on ignore de certaines chofes, mais ce qui fait qu'on s'ignore foi-même.

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C'eft en cherchant à inftruire les hommes, que l'on peut pratiquer cette vertu générale qui comprend l'amour de tous. L'homme, cet être flexible, fe pliant dans la fociété aux penfées & aux impreffions des autres, est également capable de connoître fa propre nature, lorfqu'on la lui montre; & d'en perdre jufqu'au fentiment, lorfqu'on la lui dérobe.

J'ai bien des fois commencé, & bien des fois abandonné cet ouvrage'; j'ai mille fois envoyé aux (a) vents les feuilles que j'avois écrites; je fentois tous les jours les mains

(a) Ludibria ventis.

mains paternelles tomber (b); je fuivois mon objet fans former de deffein; je ne connoiffois ni les regles ni les exceptions; je ne trouvois la vérité que pour la perdre. Mais, quand j'ai découvert mes principes, tout ce que je cherchois eft venu à moi; & dans le cours de vingt années, j'ai vu mon ouvrage commencer, croître, s'avancer & finir.

Si cet ouvrage a du fuccès, je le devrai beaucoup à la majefté de mon fujet; cependant je ne crois pas avoir totalement manqué de génie. Quand j'ai vu ce que tant de grands hommes en France, en Angleterre & en Allemagne, ont écrit avant moi, j'ai été dans l'admiration; mais je n'ai point perdu le courage: & moi auffi, je fuis (c) peintre, ai je dit avec le Cor

rege.

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(b) Bis patria cecidere manus. (c) Ed io anche fon pittore.

TABLE

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LIVRES ET CHAPITRES,
Contenus en ce premier volume.

ELOGE de monfieur le président de MONTES-

QUIEU, par monfieur d'ALEMBERT.

ANALYSE de l'efprit des loix, par le même. lj
DISCOURS prononcé par monfieur de MONTES-
QUIEU, lors de fa réception à l'académie

françoife, en 1728.

AVERTISSEMENT de l'auteur.

PREFACE.

lxxviij

lxxxvj

êtres.

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LIVRE II.

Des loix qui dérivent directement de la nature du gouvernement.

CHAPITRE I. De la nature des trois divers

22

3.2

gouvernemens. pag. 21 CHAP. II. Du gouvernement républicain, & des loix relatives à la démocratie. CHAP. III. Des loix relatives à la nature de Parifiocratie. CHAP. IV. Des loix, dans leur rapport avec la nature du gouvernement monarchique. 37 CHAP. V. Des loix relatives à la nature de Pétat defpotique.

45

LIVRE III

Des principes des trois gouvernemens.

CHAPITRE I. Différence de la nature du gouvernement de fon principe. CHAP. II. Du principe des divers gouver

nemens.

48

49

CHAP III. Du principe de la démocratie. ibid. CHAP. IV. Du principe de l'aristocratie. 54 CHAP. V. Que la vertu n'eft point le principe du gouvernement *monarchique. 56

CHA

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CHAPITRE VI. Comment on fupplée à la vertu dans le gouvernement monarchique. pag. 59 CHAP. VII. Du principe de la monarchie. 60 CHAP. VIII. Que l'honneur n'est point le principe des états defpotiques.

61

CHAP. IX. Du principe du gouvernement defpotique.

62

CHAP. X. Différence de l'obéissance dans les gouvernemens modérés & dans les gouver nemens defpotiques.

CHAP. XI. Réflexions fur tout ceci.

64

67

LIVRE IV.

Que les loix de l'éducation doivent être relatives aux principes du gouvernement.

68

CHAPITRE I. Des loix de l'éducation.
CHAP. II. De l'éducation dans les monarchies.

71

78

CHAP. III. De l'éducation dans le gouvernement defpotique. CHAP. IV. Différence des effets de l'éducation chez les anciens, & parmi nous. 80 CHAP. V. De l'éducation dans le gouvernement républicain.

81

CHAP. VI. De quelques inftitutions des Grecs.

83

CHA

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