At non cæde viri tanta perterrita Lausus, Pars ingens belli, sinit agmina. Primus Abantem Pallas s'adressant donc au vieux fleuve latin: « Dieu du Tibre, dit-il, exauce ma prière; << Dirige dans son vol ma lance meurtrière; « Si du fier Halésus elle perce le corps, «< J'appendrai son armure aux chênes de tes bords. » Le Tibre paternel entend le fils d'Évandre: Car, tandis qu'oublieux du soin de se défendre Par le trait de Pallas il a le sein percé. Au milieu des Latins l'épouvante est semée, Partout rivalisant de vigueur et d'audace, Les chefs et les soldats, tout se heurte et s'entasse; Les bataillons massifs se serrent de si près, Qu'ils ne peuvent mouvoir ni leurs mains ni leurs traits. Mox illos sua fata manent majore sub hoste. Interea soror alma monet succurrere Lauso Solus ego in Pallanta feror : soli mihi Pallas Ici combat Lausus; là Pallas se signale; Ainsi que leur beauté leur jeunesse est égale, L'un et l'autre aujourd'hui marqués pour le cercueil Et pourtant Jupiter, sous qui l'Olympe tremble, Sous un plus grand vainqueur les jettera tous deux. Juturne cependant, agile messagère, Du danger de Lausus court avertir son frère; Il arrive en criant : « Soldats, écartez-vous ! « A moi Pallas! Pallas appartient à mes coups: <«< Que n'ai-je pour témoin son vieux père lui-même ! » Il dit; on obéit à son ordre suprême. Surpris de tant d'orgueil et de docilité, Pallas, devant Turnus quelque temps arrêté, Il s'adresse en ces mots au Rutule hautain : << Cesse de menacer; quel que soit mon destin, << Mon père jugera digne de son estime Frigidus Arcadibus coit in præcordia sanguis. Desiluit Turnus bijugis; pedes apparat ire Viribus imparibus; magnumque ita ad æthera fatur: Stat sua cuique dies, breve et irreparabile tempus |