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Cimris ou Cimbres de la 1. invasion, les Aquitains, et enfin les Ligures ou Gallo-Ibériens. Cinq planches représentent de monumens en pierre bruts de la France et de l'Angleterre. Nous aurions voulu voir y figurer aussi quelques tombes gauloises; les planches VII-X retracent des armes et des objets de parure. Il ne nous paraît pas que l'auteur ait profité des recherches de M. Mongez sur les épées en bronze. L'auteur n'a point représenté de médailles gauloises, sans doute pour ne pas trop multiplier ses planches. La dernière représente des poteries gauloises qu'on a trouvées dans un tumulus de Fontenay-Le-Marmion, département du Calvados. Dans. le volume suivant l'auteur aura à s'occuper d'une époque plus importante, celle de la domination romaine; là il faudra cesser de se restreindre à l'ouest de la France et envisager les objets d'art dont les Romains ont orné les diverses provinces de la Gaule. Les matériaux abondent. Il faudra avoir soin de ne point omettre une foule de découvertes qui à diverses époques ont été faites en France, et qui sont consignées dans des recueils publics, des annuaires, des travaux académiques, des dissertations particulières, etc. C'est là surtout que M. de Caumont pourra faire un choix intéressant, et se livrer à des recherches fructueuses.

D-G.

124. COURS D'ARCHÉOLOGIE DU MOYEN AGE, professé à l'Athénée de Paris en 1830 et 1831, par M. JULES DESNOYERs.

Cette partie de l'étude des monumens et de l'histoire des arts, l'une des plus intéressantes et cependant des plus négligées, n'a point encore été réduite en principes élémentaires, et n'a ja mais été à Paris l'objet d'un enseignement public. Nous ne pouvons donc qu'applaudir à cet essai tenté par M. Desnoyers. Et pour donner une idée du plan et des principaux sujets de ce cours qui doit commencer en décembre prochain, nous en cm. pruntons le sommaire au programme de l'Athénée. Nous donnerons successivement une analyse des leçons.

le

La longue période historique, communément désignée sous nom de moyen áge, offre à tous les genres d'étude une source inépuisable de recherches curieuses et de piquans résultats. Ce champ si vaste, long-temps négligé, mais, durant ces dernières années, exploité avec tant d'ardeur et de succès par les histo

riens, les littérateurs, les romanciers, n'a pas moins de richesses pour l'antiquaire; et ces richesses ne sont pas moins dignes de l'attention des hommes instruits ou curieux de savoir.

Ce n'est point en effet à une sèche nomenclature des monumens que se borne le rôle de l'antiquaire; il en étudie l'esprit, le caractère ; il les compare entr'eux aux différentes époques, chez les différens peuples; il examine l'influence réciproque des arts sur les mœurs, et des mœurs, des grands événemens historiques sur les arts; il voit leurs progrès, leur décadence, et constate surtout ces physionomies originales, ces couleurs, pour ainsi dire, contemporaines, imprimées par eux à chaque siècle.

S'il est vrai de dire que les arts, soumis à la bonne et à la mauvaise fortune des lettres, sont, plus qu'elles encore, l'expression de la société, quelle époque doit, à ce titre, inspirer anx nations modernes un intérêt plus réel que le moyen âge? Jamais en effet harmonie ne se rencontre plus parfaite entre les produits divers de l'activité sociale : mœurs publiques et privées, institutions religieuses ou politiques, monumens des lettres, des arts et de l'industrie, tout fut empreint d'un cachet commun aux différentes phases de cette période de transition nécessaire entre l'antique civilisation, et la civilisation moderne, dont elle fut le berceau.

Nous trouverons donc dans l'examen des antiquités monumentales du moyen âge, non sans doute des modèles de perfection, mais des témoins d'une époque et d'un état social déterminé. Nous y trouverons la connaissance de l'un de ses élémens les plus essentiels et une des vives lumières de l'histoire. C'est sous ce double point de vue, non moins que sous celui d'un tableau purement technologique des arts, que nous essaierons de les envisager. A chaque pas, nous reconnaîtrons la présence des trois grands pouvoirs du temps, l'église, la féodalité, les communes.

La description de ces majestueuses cathédrales, œuvrés de plusieurs siècles, de ces riches abbayes où des rois imploraient un tombeau, nous retracera l'immense puissance du clergé. Dans les vieux et obscurs donjons, dans les castels, dans les manoirs à élégantes tourelles, à grandes salles destinées aux joûtes, aux festins, nous reconnaîtrons les vicissitudes de la vie féodale et chevaleresque. La force naissante des communes

se révélera à la vue des cités et des bourgs fortifiés, des hospices, des maisons de ville construites dans le goût des églises. Combien de détails relatifs aux costumes, aux croyances, aux mœurs, à la vie publique et privée de nos ancêtres, nous seront fournis par les innombrables bas-reliefs, par les statues des églises et des tombeaux, par les vitraux peints, par les miniatures des manuscrits, par les sceaux, par les monnaies. La connaissance exacte de tous ces monumens ne peut - elle aussi répandre un grand jour sur la lecture des chroniques, des chartres, des légendes, des histoires contemporaines?

pas

Ce sera surtout en France, pays si riche de monumens de tous les âges, que nous choisirons les principaux élémens de ce cours, sans renoncer à emprunter plus d'une fois aux nations voisines, dont l'état social fut le même, des exemples propres à remplir des lacunes ou à constater les rapports et les dissemBlances des arts à une mème époque sur différens points de P'Europe civilisée.

Nous étudierons successivement l'Architecture, dalis ses midhumens religieux, civils et niilitaires; la Sculpture dans les basreliefs et les statutes; la Peinture en mosaïque, en émail, sur pierre, sur verre, sur bois, sur toile, sur vélin. La Palæographie nous fera distinguer les différens âges des inscriptions sur pierre; la Diplomatique, les formes variables de l'écriture des chartres et des manuscrits. Nous ne pourrons nous dispenser de jeter un coup d'œil rapide sur la sciciice du Blason, qui nous conduira à l'examen plus spécial des Sceaux et des Monnaies des rois, des barons, des prélats et des villes. L'Orfèvrerie nous offrira le choix d'un hombre immense d'objets d'arts, parnii lesquels nous distinguerons surtout les reliquaires, les vases, les croix et autres ornemens du culte, les vases et les bijoux à l'usage de la vie domestique. Nous nous occuperons ensuite de l'Ameublement, ct nous finirons par l'examen des Costumes civil, religieux et militaire.

Le cours pourra être accompagné de promenades archéologiques, destinées à visiter les plus importans monumens du moyen âge qui subsistent encore à Paris et dans les envirous.

J. DESNOYERS.

125. Costumes des XIIIo, XIV et XV SIÈCLES, extraits des mémoires les plus authentiques de peinture et de sculpture, avec un texte historique et descriptif; par Camille Bonnard. Livraisons XVI à XXV. (Voy. le Bullet.; Tom. XI, no 324, et Tom. XIII, no 205.

Nous allons signaler à nos lecteurs les divers sujets contenus dans les nouvelles livraisons de cet intéressant ouvrage.

XVI. Côme, surnommé le père de la patric, d'après Gozzali, dans le Campo Santo de Pise; une matrone florentine d'après une peinture de Sainte-Marie-Nouvelle à Florence; elle offre le costume en usage en Toscane pendant une partie du XV* siècle; un Sénateur de Rome et un médecin.

XVII. La 1re figure représente le costume d'une servante; puis une dominicaine; une vue de la Place de Vienne, sert à faire connaître le caractère et la disposition des édifices du moyen âge; un jeune Italien à cheval, d'après un tableau de Vanni, de l'Académie des beaux arts à Vienne.

XVIII. Une jeune fille d'après une peinture de Dominique Bartoli, portant un instrument de musique aujourd'hui inusité. Une femme en couche, d'après une miniature précieuse. Un jeune Français, extrait d'un office de la Sainte Vierge, de la bibliothèque angélique à Rome, il porte des souliers à la poulaine. Un noble Italien en costume du XIVe siècle.

XIX. Une noble Italienne en costume fort riche; un portrait à cheval de l'empereur Maximilien, couvert ainsi que le cheval de leurs armures et des plus riches ornemens, d'après une ancienne gravure sur bois de H. Burgkmair, de l'an 1508; un seigneur de Rimini; Alexandre Vitelleschi.

XX. On y voit d'abord une jeune duchesse dans le plus riche costume, extrait d'un tableau de Luc de Leyde; Frédéric Duc d'Urbin, d'après un tableau de la collection du prince de Palestrine; un archevêque et un noble Français.

XXI. Cette livraison est fort curieuse : elle offre les costumes d'une noble Française en costume fort riche; un fantassin armé, d'après un ancien manuscrit de la Bibliothèque Barberini; un chanoine de 1368; Frédéric III d'après le Pinturicchio.

XXII. Le portrait d'Éléonore de Portugal, d'après le même peintre; un chevalier templier à cheval; un dominicain mort en 1300; un noble Allemand.

XXIII. Une dame de la suite d'Éléonore de Portugal; un chevalier français à cheval et armé; un jeune Français; le portrait de Boniface duc de Toscane.

XXIV. La comtesse Mathilde, extrait du poème de Donizon; un costume militaire; Frédéric II d'après un manuscrit de la Bibliothèque du Vatican; un fauconnier allemand.

XXV. L'auteur a représenté les cérémonies, les fiançailles et le mariage dans le XIIIe siècle, d'après un manuscrit de la Bibliothèque du Vatican. Une noble et un noble Espagnols, d'après des miniatures d'un office de la Vierge, exécutées à la fin du XVe siècle.

On peut voir par ce travail combien ces livraisons sont curieuses par la variété et l'intérêt des sujets. Cette collection mérite de fixer l'attention de tous les amis de l'antiquité et des lettres, et les encouragemens du public éclairé.

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D.

126. ZELDRAAMHEEDEN, etc. Curiosités, objets rares, etc., publiés par J. D'HUGRETTER, gravés par ONCHENA. In-4°. Gand, 1829; De Goesin Verhaeghe.

Suite de planches, provisoirement sans texte, représentant des vases, des coupes, des gobelets, des cloches, de toutes les formes, des vitraux peints, etc., le tout du XIVe siècle. L'ouvrage est un supplément à celui de Van Alkemade, intitulé: Nederlands displegtigheden. (Jour. gén. de la littérature étrangère; déc. 1829. 12o cah., pag. 360.)

127. MÉMOIRE SUR LES INSCRIPTIONS GRECQUES ET LATINES DU COLOSSE DE MEMNON, par M. LETRONNE ( Literary Gazette, juin 1830, p. 417. 419).

On a lu à la dernière réunion de la Société royale de littérature de Londres, le résumé suivant d'un mémoire intitulé: Les Inscriptions grecques et latines sur la statue de Memnon, restaurées et expliquées par M. Letronne, membre de l'Institut de France, et membre honoraire de la Société.

Le Mémoire communiqué par M. Letronne est écrit en français et contient 150 p. Il formera un trait important dans la publication des transactions de la Société. Nous sommes charmés de pouvoir faire part à nos lecteurs de cet abrégé exact et in

téressant.

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