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Tisiphone quatit insultans, torvosque sinistra
Intentans anguis, vocat agmina sæva sororum. »

Tum demum horrisono stridentes cardine sacræ Panduntur portæ. « Cernis, custodia qualis Vestibulo sedeat? facies quæ limina servet? Quinquaginta atris inmanis hiatibus hydra Sævior intus habet sedem. Tum Tartarus ipse Bis patet in præceps tantum, tenditque sub umbras, Quantus ad ætherium cœli suspectus Olympum. Hic genus antiquum Terræ, Titania pubes, Fulmine dejecti, fundo volvuntur in imo. Hic et Aloïdas geminos, inmania vidi Corpora, qui manibus magnum rescindere cœlum Adgressi, superisque Jovem detrudere regnis. Vidi et crudelis dantem Salmonea pœnas, Dum flammas Jovis et sonitus imitatur Olympi: Quatuor hic invectus equis, et lampada quassans, Per Graium populos mediæque per Elidis urbem Ibat ovans, divumque sibi poscebat honorem, Demens! qui nimbos, et non imitabile fulmen, Ære et cornipedum pulsu simularat equorum. At pater omnipotens densa inter nubila telum Contorsit, non ille faces, nec fumca tædis

Tonne, frappe, redouble, et, lassant ses fureurs,
Appelle à son secours ses effroyables sœurs. »

Elle parloit: soudain, avec un bruit terrible, Sur ses gonds mugissants tourne la porte horrible; Elle s'ouvre : « Tu vois dans ce séjour de deuil Quel monstre épouvantable en assiège le seuil. Plus loin, s'enflant, dressant ses têtes menaçantes, L'hydre ouvre en mugissant ses cent gueules béantes. L'œil n'ose envisager ces antres écumants. Enfin, l'affreux Tartare et ses noirs fondements Plongent plus bas encor que de leur nuit profonde Il ne s'étend d'espace à la voûte du monde. Là, de leur chute horrible encore épouvantés, Roulent ces fiers géants par la Terre enfantés. Là des fils d'Aloüs gisent les corps énormes; Eux qui, fendant les airs de leurs têtes difformes, Osèrent attenter aux demeures des dieux, Et du trône éternel chasser le roi des cieux. Là j'ai vu de ces dieux le rival sacrilege Qui, du foudre usurpant le divin privilège, Pour arracher au peuple un criminel encens, De quatre fiers coursiers, aux pieds retentissants, Attelant un vain char dans l'Élide tremblante, Une torche à la main y semoit l'épouvante : Insensé, qui, du ciel prétendu souverain, Par le bruit de son char et de son pont d'airain,

Du tonnerre imitoit le bruit inimitable!

Mais Jupiter lança le foudre véritable,

Et renversa, couverts d'un tourbillon de feu,

Le char, et les coursiers, et la foudre, et le dieu :

Lumina, præcipitemque inmani turbine adegit. Nec non et Tityon, Terræ omniparentis alumnum, Cernere erat; per tota novem cui jugera corpus Porrigitur, rostroque inmanis voltur obunco Inmortale jecur tondens, fecundaque pœnis Viscera, rimaturque epulis, habitatque sub alto Pectore; nec fibris requies datur ulla renatis.

Quid memorem Lapithas, Ixiona, Pirithoumque? Quos super atra silex jamjam lapsura, cadentique Imminet adsimilis: lucent genialibus altis Aurea fulcra toris, epulæque ante ora paratæ Regifico luxu; Furiarum maxuma juxta

Adcubat, et manibus prohibet contingere mensas, Exsurgitque facem adtollens, atque intonat ore.

Hic, quibus invisi fratres, dum vita manebat,
Pulsatusve parens, et fraus innexa clienti ;
Aut qui divitiis soli incubuere repertis,

Son triomphe fut court, sa peine est éternelle.
Là, plus coupable encore, est ce géant rebelle,
Ce fameux Tityus, autre rival des dieux,
De la Terre étonnée enfant prodigieux:

Par un coup de tonnerre aux enfers descendue,
Sur neuf vastes arpents sa masse est étendue.
De sa faim éternelle éternel aliment,

Sur son cœur un vautour s'acharne incessamment:
L'oiseau ronge à jamais sa poitrine profonde,
Et contre lui toujours en vain sa rage gronde;
Il périt pour renaître, il renaît pour souffrir;
Joint le tourment de vivre à l'horreur de mourir;
Et son cœur immortel et fécond en tortures,
Pour les rouvrir encor, referme ses blessures.
Rappellerai-je ici le superbe Ixion,

Le fier Pirithoüs, et leur punition?

Sur eux pend à jamais, pour punir leur audace,
D'un roc prêt à tomber l'éternelle menace.
Tantôt, pour irriter leur goût voluptueux,
S'offrent des mets exquis et des lits somptueux:
Vain espoir! des trois sœurs la plus impitoyable
Est là, levant sa torche et sa voix effroyable,
Leur défend de toucher à ces perfides mets,
Qui les tentent toujours, sans les nourrir jamais.
Là sont ceux dont le cœur a pu haïr un frère;
Ceux dont la main impie osa frapper un père;
Ceux qui de leurs clients ont abusé la foi;
Celui qui, possédant, accumulant pour soi,
Aux besoins d'un parent ferma son cœur barbare,
Et seul couva des yeux son opulence avare.

Nec partem posuere suis; quæ maxuma turba est.
Quique ob adulterium cæsi; quique arma secuti
Impia, nec veriti dominorum fallere dextras,
Inclusi pœnam exspectant. Ne quære doceri,

Quam pœnam, aut quæ
aut quæ forma viros fortunave mersit.

Saxum ingens volvunt alii, radiisve rotarum
Districti pendent; sedet, æternumque sedebit,
Infelix Theseus; Phlegyasque miserrimus omnis
Admonet, et magna testatur voce per umbras:
DISCITE JUSTITIAM MONITI, ET NON TEMNERE DIVOS.

Vendidit hic auro patriam, dominumque potentem Inposuit, fixit leges pretio atque refixit:

Hic thalamum invasit natæ vetitosque hymenæos:

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