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LOIX,

Par MR. de MONTESQUIEU.

NOUVELLE EDITION,

Revue, corrigée & confidérablement augmentée
par l'auteur.

Avec des Remarques Philofophiques & Politiques d'un
Anonyme, qui n'ont point encore été publiées.

о

TOME PREMIER. [=T11.

CONTENANT

L'éloge de l'auteur, & Fanalyse de l'Efprit des Loix

Mr. D'ALEMBERT.

3.4.

Par

Le Difcours prononcé par Mr. de MONTESQUIEU
lors de fa réception l'académie françoise.
Les XI. premiers livres de l'Esprit des Loix.

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Et fe debite à LAUSANNE,
Chez FRANÇOIS GRASSE T.

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ELOGE

DE M. LE PRESIDENT

DE MONTESQUIEU,

Mis à la tête du cinquième volume de ENCYCLOPEDIE, par M. d'A LEMBER T.

de

L

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INTERET les bons citoyens prennent à l'ENCYCLOPEDIE, & le grand nombre gens de lettres qui lui confacrent leurs travaux, femblent nous permettre de la regarder comme un des monumens les plus propres à être dépofitaires des fentimens de la patrie, & des hommages qu'elle doit aux hommes célebres qui l'ont honorée. Perfuadés néanmoins que Monfieur de Montefquieu étoit en droit d'attendre d'autres panégyriftes que nous, & que la douleur publique eût mérité des interpretes plus éloquens, nous euffions enfer

Tom. I.

a

enfermé au- dedans de nous-mêmes nos juftes regrets & notre refpect pour fa mémoire mais l'aveu de ce que nous lui devons nous eft trop précieux, pour en laiffer le foin à d'autres. Bienfaiteur de T'humanité par fes écrits, il a daigné l'ètre auffi de cet ouvrage; & notre reconnoiffance ne veut que tracer quelques lignes au pied de fa ftatue.

CHARLES DE SECONDAT, BARON DE LA Brede et de MONTESQUIEU, ancien préfident à mortier au parlement de Bordeaux, de l'académie françoife, de l'academie royale des fciences & des belles-lettres de Pruffe, & de la fociété royale de Londres, naquit au château de la Brede, près de Bordeaux, le 18 Janvier 1689, d'une famille noble de Guyenne. Son trifaieul, Jean de Secondat, maître d'hôtel de Henri II, roi de Navarre, & enfuite de Jeanne, fille de ce roi, qui époufa Antoine de Bourbon, acquit la terre de Montefquieu, d'une fomme de 10000 livres que cette princeffe lui donna par un acte autentique, en récompenfe de fa probité & de fes fervices. Henri III, roi de Navarre, depuis Henri IV, roi de France, érigea en baronie la terre de Montelquieu, en faveur de Jacob de Secondat, fils de Jean, d'abord gentilhomme ordi naire de la chambre de ce prince, & en

fuite

fuite meftre de camp du régiment de Châtillon. Jean Gafton de Secondat, fon fecond fils, ayant époufé la fille du premier président du parlement de Bordeaux, acquit dans cette compagnie une charge de préfident à mortier. Il eut plufieurs enfans, dont un entra dans le fervice, s'y diftingua, & le quitta de fort bonne heure: ce fut le pere de Charles de Secondat, auteur de l'Esprit des Loix. Ces détails paroîtront peut-être déplacés à la tête de l'éloge d'un philofophe, dont le nom a fi peu befoin d'ancêtres : mais n'envions point à leur mémoire l'éclat que ce nom répand fur elle.

Les fuccès de l'enfance, préfage quelquefois fi trompeur, ne le furent point dans Charles de Secondat: il annonça de bonne heure ce qu'il devoit être; & fon pere donna tous fes foins à cultiver ce génie naiffant, objet de fon espérance & de fa tendreffe. Dès l'âge de vingt ans le jeune Montefquien préparoit déja les matériaux de l'efprit des loix, par un extrait raifonné des immenfes volumes qui compofent le corps du droit civil: ainfi autrefois Newton avoit jetté, dès fa premiere jeuneffe, les fondemens des ouvrages qui l'ont rendu immortel. Cependant l'étude de la jurifprudence, quoique moins aride.

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