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Cette notics prouve que la Commission á rapporté d'Égypte une très-riche collection d'antiquités, qu'ont fait découvrir les fouilles pratiquées à Thèbes et à Abydos. La Commission avait été principalement chargée de recueillir les monumens les plus anciens, afin de favoriser ainsi les progrès de l'archéologie et de l'histoire, C. R.

112. EXAMEN D'UNE MOMIE D'ÉGYPTE EN ANGLETERRE.

M. Hammick, chirurgien à l'hôpital de la marine de Trema ton Castle, procéda, en présence des DTM Dickson et Thompson, ct d'autres gens de l'art, au déroulement et à l'examen d'une momie apportée dans ce pays par feu M. Lee, consul-général britannique à Alexandrie, et tirée du tombeau des rois, à Thèbes. Le corps était enveloppé dans quelques centaines de verges de bandages de toile par bouts d'environ 5 verges de long of de 5 à 14 pouces de large, tous garnis de franges et de festons à leurs extrémités. Quelques-unes de ces bandes étaient placées longitudinalement, mais la plupart étaient roulées autour du corps, qui se trouva dans un parfait état de conservation. Les poils des sourcils étaient restés intacts. Les cercueils sont richement ornés, tant en dehors qu'en dedans, de figures et d'hieroglyphes, le tout en bon état. Si on compare les hiéroglyphes du couronnement extérieur du cercueil intérieur, avec la légende des noms propres donnés par Champollion, la momie paraît être incontestablement celle de l'un des Pharaons. Le devant du corps était enduit d'une pâte composée d'épices., etc. Dans une partie de ce corps (entre les cuisses) se tronvaient des grains d'arge, encore entiers; et on découvrit dans l'ouverture qui avait été pratiquée au côté gauche, pour extraire les entrailles, et immédiatement au-dessus, quelques insectes de la tribu des escarbots, de la longueur d'environ trois huitièmes de ponce, et parfaitement conservés, ( Plymouth Journal. Galign. Messeng.; Paris, 14 août 1828).

113. OUVERTURE D'UNE MOMIE, APPARTENANT AU D" GRAN

VILLE.

Me trouvant dernièrement à Londres, je fus introduit aux lectures de l'Institut royal; et je ne saurais trop exprimer combien je fus satisfait de celle que fit le D' A. Bossy Granville, touchant une momie. Cette momie était renfermée dans un

étui d'un beau travail et orné d'une multitude d'hieroglyphes, Le couvercle enlevé, le corps fut trouvé enveloppé dans des replis de linges, comprenant toutes les espèces de bandages connues ou en usage chez les chirurgiens, tant modernes que des temps antérieurs. Autour de ses pieds était une bande de la largeur de la main, et de plusieurs verges de long, La tota lité des enveloppes pesait 28 livres. Jusques-là, les momies n'avaient été trouvées qu'en squelettes desséchés; le sujet dont il s'agit, non-seulement avait conservé ses chairs, des nerfs, etc mais encore avait quelques articulations absolument flexibles. La face était couverte d'un masque fait d'une espèce de bitume, et dont la compression avait aplati lé nez. Les dents paraissaient être dans un parfait état de conservation. En ouvrant le crâne, on trouva tout le cervelet absent, mais la membrane sur laquelle il reposait, était restée entière: ce qui prouve clairement que l'opérateur n'avait fait usage dans cette circonstance d'aucune injection corrosive qui, en détruisant le cerveau, eût nécessairement offensé la membrane qui le supportait. On avait cependant employé une injection qui s'étendait tout autour de la partie intérieure de la tête, et semblable à une substance noire, qui, liquide et fortement injectée, avait pénétré à travers les sutures. La langue restait: le vide entre le palais de la bouche et la partie supérieure de la langue, se trouvait rempli de toile. On n'apercevait aucune incision à l'abdomen. Les tégumens étaient en parfait état. Le péricarde adhérait au cœur, et le diaphragme était visible. Une partie des reins avec un fragment de la vessie, restaient, et les mamelles, quoique allongées, étaient bien conservées. Ensuite le docteur démontra, par l'anatomie comparée, que cette momie égyptienne était du sexe féminin, qu'elle avait été mariée, et qu'elle avait eu des enfans. Il détermina de même l'àge auquel elle était décédée, et la maladie qui avait été la cause de sa mort. D'après la forme de la tête, et aussi la hauteur du corps, qui était exactement la même que celle de la Vénus de Médicis, et dont toutes les parties étaient dans les proportions les plus délicates, les plus justes et les plus exquises, le docteur assura que cette momie devait avoir été une Vénus égyptienne, ou, pour mieux dire, suivant la théorie du docteur, qu'elle appartenait à cette superbe race qui habitat anciennement les environs du Mont Caucasc. Il soutint que cette découverte renversait

complètement la théorie de la plupart de nos antiquaires, aujourd'hui assez généralement reçue, et suivant laquelle les anciens Egyptiens étaient une colonie d'Ethiopiens qui, dans l'origine, avaient traversé les mers de l'Inde, venant de l'Est. Je pense, toutefois, que le docteur se trompe complètement: car cette beauté pourrait fort bien avoir été amenée, comme esclave ou comme épouse, du Caucase, de la Scythie ou de la Grèce, à quelque prince ou noble personnage de l'Égypte. (*London and Paris observ.).

114. ENGRAVED ILLUSTRATION OF ANCIENT ARMS AND ARMOUR, etc. -Gravures représentant les armes et les harnais des anciens, d'après les dessins et les descriptions du Dr. MEYRICK; par Joseph SKELTON. XIX partie. Londres.

Des armes et des armures indiennes.- Armure de Jazerine, A. D. 1485. — Une longue épée avec sa double garde, A. D. 1615. Des arbalètes, appelées latches; et une armure d'infanterie, A. D. 1625. Leur représentation et leur explication forme le texte de cette XIX partie. Le cuivre d'une armure indienne est surtout très-riche et très-beau. Le Dr. Meyrick dit, à ce sujet : « Il y a à Mundavie, dans le golfe de Cutch, dans la pârtie Nord de l'Inde, une manufacture d'armures et de boucliers de peau de rhinocéros et de buffles. Les pièces sont mises à bouillir dans l'huile, jusqu'à ce qu'elles deviennent transparentes; et ce moyen est tel, qu'elles sont à l'épreuve du sabre, et même de la balle. La magnifique suite d'armures qu'offre cette planche, appartenait, selon toute apparence, au Rajah de Guzarate; et par l'inscription qu'on y lit, et qui commence par une invocation à Ali, nous voyons que c'était un Sheer, religieuse fortement opposée à celle de Sunis. Les Persans sont de la première; les Turcs de la dernière. Les armures étaient, ci-devant, dans la collection de feu le duc d'York. ( London litterary Gazette; 8 août 1829, p. 523).

secte

115. EIN UND SECHZIG DArstellungen, etc. Soixante-une Représentations de la Mythologie des Grecs, gravées par Fr. STOEBER, et expliquées en allemand et en français. Un vol. in-4° de 12 pag. et 61 grav. Berlin, 1829; List.

Ce recueil de gravures, d'après les dessins de MM. J. Ender,

Loder, Schedy, K. Russ et Redl, offre souvent des composi tions très-gracieuses, et une belle exécution. Nous citerons particulièrement la planche 1re, qui représente Jupiter enfant dans l'île de Crète, entouré de nymphes qui le nourrissent du lait de la chèvre Amalthée, et des Curètes qui le défendent; Philémon et Baucis, Semélé, Psyché, Bellerophon, etc. D'autres dessins sont moins heureusement rendus et quelques gravures peaucoup trop noires.

Nous nous bornerons à signaler cet ouvrage, qui n'est point de nature à nous permettre d'entrer à son sujet, dans de plus grands détails.

D.

116. VOYAGES DANS LA GRÈCE, accompagnés de recherches arCHÉOLOGIQUES, et suivis d'un Aperçu sur toutes les entreprises scientifiques qui ont eu lieu en Grèce depuis Pausanias jusqu'à nos jours. Ouvrage orné d'un grand nombre de monumens inédits, récemment découverts, ainsi que de cartes et de vignettes; par P. O. BROENDSTED, conseiller intime de légation et agent de la cour de Danemark auprès du SaintSiège. 2 liv., XXII et 181 p. in-fol., avec pl. et vign. Paris, 1830; Firmin Didot.

Aprês un intervalle de quelques années, cette seconde livraison d'un ouvrage important sur les antiquités de la Grèce succède à la première qui a été annoncée dans le Bulletin, et sur laquelle plusieurs savans d'Allemagne, entr'autres Boeckh et Osann Müller, ont fait des articles. Dans la 1re livraison, l'auteur s'était particulièrement occupé des antiquités de l'île de Zéa, où il avait fait des fouilles fructueuses avec ses compagnons de voyage. Le principal sujet de la 2o livraison est le plus beau monument d'architecture que la Grèce, et peut-être toute l'antiquité ait possédé, je veux dire le Parthénon, dans la citadelle d'Athènes.

M. Brændsted, dans une introduction étendue, discute l'origine des diverses parties de l'architecture grecque, surtout des triglyphes, des métopes par lesquelles les Grecs remplissaient et décoraient les aires intermédiaires des triglyphes, des frontons ou aétoma et des frises. On admire, maintenant qu'une partie des originaux est en Europe, les sculptures magnifiques des métopes et de la frise.

Après s'être occupé des métopes en général, M. Brondsted figure et décrit successivement et avec beaucoup de détail les 32 métopes. Il a été précédé en cela par deux artistes anglais, Revett et Stuart, auteurs du bel ouvrage des antiquités d'Athènes; mais ces artistes n'étaient pas philologues. On trouve aussi à la Bibliothéque du Roi, à Paris, la collection de dessins des métopes qu'a faits au 17° siècle un artiste français, nommé Carrey, qui accompagnait de Nointel, ambassadeur de France en Turquie. A cette époque, les métopes étaient moins mutilées qu'elles le sont aujourd'hui, Sous ce rapport, les dessins de Carrey sont précieux, quoiqu'ils soient mauvais à l'égard de l'art ils peuvent servir au moins à compléter le dessin des fragmens qui restent. C'est en comparant avec ces fragmens les dessins de Carrey d'une part, de Revett et Stuart de l'autre, que M. Brændsted retrace et décrit ces sculptures intéressantes. Il rapporte à cette série de métopes deux beaux fragmens qui gisaient dans le musée de Copenhague, sans qu'on se fût occupé à les assigner à quelque monument antique. Ils sont figurés à côté de la description, et nous savons que l'auteur en a répandu à Paris des copies moulées sur les originaux.

Les métopes représentent pour la plupart le combat d'un Centaure et d'un Grec, varié à l'infini quant aux attitudes des combattans. Quelquefois le Grec est remplacé par une femme; il s'agit alors d'un enlèvement de la part du Centaure, Toutes les métopes ne représentent pas ce sujet ; il y en a où l'on voit figurer Cérès et Triptolème, Pandore et Épiméthée, Erichthonius en conducteur de chars, Erechthée et Eumolpe, les Agraulides ou filles de Cécrops, des Thesmophores, Thémis et Pandrose. Plusieurs de ces sujets, qui tous se rapportent aux mythes de la religion a thénienne, sont expliqués avec une sagacité pleine d'érudition.

Par suite de ses observations sur l'architecture du Parthenon, l'auteur est amené à discuter un sujet intéressant et encore pen connu c'est l'emploi des couleurs dans l'architecture grecque. Nous croyons devoir citer un passage de cette partie de l'ouvrage de M. Brændsted: « Forts de toutes les expériences que nous possédons, et que nos prédécesseurs, l'ingénieux Winckelmann même, pouvaient à peine présumer, nous oserons soutenir, dit l'auteur, sans crainte de nous tromper, qu'il n'y

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