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serve faite par Sa Majesté Très - Chrétienne de continuer le commerce de la Traite pendant cinq années; les cris des ci-devant propriétaires dans ce pays; les écrits, les libelles incendiaires sortant des presses du royaume, répandus sous les yeux mème du Roi, nous indiquerent bientôt comhien nos présages heureux étaient évanouis et nous ne songeâines plus qu'a nous préparer à la guerre, tout en désirant la paix, et à garnir nos magasins d'armes et de munitions, comme si nous étions au moment d'être envahis. Il nous serait même permis de penser que nos pronostics étaient fondés et qu'un armement se préparait au moment où Napoléon areparu momentanément en France

Dans cet intervalle, le Général Dauxion Lavaysse arriva à la Jamaïque et prit la qualité de Commissaire du Roi. Un écrit, publié sous son influence, semblait un brandon de discorde lancé pour nous désunir, séparer les chefs de la famille, ou la famille de ses chefs: l'esclavage modéré y était peint sous des couleurs spérieuses; le peuple y était doucement rappelé; le sort des chefs était celui des sauva res malfaisans, la mort ou l'exil dans l'ile de Rutau, aprės avoir aidé à séduire et à enchaîner leurs frères, leurs amis, les compagnons de leurs armes et de leur loire; malgrė cela le général Lavaysse osa se présenter au Port-au-Prince, et y fut reçu avec bonté, les actes de sa mission ont été rendus publics, ses instructions dévoilées et avouées par lui; sous quel rapport sa mission pouvait-elle être considérée? comme un espionnage. Dans ce cas quels risques n'eût il pas courus? Cependant elle était signée et sanctionnée par un Ministre influant près du Roi; elle portait en cela l'empreinte de l'authenticité. Quel sujet de réflexion pour nous? Toutes ces pièces, nous en avons la certitude, ont resté long-temps Sous les yeux de Sa Majesté Très- hrétienne et Elle lesa, sans doute, murement examinées. Les papiers publics de toute l'Europe en ont retenti et elles ont été publiées à plusieurs reprises, avec des observations qui hous font honneur, et où notre sagesse et notre modéra❤ tion ont été approuvées. Le général Lavaysse a retourné en France, après avoir reçu tous les témoignages de la plus sainte hospitalité.

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Les Commissaires qu'il a plu à Sa Majesté d'envoyer auprès de cette République, en mettant le pied à terre, s'ap

percevront bientôt combien le droit des gens est sacré dans ce Gouvernement, et que tout le monde, sans exception de couleur ni de nation, y respire, sous la protection des lois, dans la plus parfaite égalité.

Etabli par la nation le garant et non l'arbitre de ses destinėes; je recevrai en son nom les propositions qui regarderont son bonheur et ses droits, en me conformant à l'exercice des pouvoirs qu'elle m'a tracés.

Je vous prie, Messieurs, de recevoir l'assurance de ma considération distinguée.

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A bord de la Frégate de Sa Majesté la Flore ce 6 Octobre 1816.

GENERAL.

Nous oroyons devoir vous transmettre la copie de l'Ordonnance de Sa Majesté, qui nous nomme ses Commissaires Extraordinaires à St-Domingue.

Tout ce que nous pourrions vous dire et vous écrire serait assurément moins expressif que les paroles memes du Roi. Cette ordonnance doit caliner toutes les inquiétudes et remplir tous les coeurs d'espérance; elle vous fera connaitre aussi, Général, quelle est l'étendue de nos pouvoirs, et combien les intentions du Roi sont paternelles; enfin elle vous démontrera que le bonheur de la Colonie dépend uniquement aujourd'hui de ceux qui sont revetus du pouvoir et de l'autorité; et nous ne doutous pas que sous ce nouveau rapport, elle ne vous doive bientôt plus qu'à tout

autre.

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Recevez, Général, l'assurance de notre considération distinguée.

Les Commissaires du Roi,

Le Vicomte de F ON TANGES.

ESMANGART

Numéro 4.

ORDONNANCE DUROI

LOUIS, par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre.

A tous présens et à venir, Salut;

Depuis notre retour en France tous nos soins, après avoir conclu la paix, ont été employés à réparer les maux qui ont été la suite de l'usurpation.

Nos Colonies, même les plus éloignées, nous ont toujours été présentes. Nous nous sommes fait rendre compte de l'état où elles se trouvent, des malheurs qu'elles ont éprouvés, et des besoins qu'elles peuvent avoir.

La Colonie de Saint-Domingue a particulièrement fixé notre attention. Nous avons reconnu qu'il était utile d'y envoyer des commissaires, pour calmer les inquiétudes que les habitans de cette ile peuvent avoir sur leur situa tion; faire cesser leur incertitude, déterminer leur avenir, légitimer les changemens que les événemens peuvent avoir rendus nécessaires, et spécialement ceux qui tendent à améliorer le sort de nos sujets.

Nos Commissaires s'entendront avec les Administrateurs actuels, sur tout ce qui tient à la législation de la Colonie, au régime intérieur et d'ordre public, aux fonctionnaires civils et militaires; à l'état des personnes et au rétablissement des relations commerciales avec la Métropole. Ils nous désigneront ceux de nos sujets qui se sont rendus dignes de notre bienveillance, et qui auront mérité des récompenses par leur attachement et leur fidélité à notre personne.

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A ces causes, et sur le rapport de notre Ministre Secrétaire d'Etat au département de la Marine et des Colonies.

Nous avons nommé et nommons Commissaires. Les Sieurs Vicomte de FONTANGES, Lieutenant général de nos Armées, EsMANGART, Membre en notre Conseil d'Etat

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DUPETIT-THOUARS, Capitaine de Vaisseau et le Sieur LAUJON Secrétaire général de la Commission;

Les sieurs JOUETTE, Colonel d'infanterie, et COTELLE LACOUTFRIE, notre procureur au Tribunal de première Instance de Gien, sont nommés Commissaires suppléans. Les instructions nécessaires à cette mission seront remises à nos commissaires, par notre Ministre Secrétaire d'Etat de la Marine et des Colonies, afin qu'ils aient à s'y

conformer.

Donné à Paris, au Château des Tuileries, le vingtquatre Juillet de l'an de gráce 1816, et de notre règne le vingt-deuxième.

(Signé)

LOUIS.

PAR LE ROI,

Et plus bas, signé, Le Vicomte DUBOUCHAGE.
Pour Copie Conforme,

Le Ministre Secrétaire d'Etat de la Marine et des Colonies,
Signé le Vicomte DUBOUCHAGE.

POUR COPIE CONFORME,

Les Commissaires du Roi,

Le Lieutenant-Général des Armées du Roi:
Commandeur de l'Ordre de Saint-Louis,
Officier de l'Ordre Royal de la Légion
d'Honneur,

Vicomte de FONTANGES,

Le Conseiller d'Etat, Chevalier de l'Ordre
Royal de la Légion d'honneur,

ESMANGART,

Par Messieurs les Commissaires du Roi,

Le Secrétaire Général de la Commission,

A. de LAUJON.

Numéro

Numéro 5.

Port-au-Prince, le 8 Octobre 1816

GÉNÉRAL,

D'après ce que vous m'avez fait l'honneur de me dire avant-hier, je vous prie de vouloir bien m'indiquer l'heure à laquelle vous pourrez nous recevoir. M'. Esmangard et moi, nous desirons bien, Général, avoir un entretien particulier, soit seul avec vous; soit avec les membres du Gouvernement, qu'il vous plaira d'appeler à cet entretien. Nous accepterons au surplus, M' le Conseiller d'Etat et moi, tout ce qui vous semblera convenable à cet égard.

Je vous prie, Général, de recevoir l'assurance de ma considération distinguée.

Liberté,

Le Vicomte de FONTANGES.

Numéro 6.

Egalité

RÉPUBLIQUE D'HAYTI ALEXANDRE PÉTION, Président d'Hayti,

A Monsieur de FONTANGES, Commis saire de S. M. Très-Chrétienne.

MONSIEUR,

En réponse à votre lettre que je viens de recevoir j'at l'honneur de vous informer que je serai disposé à vous recevoir, ce soir à sept heures, avec Monsieur Esmangart,

N

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