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Besides, if the writer were mainly occupied with a long historical narrative, the theoretical inferences which it would suggest would be uncertain, miscellaneous, and ill-assorted. His attention, distracted with the labour of searching for facts, and of estimating the value of conflicting evidence, would be given only at intervals to the theoretical portions of his subject, and would be chiefly engrossed with matters irrelevant to the speculative discussions.

It follows, therefore, that, in the attempt to unite in one work political history and political theory, both are spoiled. It is observed by Lord Bacon, that by combining religion and natural philosophy, we make a heretical religion and a fantastic philosophy.(7) In like manner, it may be said that, in attempting to combine political history and theory, we make inaccurate history and unsound theory.

It is essential to history that it should prove nothing, either special or general, beyond the facts which constitute its narrative. Like the observer in the physical sciences, the historian registers facts, in order that the truth may be known; but he seeks to found no conclusion upon them. He neither applies them to passing events, nor uses them as the materials of a political theory. History, it has been said, is philosophy teaching by examples:(27) the examples ought, however, to be genuine

(276) Advancement of Learning, vol. ii. p. 129. De Augm. Scient. vol. viii. p. 159.

(277) Scribitur ad narrandum, non ad probandum' (Quintil. x. 1, § 31). When Polybius calls his own history arrodekтiký (ii. 37, § 3), he means, not demonstrative history, but history which explains the causes and motives of events. Compare iv. 40, § 1, where he speaks of an àtodeiktikỳ διήγησις in the same sense.

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Creuzer (Hist. Kunst der Griechen, p. 232-3) lays it down that history has no didactic end, and inculcates no moral lesson. Wachsmuth (Theorie der Geschichte, p. 126-31) expounds similar views: also, Rotteck (Allgemeine Geschichte, introd. § 43). Compare Léon de Closset (Essai sur l'Historiographie des Romains): Quelle que soit l'utilité qui en rejaillisse pour la morale, la politique ou la religion, l'histoire ne doit pourtant se mettre au service ni de la religion, ni de la politique, ni de la philosophie. Elle constitue à elle seule une science distincte, qui a aussi son instruction à répandre, mais d'une façon qui lui est propre, par le récit.'— p. 185.

(278) See Dionys. (Ars Rhet. xi. 2), who expresses in these words the view of Thucydides.

facts, not strained to support a preconceived hypothesis, and the philosophy ought to proceed rather from the reader than from the writer.

But though political history and theory cannot be properly treated in concert, all political theory must be founded on the results of experience, and those results are to be found recorded in history. Without the aid of history, there can be no political theory worthy of the name. As to the manner in which historical facts are converted to the use of the philosopher, and made to serve as the basis of political theory, more will be said hereafter. (279)

(279) Below, ch. xv.

NOTES REFERRED TO IN CHAPTER VII.

NOTE A.-(p. 214.)

'ON peut réduire toutes les preuves de l'histoire à deux classes; à celle des témoignages contemporains, et à celle des traditions: j'appelle témoignages contemporains les actes, les titres, les pièces écrites du temps des évènemens, et les ouvrages des historiens qui ont vu les faits qu'ils rapportent, ou qui ont travaillé sur les mémoires de ceux qui en avoient été les témoins. Par traditions historiques, j'entends ces opinions populaires, en conséquence desquelles toute une nation est persuadée de la vérité d'un fait, sans en avoir d'autres preuves que sa persuasion même, et celle des générations précédentes, et sans que cette persuasion soit fondée sur aucun temoignage contemporain subsistant séparément de la tradition même. Pour que ces traditions aient une autorité suffisante, on demande que les faits dont elles déposent aient été publics et eclatans, qu'elles soient anciennes, qu'elles remontent jusqu'au temps des évènemens même, et que du moins on ne puisse en montrer le commencement, qu'elles soient constantes et générales, qu'elles s'accordent avec les témoignages positifs de l'histoire; qu'au moins elles n'y soient opposées, qu'elles ne soient point détruites par d'autres traditions mieux prouvées, ou plus anciennes, et par des coutumes et des pratiques religieuses ou politiques établies en consequence.-Freret, Sur l'Etude des Anciennes Histoires, et sur le Degré de Certitude de leurs Preuves; Euvres completes, tom. i. P. 71-3.

Les histoires traditionnelles ne sont jamais susceptibles de chronologie; un peuple qui n'a point d'annales écrites, point d'inscriptions publiques, point de monuments, ne conçoit que bien grossièrement les grandes quantités; il-y-a une limite au-delà de laquelle les supputations dépassent la portée de son intelligence; il rapetisse quelquefois et plus souvent il exagère ce qu'il n'est point en état de calculer. Nous ne pouvons donc faire aucun fond sur les nombres d'années qui n'ont été consignés dans les livres d'histoire qu'après avoir passé par des narrations orales durant plusieurs siècles. Il est toujours probable que ces nombres sont altérés ; et l'on ne manque presque jamais d'en acquérir la preuve, quand la verification est possible. Ainsi la chronologie positive ne doit point avoir d'autres sources que les monuments contemporains des faits et les relations originales; encore faut-il que l'authenticité de ces témoignages soit incontestable, qu'ils aient un sens parfaitement clair, et que leur fidélité soit à l'abri de tout soupçon.'-Daunou, ib. tom. iii. p. 13; compare tom. ix. P. 547.

Toute tradition sur la haute antiquité est aussi nulle chez les Orientaux que chez les Européens. Parmi eux, comme parmi nous, les faits de cent ans, quand ils ne sont pas écrits, sont altérés, denaturés, oubliés : attendre d'eux des éclaircissemens sur ce qui s'est passé au temps de David ou d'Alexandre, c'est comme si on demandait aux paysans de Flandre des nouvelles de Clovis ou de Charlemagne.'-Volney, Voyage en Egypte et en Syrie, tom. ii. p. 124. Volney also dwells on the nullity of oral tradition in his work on America: The savages of America (he says), afford an additional example in support of my opinion; for all the wit

nesses I have had an opportunity of consulting, and whom I have so frequently quoted, agreed in telling me that there does not exist among them any regular remembrance, or accurate tradition, of a fact that happened a hundred years ago.'-p. 43, Engl. transl. On the character of oral tradition, see Rühs, Propädeutik, p. 183; Wachsmuth, Theorie der Geschichte, p. 91; and Elt. Gesch. des Röm. Staats, p. 15; Volney, Leçons d'Histoire, Euvres, p. 566-7. Oral tradition, even when it is founded on fact, is indistinct as to the time and series of events, and even as to places and persons: Summam rerum nunciat fama, non ordinem,' says Pliny, Epist. iv. 11, § 15. • Tradition (as M. de Pouilly observes) never informs us of circumstances any more than of dates.'-Hooke, Dissertation on the first 500 years of Rome, p. xlviii. Concerning the round numbers of epic legend, see Mure, Hist. of the Lit. of Greece, vol. ii. p. 138. The conversion of a story into its opposite, is a characteristic of legendary history,' according to Niebuhr, Hist. of Rome, vol. i. p. 40. On the arbitrary changes in narrative made by oral tradition, see Niebuhr, ib. vol. ii. p. 6. It should be observed, that the computation of time by generations, and by the succession of kings (such as we find placed at the head of Assyrian, Egyptian, Greek, and Roman history), is due to learned chronologers, who fabricated these lists after the oral legends had been reduced to writing.

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The importance of contemporary registration is recognised by Livy: 'Nec quisquam æqualis temporibus illis scriptor extat quo satis certo auctore stetur,' viii. 40. Sicut proditum a proximis memoriæ temporum illorum scriptoribus.'-xxix. 14.

NOTE B.-(p. 245.)

GRIFFET, in his Traité des Differentes Sortes de Preuves qui servent à établir la Verité de l'Histoire, has the following remarks on the conjectural motives supplied by historians :-Ch. 3. 'Des Historiens qui attribuent les Faits et les Actions dont ils parlent à des Causes ou à des Motifs dont ils n'ont aucune Connaissance.' Plusieurs historiens, non contents de vouloir pénétrer dans l'intérieur du cabinet des princes, qui leur est inconnu, portent la témérité jusqu'à vouloir decouvrir ce qui se passe dans l'intérieur de leur âme; ils se forment d'abord une idée de leur caractère, à laquelle ils rapportent toutes leurs actions et tous leurs desseins, sans faire reflexion que les hommes ne se soutiennent pas toujours dans leur conduite; que s'il leur est ordinaire de suivre leur goût naturel, et de chercher leur intérêt, il y a une infinité d'occasions où ils dementent leurs propres inclinations; qu'il n'est pas toujours facile de démêler l'espèce d'intérêt qui les fait agir; qu'il leur arrive quelquefois de sacrifier un intérêt actuel que l'on connoît, à un intérêt eloigné que l'on ne connoît pas, parcequ'il n'existe encore qu'en idée et en esperance; qu'enfin le cœur de l'homme est une espèce d'enigme qui ne se devine point.'-p. 57.

'Lorsque Tacite nous rapporte les discours que les empereurs faisoient dans le sénat, et les diverses opinions des sénateurs, on peut l'en croire: c'etoient des faits connus et publics: mais quand il nous dit, avec la même assurance, qu'Auguste ne choisit Tibère pour son successeur, que parcequ'il connoissait tous les défauts de son caractère, et qu'il espera que la comparaison que l'on en feroit avec lui, tourneroit à l'avantage de sa mémoire, il ne mérite pas, à beaucoup près, la même croyance. D'où a-t-il su cette particularité? A qui Auguste avoit-il avoué qu'il s'étoit conduit par ce motif dans une affaire où il s'agissait de la destinée de l'empire Romain, ou, pour mieux dire, de celle de l'univers? Auguste, qui l'avoit gouverné avec tant de douceur et de sagesse, étoit-il capable de vouloir rendre les Romains malheureux, pour s'assurer de leurs regrets, ou

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plutôt pour les augmenter? Tibère avait certainement des qualités qui le rendoient propre au gouvernement; il ne manquait ni de génie, ni de valeur, ni de capacité dans l'art militaire; il en avait donné des preuves pendant la vie d'Auguste, qui pouvoient justifier son choix. Etait-il aisé de prévoir qu'il en abuseroit, et qu'il se rendroit odieux par ses cruautés ; et méprisable sur la fin de ses jours, par l'excès de ses débauches, et par son humeur sombre et farouche? Il est bien plus naturel de penser que ses talents reconnus, joints aux sollicitations de l'impératrice Livie, determinèrent Auguste à le choisir pour son successeur. Mais ce qui est simple et naturel n'étoit pas du gout de Tacite, qui, par le tour de son esprit, cherche à raffiner sur tout, et qui se plaît à répandre partout des réflexions qui ne sont pas toujours aussi vraies, qu'elles sont fines et subtiles. Qui nous répondra de la vérité de celle qu'il a faite sur le choix d'Auguste? Tout nous porte, au contraire, à la regarder comme une pensée fausse et satirique, plus propre à flatter la malignité des lecteurs qu'à les éclairer.'-p. 60-1. Griffet comments in a similar manner on a passage in the Memoirs of De Retz, who applies this remark of Tacitus to the choice of Mazarin by Richelieu as his successor.-See his Mémoires, liv. ii. tom. i. p. 186; ed. Petitot.

"Tacite nous donne presque partout des portraits satiriques; loin de dissimuler les défauts, il se plaît à les exagérer. Il est vrai qu'il ecrit l'histoire d'un siècle corrompu, où les vertus etaient rares; mais on voit qu'il ne cherchoit pas à les connoître, et qu'il ne voyoit volontiers que le mal, sur lequel il insiste toujours par préférence; et comme il avait l'imagination forte, et le pinceau vigoureux, il est à craindre qu'il ne nous représente les hommes de son temps plus méchants encore et plus scélérats qu'ils n'etoient. Vous trouverez très peu d'historiens qui aient su garder dans leurs portraits ce juste milieu, qui s'éloigne également du ton de la flatterie et de celui de la satire.'—p. 374.

Compare the forcible words of Tacitus himself:-Sed ambitionem scriptoris facile adverseris; obtrectatio et livor pronis auribus accipiuntur: quippe adulationi fœdum crimen servitutis, malignitati falsa species libertatis inest.'-Hist. i. 1.

It should be observed, however, with reference to the quotation of De Retz, and the criticism of Griffet, that Tacitus does not give the supposition in question as his own; he neither assents to nor dissents from it, but merely enumerates it among the popular remarks made upon Augustus at his death, and upon the accession of Tiberius.-Ann. i. 10. Tacitus is, indeed, very copious in relating the unfavourable comments upon the conduct and character of Augustus. The remark of Lipsius is:- Uberius hanc partem exsequitur; an quia ipse in eâ? Non ambigo.' Suetonius (Tib. c. 21) mentions the same belief as a popular rumour; but he discredits and rejects it on good grounds. Dio Cassius (lvi. 45) mentions the same idea as a suspicion, but without adopting it as true.

Montaigne makes a similar remark on the proneness of Guicciardini to refer all actions to bad motives: J'ai aussi remarqué ceci, que de tant d'ames et effets qu'il juge, de tant de mouvements et conseils, il n'en rapporte jamais un seul à la vertu, religion, et conscience, comme si ces parties là étoient du tout éteintes au monde, et de toutes les actions, pour belles par apparence qu'elles soient d'elles mêmes, il en rejette la cause à quelque occasion vicieuse ou à quelque profit. Il est impossible d'imaginer que parmi cet infini nombre d'actions de quoi il juge, il n'y en ait eu quelqu'une produite par la voie de la raison; nulle corruption peut avoir saisi les hommes si universellement, que quelqu'un n'échappe de la contagion. Cela me fait craindre qu'il y ait un peu du vice de son goût, et peut-etre avenu qu'il ait estimé d'autrui selon soi.' Essais, liv. ii. ch. 10. Plutarch, likewise (in his Treatise de Herod. Malign. c. 5, 6),

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