SUR VIRGILE, OU 394072 RECUEIL DE TOUS LES PASSAGES DES POETES GRECS IMITÉS DANS LES BUCOLIQUES, LES GÉORGIQUES ET L'ÉNÉIDE, Chez A PARIS, A. DELALAIN, Imprimeur-Libraire, rue des Mathurins- TREUTTEL et WURTZ, Libraires, rue de Bourbon, N.17. 1825. VILLE DE LYON Biblioth. du Palais des Arts ÉNÉIDE. LIVRE SEPTIÈME. I.. Tu quoque littoribus nostris, Æneia nutrix, Æternam moriens famam, Caieta, dedisti; Et nunc servat honos sedem tuus, ossaque nomen Une nouvelle carrière s'ouvre aux regards du poëte : après avoir décrit dans ses six premiers livres les voyages et les malheurs d'Enée, après avoir peint la chute d'une ville puissante, les fureurs de l'amour, les mystères de l'Erèbe, il quitte les rêves brillants de la Grèce pour les obscures traditions de l'Italie; il les vivifie du feu de son génie, les élève à la hauteur de l'épopée, et consacre par un monument immortel l'origine de la puissance romaine. Ces six derniers livres, trop peu lus, trop peu appréciés, sont peut-être encore plus admirables que les premiers par les nombreuses difficultés du sujet. Après avoir souffert comme Ulysse, Enée doit vaincre comme Achille; mais le poëte a dû créer des caractères pour opposer à son héros des ennemis dignes de lui. Aussi trouve-t-on dans cette seconde partie plus de verve, plus d'abondance que dans l'autre. Partout le mérite de la correction, de la grâce, de l'élégance y est remplacé par l'ascendant des grandes pensées, la vérité des situations et la vivacité des images. Avant d'arriver à Laurente, la flotte troyenne s'arrête dans une baie de Campanie où fut depuis construit le port de Gaëte, |