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(Page 94, vers 14.)

Heu! heu! quid volui misero mihi? floribus austrum
Perditus, et liquidis immisi fontibus apros.

Stérile espoir ! ma vie, autrefois fortunée,

Est donc comme une fleur aux vents abandonnée,
Comme un ruisseau troublé par l'autan en fureur.

Tous les traducteurs et M. Heyne, ont suivi, avec le pere
La Rue, l'interprétation donnée à ce passage par le P. Abra-
ham, jésuite. Malheureux ! quel nom viens-je de prononcer?
voulant faire entendre qu'il a détruit lui-même ses espé-
rances en nommant son rival, qui est plus riche que lui.
Cette explication est sans doute ingénieuse; mais je crois
que,
dans celle que j'ai suivie, il y a quelque chose de plus
naturel, et, j'oserai le dire, de plus poétique. Corydon
compare son malheur présent avec le bonheur dont il jouis-
sait avant d'aimer Alexis, et lorsqu'il ne formait pas de vœux
au-dessus de sa condition.

Heu! heu ! quid volui misero mihi! floribus austrum
Perditus, et liquidis immisi fontibus apros.

Hélas! hélas! qu'ai-je voulu? quels vœux ai-je formés pour mon malheur ! insensé! j'ai déchaîné les autans sur les fleurs, et j'ai lancé les sangliers fangeux dans des ondes qui étaient si claires! Liquidis fontibus.

(3)

Heu! heu ! quid volui misero mihi!
ŏ μοι ἐγὼ, τί πάθω; τί ὁ δύσσοος;

Tibi, chara puella,
Servo gemelliparam niveo candore capellam :
Illa nigella a me quam poscit Erythacis, illa
Filia Mermnonis ; dabo : quod ludibria tanta,
Tanta etiam cerno tibi quod fastidia nostri.

(4) Eheu! quid fiet misero mihi.

(4)

H-S.

H-S.

VIRGILE,

Ecl. 2, v. 58

THEOCRITE,
Id. 3, v. 24.

VIRGILE,
Ecl. 2, v. 60.

THEOCRITE,
Id. 8, v. 5a.

VIRGILE,

Écl. 2, v. 63.

THEOCRITE,

Id. 10, v. 30.

VIRGILE,

Écl. 2, v. 69

THEOCRITE,

Id. 11, v.72.

Habitârunt Di quoque sylvas.

Ως Πρωτεὺς φώκας, καὶ θεὸς ὢν, ἔνεμε. (τ)
Et l'antique Protée, issu du sang des Dieux,
Garda les troupeaux de Neptune.

Torva leæna lupum sequitur; lupus ipse capellam;
Florentem cytisum sequitur lasciva capella;
Te Corydon, o Alexi!

ὁ αἓξ τὸν κύτισον, ὁ λύκος τὰν αἶγα διώκει, (2)
ὁ γέρανος τὤροτρον· ἐγὼ δ' ἐπὶ τὶν μεμάνημαι.

L'agneau cherche les fleurs; le loup, l'agneau timide,

La grue à pas pressés suit le sillon humide;

Moi, je te suis, Chloris, et j'en perds la raison.
Virgile a ajouté ce trait heureux :

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Trahit sua quemque voluptas.

Ah! Corydon, Corydon, quæ te dementia cepit!
Quin tu aliquid saltem potiùs quorum indiget usus
Viminibus mollique paras detexere junco.

Ὦ Κύκλωψ, Κύκλωψ, πᾶ τὰς φρένας ἐκπεπότασαι; (3)
Αἴκ' ἐνθὼν ταλάρως τε πλέκοις, καὶ θαλλὸν ἀμάσας
Τοῖς ἄρνεσσι φέροις. .

O Cyclope, Cyclope, où donc est ta raison?
Ne ferais-tu pas mieux d'aller dans ta maison
A tes jeunes agneaux porter le verd feuillage,
D'unir entre eux les joncs pour presser le laitage?

(1) [Ipse, deus quamvis, phocas sub gurgite Proteus
Pavit.]

(2) Sima capella suum cytisum, lupus ipse capellam
Insequitur semper, sic et grus semper aratrum;
Te contra totus meus est furor.

(3) O Cyclops, Cyclops, quò mens tibi rapta volavit?
Si rediens calathos texas, agnisque ministres
Desectas frondes.

F-D.

H-S.

H-S.

Invenies alium, si te hic fastidit, Alexin.
Εὑρήσεις Γαλάτειαν ἴσως καὶ καλλίον ̓ ἄλλαν. (1)

Tu trouveras, à tes vœux moins rebelle,
Une autre Galatée et peut-être plus belle.

(1) Invenies Galateam aliam fortasse, decorâ Quae formâ hanc superet.

H-S

Écl. 2, v. 73.
THEOCRITE,

Id. 11, v. 76.

ECLOGA III.

MENALCAS, DAMOETAS, PALAEMON.

MENAL CAS.

Dic mihi, Damota, cujum pecus? an Melibœi?

IC

DAM OE TAS.

Non; verùm Aegonis: nuper mihi tradidit Aegon.

MENALCAS.

Infelix o semper, oves, pecus! ipse Neæram
Dum fovet, ac ne me sibi præferat illa veretur,
Hic alienus oves custos bis mulget in horâ :
Et succus pecori, et lac subducitur agnis.

DAM OE TAS.

Parciùs ista viris tamen objicienda memento.

Novimus et qui te..... transversa tuentibus hircis,
Et quo, sed faciles Nymphæ risere, sacello.

MENALCAS.

Tum, credo, quum me arbustum vidêre Miconis
Atque malâ vites incidere falce novellas.

DAM OE TAS.

Aut hîc ad veteres fagos, quum Daphnidis arcum

Fregisti et calamos; quæ tu, perverse Menalca,

ECLOGUE III.

MÉNALQUE, DAMETE, PALEMON.

MÉNALQUE.

A qui sont les troupeaux qu'en ce lieu je vois paître,

Damete, est-ce à Thyrsis?

DAMETE.

Non; Egon est leur maître.
MÉNALQUE.

`O Malheureux troupeaux ! tandis que, tout le jour,
Craignant de voir au sien préférer mon amour,
De ses soins importuns il fatigue Néere;

Cet étranger vous guide, et sa main mercenaire,
Par deux fois en une heure épuisant les brebis,
Ote aux meres leur force, et le lait aux petits.

DAMETE.

Songe à qui tes propos !.... Mais on sait te connaître ! On t'a vu, quand tes boucs indignés d'un tel maître, Quand des Nymphes par toi l'asile profané!....

Mais leur rire indulgent alors t'a pardonné.

MÉNALQUE.

Oui, c'est quand je coupai d'une main criminelle
Les arbres de Micon, et sa vigne nouvelle.

DAMETE.

Ou lorsque tu brisas, près de ces vieux ormeaux, Les dons faits à Daphnis, son arc, ses chalumeaux.

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