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moyen de se procurer des seson état devint très-alarmant. II fit appeler le geolier et le pria d'approcher de son lit; mais, après un instant de silence, il étendit sa main défaillante et fit entendre avec peine qu'il ne se rappelait plus ce qu'il avait à dire : c'est fini, fut tout ce qu'il put prononcer. Il mourut le lendemain et fut enterré aux dépens du geolier.

MOORE.

O thou, for whom my lyre I string,
Of whom I speak, I think, and sing!
Thou constant object of

my joys,
Whose sweetness every wish employs!
Thou, dearest of thy sex, attend

And hear the lover and the friend!

MOORE, the lover and the friend.

J'AI hésité quelque tems à mettre Moore au rang des poëtes anglais les plus distingués; je m'y suis enfin déterminé par le plaisir que m'ont fait ses fables et par celui qu'elles paraissent faire au public, puisqu'il y a peu d'ouvrages qui ayent été plus souvent réimprimés.

*O toi, pour qui j'accorde ma lyre,

toi dont je parle, à qui je pense, que je chante; toi, l'objet constant de mes plaisirs,

dont la douceur remplit tous mes vœux; toi, la plus chérie de ton sexe, arrête

et écoute l'amant et l'ami!

Peut-être ai-je été séduit par le titre : Moore les a intitulés : Fables pour les dames.

Moore, comme il le dit lui-même dans les vers dont j'ai tiré l'épigraphe ci-dessus, était leur amant et leur ami. Il les aime sans les gâter; loue leurs vertus en blåmant leurs défauts; admire leurs attraits sans approuver leurs caprices; sévère sans rudesse, galant sans fadeur, il les caresse et les gronde; heureux de les trouver belles et aimables, il veut encore les voir vertueuses et raisonnables. C'est ainsi qu'il s'annonce luimême à la princesse de Galles :

The moral lay, to beauty due,
I write, fair excellence, to you;
Truth under fiction I impart,
To weed out folly from the heart;

*

Ces fables morales, dues à la beauté, aimable princesse, c'est à vous que je les dédie. Je cache la vérité sous la fiction,

et veux du cœur déraciner la folie;

And shew the paths that lead astray

The wand'ring nymph from wisdom's way.*.

MOORE, fable 1.

Certes il aimait les femmes, celui qui disait :

To weaker woman God assign'd
That soft'ning gentleness of mind,
That can, by sympathy, impart
Its likeness to the roughest heart;
Her eyes with magic power endued
To fire the dull, and awe the rude;
His rosy fingers on her face

Shed lavish every blooming grace;

et montrer les sentiers qui entraînent
la nymphe égarée hors du chemin de la sagesse.

A la femme plus faible Dieu assigna

cette douce aménité d'esprit

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qui, par sympathie, sait inspirer

la même douceur au cœur le plus sauvage.

Il doua ses yeux d'un pouvoir magique

pour enflammer l'insensible, intimider l'audacieux.

De ses doigts de roses, sur sa figure,

il prodigua toutes les grâces séduisantes,

And stamp'd, perfection to display,
His mildest image on her clay. *

MOORE, fable 8.

Mais c'est être tendre sans adulation, que de dire aux dames :

A fop will say the di'mond dies
Before the lustre of your eyes;

But I, who deal in truth,

deny

That di'monds shine when you are by.
When zephirs o'er the blossoms stray,
And sweets along the air convey,
Sha'n't I the fragrant breeze inhale,

Because

you breathe a sweeter gale?

**

*et imprima, pour déployer la perfection,
sa plus douce image sur le limon dont il la pétrit.

** Un fat dira que le diamant s'éteint

devant le lustre de vos yeux ;

mais moi, ami de la vérité, je nie

que le diamant ne brille pas auprès de vous.
Quand le zéphir voltige sur les fleurs,
et porte leurs parfums dans les airs,
me refuserai-je à respirer leur encens,
parce que votre souffle est plus doux?

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