Cependant des Troyens la prudence attentive Jette de légers ponts des vaisseaux à la rive. Mais la plupart, jugeant ces moyens superflus, S'élancent sur le sable au moment du reflux; D'autres gagnent la terre en glissant sur les rames. par les lames, Où les flots indolens se traînent sans effort; Tarchon observe un lieu moins battu Il y tourne la proue et s'approchant du bord : << Ramez, braves amis ! encore une secousse! << Enlevez vos vaisseaux sur l'onde qui les pousse; Que dans son vol hardi chaque éperon d'airain << S'enfonce, en arrivant, dans l'humide terrain ; « Qu'importe mon vaisseau, si j'atteins le rivage! >> Soudain ses compagnons redoublent de courage, Et tourmentant les flots de leurs durs avirons Dans le bord sablonneux plongent leurs éperons. Chaque proue a touché la terre italienne, Une seule exceptée, ô Tarchon! c'est la tienne: Ton malheureux vaisseau, dans son vol arrêté, Sur un banc sablonneux par les flots cahoté, Ouvre enfin à la mer ses entrailles profondes; Et ses soldats, livrés à la merci des ondes, Nec Turnum segnis retinet mora; sed rapit acer Totam aciem in Teucros, et contra in littore sistit. Signa canunt. Primus turmas invasit agrestes Occiso Therone, virum qui maximus ultro Et tibi, Phoebe, sacrum, casus evadere ferri Quod licuit parvo. Nec longe Cissea durum, Immanemque Gyan, sternentes agmina clava, Dejecit leto. Nihil illos Herculis arma, Nec validæ juvere manus, genitorque Melampus, Tu quoque, flaventem prima lanugine malas Dum sequeris Clytium infelix, nova gaudia, Cydon, Dardania stratus dextra, securus amorum, Luttent avec effort sur leurs pieds chancelans Au milieu des débris qui déchirent leurs flancs. Mais Turnus, que jamais le danger n'intimide, Au milieu des Latins, pour ouvrir la bataille, Les deux fils de Mélampe, ami du grand Hercule, Qui, la massue au poing, broyaient les bataillons, Qui juvenum tibi semper erant, miserande, jaceres, Ni fratrum stipata cohors foret obvia, Phorci Protinus hasta fugit, servatque cruenta tenorem; Est licitum, magnique femur perstrinxit Achata. Le fer troyen se plonge au gosier de Pharon. Et toi, que Clytius enivrait de ses charmes, Toi qui, bravant pour lui le tumulte des armes, Dont à peine la joue offre un duvet naissant, Eût guéri pour toujours ton ardeur effrénée, << Achate! dit Énée à son ami fidèle, « Présente-moi ces traits dont la pointe est mortelle ; « Ces armes dont les Grecs furent jadis atteints << Vont se rougir ici dans le sang des Latins. >> Et sous le triple airain qui défend sa poitrine Il veut le secourir, quand un nouveau trait vole |