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res et annonaires, de l'agriculture romaine ancienne, comparée à son état actuel, du commerce et de l'industrie depuis Auguste et Constantin, du système des douanes, des droits de vente, des importations; et finalement le comte Napione a lu sa neuvième lettre sur l'histoire des républiques italiennes du moyen âge par Sismondi.

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87. MEMORIE INTORNO, etc. Mémoire sur le chevalier Mirabella; par le président F. PAOLA AVOLIO. 48 p. Palerme 1829. (Antologia, Giornale di scienze; mai 1830, p. 136.)

L'auteur de cet opuscule se plaint de ce que le nom de Mirabella a été oublié par ses concitoyens malgré les mémoires savans qu'il a écrits sur les antiquités de son pays, et que l'on ne trouve plus son portrait qu'à la bibliothèque publique, alors qu'on l'aperçoit dans l'académie royale de Florence au milieu de ceux des hommes illustres. L'auteur désirerait que l'on fit une nouvelle édition des œuvres de Mirabella, et que l'on y joignît les notes importantes qu'il a laissées, et qui sont encore inédites, surtout celles qui ont trait aux monumens qui depuis l'année 600 ont été découverts à Syracuse. En effet, il vaudrait mieux donner par la publicité une nouvelle vie à une foule d'ouvrages des siècles passés, que de se borner à des Testi di lingua, qui ne sont même pas toujours bien choisis et bien corrigés.

C. R.

88. BIOGRAPHIE DES ISRAELITES ANCIENS ET MODERNES qui se sont fait remarquer par leur génie, leurs talens, leurs écrits, leurs actions, leurs vertus, leurs vices et leurs crreurs; précédée de tables chronologiques pour réduire en corps d'histoire les articles disposés selon l'ordre alphabétique dans cet ouvrage; par E. CARMOLY. (Extrait du prospectus hébreu.)

La Biographic des descendans d'Israël doit intéresser tous les hommes instruits et éclairés. Elle présente, pour les temps modernes, des faits inédits, ou peu connus, d'une nation qu'on peut avec raison appeler miraculeuse; d'uné nation dont les annales remontent à l'origine des choses ; qui a vu s'élever et disparaître devant elle des peuples innombrables; qui a proclamé, depuis des milliers de siècles, les premières vérités, et qui, encore de nos jours peut produire avec orgueil les Meni

delssohn, les Maimon, les Vessely, les Hértz, les Bloch, les Friedlander, les Bendavid, les Hourwitz, les Furtado, les Cologna, etc., etc.

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A l'époque du moyen âge, 'où les liens entre les peuples de la terre semblaient être rompus, cette nation, répandue sur la surface du globe, a seule, par ses sciences et son commerce, rétabli les relations entre les pays les plus éloignés, et fait revivre dans leur sein les lettres et l'industrie. Malgré les cruelles persécutions dont elle fut trop long-temps l'objet, elle n'a cessé de demeurer fidèle à la foi de ses pères, de conserver ses mœurs antiques et de répandre ses bienfaits sur le monde entier.

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On cherchera vainement, dans les fastes de l'histoire, de quoi satisfaire sa curiosité à cet égard; le peu de fragmens même qu'on y trouve disséminés, sont tellement défigurés par l'esprit de parti, par les passions et l'ignorance, qu'ils sont devenus méconnaissables.

Ce sont ces considérations qui m'ont suggéré la pensée de répandre une nouvelle clarté sur cette matière. Je n'ai pas reoulé devant des travaux longs et pénibles; j'ai puisé à toutes les sources, dans des relations obscures, dans des documens et des manuscrits poudreux, écrits dans différentes langues, persuadé que les hommes de tous les pays, avides de s'instruire, accueilleront favorablement des recherches qui intéressent l'histoire d'une nation antique, souche de l'existence religieuse de tous les peuples modernes,

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Adoptant la méthode qu'a suivie le célèbre Bayle, j'ai indiqué à chaque article, dans des notes exactes, les sources où j'ai puisé. Outre le nombre considérable d'historiens israelites anciens et modernes, dont j'ai donné une nomenclature détaillée dans ma préface, j'ai encore consulté les doctes ouvrages de Bartolocci, de Wolff, de Kacher, de Rodriguez de Castro, de De Rossi, etc., qui ont acquis des titres honorables à l'es time et à l'admiration des savaps de tous les pays.

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Je sens bien qu'en qualité de Français, il me convenait d'écrire cet ouvrage dans ma langue; mais j'ai du préférer l'idiôme hébraïque, afin de rendre mon travail plus généralement utile à mes coreligionnaires répandus dans toutes les parties du monde, et à ces savans qui embrassent l'universalité des

connaissances et qui ne dédaignent pas une littérature qui a excité l'admiration et charmé les loisirs d'un Ruxtorf, d'un Herder, d'un Michaelis, d'un Tychsen, d'un Lowth, d'un Scaliger, d'un De Rossi, d'un Silvestre de Sacy, etc.

J'ai ambitionné la gloire de créer un ouvrage national, unique en son genre; puissé-je n'avoir pas échoué dans une si périlleuse entreprise! Conditions de la souscription. Cet ouvrage paraîtra en 12 ou 15 livraisons de dix feuilles grand in-8°; le papier sera conforme à celui du prospectus. Le prix de chaque livraison sera de 5 fr. pour les souscripteurs, 5 fr. 50 c. pour les départemens, et 6 fr. pour l'étranger. Les lettres et l'argent doivent être affranchis. Les deux premières livraisons sont en vente. Metz, Gerson-Levy, libraire éditeur; Paris, Dondey-Dupré, père et fils.

89. LIVRES IMPRIMÉS AU CAIRE. (Leipzig. Literat. Zeitung, juin 1830, p. 1169.)

Le gouverneur Mohammed Ali Pacha a établi une imprimerie au Caire; de cette imprimerie sont sortis deux ouvrages. Le premier est une traduction en turc de l'histoire de Russie par Castéra (l'original a été imprimé à Paris en l'an vIII, 3 vol.). Le second est un Inscha turc, ou recueil de modèles de lettres. Leur format est grand in-4°. La traduction de l'histoire de Russie a été faite par Jakovaki Argyropoulo pour les ministres turcs, afin de leur donner une idée de la politique artificieuse de la Russie, comme l'annonce la préface.

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La traduction est en vrai turc, non-seulement sous le rapport de la langue, mais aussi de la manière dont les faits sont présentés, car le traducteur enchérit encore sur l'esprit de l'original qui est entièrement opposé à la Russie. C'est ainsi, par exemple, que Pierre-le-Grand, que les historiographes turcs eux-mêmes ne désignent, que sous la qualification de la moustache blanche, reçoit le nom de Deli Petro, c'est-à-dire Pierré le fou. En parlant de la princesse Sophie, Castéra dit (1. p. 36), princesse spirituelle, intrigante et audacieuse. Dans la traduction on lit au contraire, Sophia nam mekkarei fitne engis ce qui signifie l'intrigante et artificieuse femme du nom de Sophie. Le mot wassibe qui suit engis, est une faute d'impression, il faut wassije, c'est-à-dire tutrice.

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Les noms géographiques qui se trouvent dans l'ouvrage, sont expliqués par de courtes gloses marginales; l'une de ces notes attribue la ville de Trieste au royaume d'Illyrie fondé par Bonaparte, ce qui constitue un anachronisme caractérisé, ou prouve que la traduction avait été achevée avant l'événement de la révolution grecque. Dans ces gloses marginales, le mot comte est traduit par Beg, celui de prince par grand Beg, celui d'aide-de-camp par Kavakulak (agent des janissaires). L'opération de la vaccine a été mieux rendue par le mot Telkyh, qui signifie la fécondation des palmiers. A la fin de l'ouvrage se trouvent les noms du surveillant de l'imprimerie et du correcteur, innovation qui dénote la reconnaissance du directeur de l'imprimerie ou de l'éditeur pour le correcteur. Imprimé le dernier jour du Ramazan 1244, 4 avril 1829.

Le recueil de lettres est antérieur de deux années à la traduction. Le format est un petit in-folio de 954 p.; le papier est blanc, mais très-délicat, et l'impression n'est pas sans élégance typographique. C'est la collection des actes de Hairet, Diwan-Efendi, c'est-à-dire secrétaire-d'état du vice-roi. Les actes ne sont pas précisément d'excellens modèles du style épistolaire, mais considérés comme essais du style le plus moderne des Ottomans dans les affaires publiques, ils pourront être très-utiles aux interprètes, et quoique l'on n'y trouve en grande partie que des félicitations, ils ne présentent pas moins un certain intérêt historique, quand ce ne serait que pour les noms des gouverneurs et des grands auxquels Hairet a écrit au nom du Schakir-pacha, fils du grand-visir Jusuf Sia, et de Sia-pacha dont il était secrétaire.

Le titre du livre est : Riasolkuteba we hajasol-udeba, c'està-dire les jardins des secrétaires et les aiguières des philologues. Ce sont huit jardins dans lesquels les lettres sont rangées, non d'après leur contenu, mais d'après le rang de ceux auxquels elles sont adressées : c'est ainsi que le premier jardin contient 12 rapports à la Sublime Porte. Le second, 67 lettres et pétitions aux premiers fonctionnaires de la cour, le Kiflaraga, le Silihdar, le Chasinedar, à la trésorière du harem (Chasinedar usta), et à la Sultane Esma.

Le troisième, 67 rapports et lettres de félicitations et de remercîmens à des grands-visirs,

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Le quatrième jardin contient 24 lettres adressées au mufti. Le huitième, 12 Bujusuldi, ou ordres des pachas. Ce sont les documens les plus importans de tout le recueil qui en contient 615 en totalité,

C. R.

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90. REMARQUES SUR LE CARACTère de Mahomet, suggérées par la tragédie de Voltaire, Mahomet: par le major VANS Kennedy. Transact. of the litter. Soc. of Bombay, Tom. III, p. 398.)'

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L'auteur commence par critiquer et puis, fondé sur un passage de Tabari, il croit que le prophète arabe n'était ni un imposteur ni un génie, qu'il n'a jamais su dominer les circonstances, que sans les persécutions il ne serait jamais parvenu à I. fonder sa religion. Il est impossible d'assigner les causes qui l'ont porté à se déclarer prophète; mais de même que Socrate, d'après l'observation de Gibbon, croyait aux inspirations de son Saíuov, il se pourrait que le fondateur de l'islamisme crût enfin à sa mission; ce fut des juifs qu'il apprit à prendre le caractère de Messie; nul reproche d'ambition ne saurait lui être adressé; il tint bon durant plusieurs années contre des injures et des persécutions de toutes sortes, à la Mecque, jusqu'à la mort de son oncle Abou Taleb; alors il se retira à Médine dont les habitans embrassèrent sa cause et qu'il dut nécessairement protéger contre leurs ennemis; donc aucune autorité n'a été fondée d'une manière plus légitime que la sienne. L'islamisme eut des suites bienfaisantes pour l'Arabie; ce n'est pas lui, mais Omar qui a enchaîné la pensée, et ce n'est ni aux juifs ni aux chrétiens de lui adresser le reproche d'avoir enflammé ses sectateurs de cette antipathie bigote contre tous les non-croyans,qui est devenue un trait caractéristique de la religion musulmane. Les Syriens, les Égyptiens et les Persans durent préférer une administration simple, fondée sur la religion, à celle qui émanait de Madayin ou de Constantinople. C'est à la divinité seule qu'il appartient de juger si Mahomet fut hypocrite ou non; seș actions au moins n'en font ni un imposteur ni un fanatique.

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Nous avons vu que Tabari est l'auteur sur lequel repose une partie du mémoire de M. Vans Kennedy; la manière naturelle et raisonnable jusqu'à un certain point dont il raconte le commencement de la carrière religieuse du prophète, prévient d'une manière favorable pour lui, Mais si l'auteur du mémoire avait

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