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L'INDUSTRIE française vient d'avoir sa fête. Belle et noble fête pendant laquelle elle s'est un instant arrêtée pour jeter un regard en arrière et mesurer l'immense chemin qu'elle a parcouru.

Maintenant elle a repris sa marche et travaille à de nouveaux succès.

Laissons lui son avenir, voyons son passé !

Voici des chiffres des chiffres tout nuds, sans phrases. C'est l'éloquence aimée des esprits graves

et des hommes instruits.

Neuf expositions de l'industrie ont déja eu lieu.

La première sous le Directoire, en 1798, n'a eu que cent onze exposants; la dernière, en 1839, en a offert plus de trois mille cinq cents.

Le chiffre des récompenses a peu varié; il a été presque toujours du quart des exposants; excepté sous l'Empire où il n'a été que du dixième.

A ce grand concours, croyez que le département de la Marne ne défaut pas.

Déjà en 1819, et j'étais heureux de vous le signaler alors comme secrétaire de cette Compagnie, déjà notre département comptait à ces expositions une médaille d'or, six médailles d'argent, quatre médailles de bronze, neuf mentions honorables, une décoration de la Légion d'honneur.

En 1823, il obtient un rappel de médaille d'or, deux médailles d'argent, deux mentions honorables.

En 1827, deux médailles d'or, trois médailles d'argent, deux médailles de bronze, trois mentions honorables.

En 1854, deux rappels de médailles d'or, huit médailles d'argent, deux médailles de bronze, une mention honorable, une décoration de la Légion

d'honneur.

Enfin, en 1859, sur trente-et-un exposants: un rappel de médaille d'or, quatre rappels de médailles d'argent, trois médailles d'or, cinq médailles d'argent, trois médailles de bronze, neuf mentions honorables, en tout, sans compter les rappels, onze médailles sur trente-et-un exposants; c'est-à-dire plus du tiers, lorsque les récompenses totales, y compris Paris, n'ont pas été du quart des exposants.

Disons-le avec orgueil, la ville de Reims a marché d'un pas de géant dans la carrière de l'industrie : maintenant elle est l'égale des premières villes industrielles de France.

Ainsi, à chaque exposition, nous voyons l'industrie grandir de toutes parts, multiplier ses produits, les présenter sous mille formes, satisfaire aux mille besoins, non-seulement du luxe le plus recherché, mais encore de la vie la plus humble. L'étranger vient admirer cette nouvelle conquête, cette pacifique victoire.

Au milieu de cette prospérité, l'agriculture seule, l'agriculture, la première de toutes les industries, semble, malgré de nobles efforts, condamnée à de lents et insensibles progrès.

Quels pourraient donc être les moyens d'encourager les travaux de l'agronome, et de donner à son industrie tous les développements dont elle est susceptible?

J'avais un instant pensé, Messieurs, que cette question pouvait être traitée avec convenance à la tête de cette Compagnie. Outre l'opportunité de cette discussion, j'y trouvais l'avantage de puiser quelques moyens de solution dans vos propres travaux, et, sans empiéter sur les droits de votre secrétaire, d'en indiquer la direction et la tendance. Appelé déjà deux fois par vos bienveillants suffrages à l'honneur de présider vos délibérations, je me suis toujours attaché à retracer leur direction constante vers tout ce qui tend à la prospérité du pays. C'est en quelque sorte le moral de votre existence.

J'ai été effrayé, je l'avoue, de l'immensité de la question, et quand même je n'aurais pas appris deluis, que le Gouvernement la soumettait à des corps

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