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çonner une tramé aussi détestable, une combinaison aussi atroce contre

nous.

Cependant, outre la description des batailles sanglantes que nous avions livrées, nous voyions de temps en temps paraître dans les gazettes françaises des articles virulens dirigés contre le caractère personnel du Roi d'Hayti; ces articles avaient été copiés mot à mot dans les pamphlets fabriqués au Portau-Prince par les gazettiers français, et ils avaient eu la maligne et adroite précaution de les insérer dans leurs journaux sans signature et sans désigner la source, où ils les avaient puisés, de crainte de nous montrer le bout de l'oreille, et de provoquer une réponse; de sorte que nous n'y faisions aucune attention, et comme l'enormité des impostures, l'atrocité des faits portaient un caractère si odieux et si extravagant, le Roi, lui-même, en se les faisant lire riait de la démence et de la folie des gazettiers français ; et

nous étions tellement persuadés que ces impostures, qui n'ont pas l'ombre de la vraisemblance et du sens commun, qu'on lit comme les Mille et Une Nuits, étaient de pures inventions fabriquées en France par des nouvellistes, aux gages des ex-colons, que nous en faisions le plus profond mépris. Cette conduite qui nous était tracée par la raison, n'a pas laissé néanmoins que de préjudicier à nos intérêts, momentanément, dans l'étranger; notre silence semble avoir été interprêté contre nous; nos ennemis en ont profité pour accréditer leurs calomnies; ces impostures atroces ont été accueilfies avidement par les ex-colons, qui se sont empressés de les débiter pour se faire des partisans et nous créer de nouveaux ennemis; des hommes déjà prévenus, d'autres bien intentionnés, mais qui n'ont pas une connaissance exacte des hommes et des choses du pays, ont pu se laisser prévenir contre

la

nous; nos amis mêmes ont pu recevoir une impression défavorable; il nous importe donc d'éclairer leur religion, de rectifier l'opinion publique, de refuter et de confondre nos calomniateurs, et cette tâche ne nous sera pas difficile, à présent, surtout que nous connaissons et que nous savons d'où partent les coups; car personne ne pourra jamais croire que ces pamphlets, fabriqués et imprimés au Portau-Prince, nous soient parvenus par voie de Paris! ... Colombel et Milcent, ces traîtres, stipendiés par les ex-colons, ont employé un détour de deux mille lieues, pour nous faire passer leurs infâmes productions et pour combler la mesure de leur scélératesse. C'est au tribunal de leurs complices qu'ils semblent vouloir nous citer, nous acceptons leur défi, mais nous récusons ce tribunal ennemi; jamais nous ne le prendrons pour juge, entre eux et nous, c'est au tribunal des

nations et à l'opinion des bien, de tous les pays, que appelons !

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Tels sont les puissans motifs qui nous ont porté à entreprendre cet écrit. Des complots perfides et des machinations perverses des ennemis d'Hayti, il en est résulté ;

1° De nouvelles observations sur la structure politique de notre gouvernement, dont on a attaqué la nature et le principe monarchique, pour avoir l'occasion de le comparer avec son opposé la République.

2o. Qu'après avoir attaqué la forme du gouvernement, ils se sont attachés. par des imputations fausses et calomnieuses à attaquer la personne et le caractère du Souverain qui en tient les rènes; ces deux attaques liées ensemble étaient naturelles, l'une était, la conséquence de l'autre.

30. Qu'ils ont fortifié le systèmė de duplicité et de mensonge des excolons qui égarent et trompent de

nouveau l'opinion publique en France; qu'ils y ont fait naître de nouvelles objections et de nouvelles prétentions plus erronnées et plus ridicules que celles qui avaient été déja mises en avant.

Ayant fait un examen impartial de ces differentes opinions, d'après les 'documens que nous avons sous les yeux, nous avons reconnu que la plupart des personnes en France étaient dans la plus grande erreur sur la véritable situation d'Hayti, n'ayant eu pour fixer leur jugement que les rapports mensongers, les calomnies et les fausses inductions, qui leur ont été donnés par les excolóns ou leurs adhérens.

Nous avons pensé que de semblables erreurs pouvaient devenir bien préjudiciables et entrainer des maux incalculables aux deux pays; nous avons cru que c'était rendre un service signalé à la France, à Hayti et à

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