Considérations destinées à rectifier les jugements du public sur la révolution française: précédées de La revendication de la liberte de penser auprés des princes de l'Europe qui l'ont opprimée jusqu'ici (1793)

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F. Chamerot, 1858 - France - 353 pages
 

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Popular passages

Page 12 - ... jugement du public sur la Révolution française. Dès les premières lignes s'affirme l'implication si remarquable chez Fichte du problème politique et des problèmes philosophiques : « La Révolution intéresse l'humanité tout entière... car elle me semble un riche tableau sur ce grand texte : les droits de l'homme et la dignité de l'homme.
Page 111 - Si l'État ne peut ni vous retirer ni vous donner les droits qui sont notre propriété originaire, il faut que toutes les relations persistent réellement dans la société civile. Je ne puis pas posséder comme citoyen, en tant que tel, un droit que je possède comme homme, et je ne puis avoir déjà possédé comme homme le droit que je possède à titre de citoyen. C'est donc une grande erreur de croire que l'état naturel de l'homme est supprimé par le contrat civil, il ne peut jamais être...
Page 78 - ... rien changer ni laisser changer dans cette constitution politique» reviendrait à dire : «Je m'engage à n'être plus un homme et, autant qu'il dépendra de moi, à ne pas souffrir que quelqu'un le soit ; je me contente du rang d'animal savant ; je m'oblige et oblige tous les autres à en rester au degré de culture où nous sommes parvenus.
Page 302 - Allemagne, un asile, et préparer l'affranchissement de la Germanie. Nous aussi avons besoin que la solidité allemande s'allie avec notre impétuosité, et que, changeant nos sentiments en principes, elle nous retienne sans nous faire rétrogrades. Le moyen le plus efficace et le plus sûr pour atteindre ce double but...
Page 77 - La loi universelle de la raison réunirait tous les hommes dans une parfaite harmonie de sentiments, et nulle autre loi n'aurait plus à veiller sur leurs actes. Il n'y aurait plus lieu d'établir aucune règle pour déterminer ce que chaque membre de la société devrait sacrilier de son droit, puisque personne n'exigerait plus qu'il ne serait nécessaire, et que personne ne donnerait moins.
Page lxv - Berlin, en 1813, une leçon sur le devoir ; il parla des calamités de l'Allemagne, et termina sa leçon par ces paroles : « Le cours sera donc suspendu jusqu'à la fin de la « campagne. Nous le reprendrons dans notre « patrie devenue libre, ou nous serons morts pour
Page 78 - Nulle constitution politique n'est immuable ; il est dans leur nature à toutes de se modifier. Une mauvaise, qui va contre le but final nécessaire de toute constitution politique, doit être changée ; une bonne, qui y tend, se change elle-même. La première est un feu de paille pourrie qui fume sans donner de lumière ni de chaleur ; il faut l'éteindre.
Page 77 - ... directement en mouvement commencerait à se mouvoir par sa propre force. Si le but final pouvait jamais être parfaitement atteint, il n'y aurait plus besoin de constitution politique; la machine s'arrêterait, puisqu' aucune pression n'agirait plus sur elle.
Page 78 - Dire : je m'engage à ne jamais rien changer ni laisser changer dans cette constitution politique, reviendrait à dire : je m'engage à n'être plus un homme et, autant qu'il dépendra de moi, à ne pas souffrir que quelqu'un le soit. Je me contente du rang d'animal savant. Je m'oblige et j'oblige tous lus autres à en rester au degré de culture où nous sommes parvenus.
Page xxii - Fichle ; mais il est un point que nous ne saurions lui accorder , et qui à son tour entraîne certaines conséquences fort graves que nous aurons à relever plus tard. La constitution politique n'a pas seulement pour but, comme l'affirme Fichte, de régler des choses que la raison abandonne à notre liberté; mais sa principale fin est de protéger les droits de chacun contre la fraude ou la violence des autres, et de faire partout respecter la justice. Or, comme le maintien de ces droits ou de...

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