Mercure de France au dix-neuvième siècle, Volume 51

Front Cover
1812
 

Contents

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 443 - Par un souffle elle craint de hâter son réveil ; Elle entoure de soins sa fragile existence; Avec celle d'un fils la sienne recommence : Elle sait, dans ses cris devinant ses désirs, Pour ses caprices même inventer des plaisirs. Quand la raison précoce a devancé son âge, Sa mère la première épure son langage ; De mots nouveaux pour lui, par de courtes leçons, Dans sa jeune mémoire elle imprime les sons : Soin précieux et tendre, aimable ministère, Qu'interrompent souvent les baisers...
Page 291 - La Mort ne surprend point le sage : II est toujours prêt à partir, S'étant su lui-même avertir Du temps où l'on se doit résoudre à ce passage. Ce temps, hélas! embrasse tous les temps : Qu'on le partage en jours, en heures, en moments...
Page 505 - II n'est point de serpent ni de monstre odieux, Qui, par l'art imité, ne puisse plaire aux yeux : D'un pinceau délicat l'artifice agréable Du plus affreux objet fait un objet aimable.
Page 408 - Quand on voit le style naturel, on est tout étonné et ravi; car on s'attendait de voir un auteur, et on trouve un homme.
Page 342 - Je vous avoue aussi que la majesté des Écritures m'étonne, que la sainteté de l'Evangile parle à mon cœur. Voyez les livres des philosophes avec toute leur pompe : qu'ils sont petits près de celui-là ! Se peut-il qu'un livre à la fois si sublime et si simple soit l'ouvrage des hommes...
Page 174 - J'ai fait ce que j'ai voulu : tout le monde me reconnaît en mon livre, et mon livre en moi ». CHAPITRE QUATORZIÈME L'INFLUENCE DES Essais.
Page 449 - Un clerc, pour quinze sous, sans craindre le holà, Peut aller au parterre attaquer Attila ; Et, si le roi des Huns ne lui charme l'oreille, Traiter de visigoths tous les vers de Corneille.
Page 69 - Globe resplendissant, océan de lumière, De vie et de chaleur source immense et première , Qui lances tes rayons par les plaines des airs , De la hauteur des cieux aux profondeurs des mers , Et seul fais circuler cette matière pure, Cette sève de feu qui nourrit la nature, Soleil , par tes rayons l'univers fécondé Devant toi s'embellit, de splendeur inondé. Le mouvement renaît, les distances, l'espace: Tu te lèves, tout luit; tu nous fuis, tout s'efface.
Page 588 - En suivant la comparaison, je pourrais dire qu'elle jouait de cet instrument avec un art qui tenait du génie; elle semblait savoir quel son rendrait la corde qu'elle allait toucher : je veux dire que nos esprits et nos caractères lui étaient si bien connus, que, pour les mettre en jeu, elle n'avait qu'un mot à dire. Nulle part la conversation n'était plus vive, plus brillante,. ni mieux réglée que chez elle.
Page 444 - Homère ! ton génie est-il mort tout entier? Toi seul, d'un pied hardi te frayant un sentier, De l'art confus encor traversas les ténèbres ; Et nous, qu'ont devancés tant de guides célèbres, Nous n'osons qu'en tremblant, de leur gloire éclairés, Imprimer sur leurs pas nos pas mal assurés ! L'ardent navigateur, dont la course lointaine Conquit à l'univers la rive américaine, Trembla-t-il d'un projet par lui seul entrepris? De son heureuse audace un monde fut le prix.

Bibliographic information