de Pétion; on ne sait comment, dis-je, que la lettre autographe, cachetée et adressée au Sénat, a pu être escamotée; ce qu'il y a de bien certain, Pétion avait désigné son successeur et ce successeur n'était pas Boyer!....

Dans les mois de Mai et de Juin 1818, le roi d'Hayti, faisait sa tournée dans le Royaume avec la famille royale et accompa gné de sa cour; il était au Port-de-Paix, lorsqu'il apprit la mort de Pétion.

Arrivée à Saint-Marc, Henry fit sa Proclamation du 9 Juin, adressée aux haytiens du, Sud-Ouest, pour tacher d'en venir à un arrangement juste, honorable et convenable aux intérêts de tous les haytiens.

Le Roi envoya trois personnes notables au Port-au-Prince: MM. les barons de Dessalines, de Bottex et le commissaire Armand, qui étaient chargés de remettre aux Genéraux et Magistrats la Proclamation de Sa Majesté et la lettre qui annonçaient ses intentions pacifiques.

Nos lecteurs ont sous les yeux, dans les pièces justificatives, la Proclamation du Roi et sa lettre, ainsi que la réponse absurde et extravagante qui fut faite à Sa Majesté.

C'est cette démarche conciliatoire, ce sont

ces paroles de paix, d'union et d'intérêt géné
ral, qui nous ont attiré les pamphlets con-
tenant les plates diatribes et les impostures
des Colombel et des Milcent, qui ne sont
que
les instrumens employés par les ex-colons;
nous avons répondu à leurs infâmes calom-
pies, qui avaient pour but de diffamer la mo-
narchie haytienne et le Souverain qui la gou-
verne, avec autant de
de justice!

sagesse que

CONCLUSIO N.

A révolution française de 1789, est la cause première des révolutions d'Hayti, le droit de l'homme proclamé en face de l'univers, devait retentir dans le cœur des noir's comme des blancs.

Il était naturel que la population blanche du pays, comme celle de la France

tagea en royaliste et en républicaine.

se par

La population haytienne, mise en mouvement devait aussi prendre une part active entre les deux partis, suivant l'impulsion qui lui était donnée.

Un esprit d'égoïsme et des préjugés coloniaux, régnaient dans toutes les classes blanche, jaune et noire.

Dans les différens concordats entre les blancs et les hommes de couleur, les noirs furent toujours sacrifiés par les deux partis; delà l'origine de nos guerres civiles.

Les blancs royalistes insurgèrent les noirs au nom du Roi, pour les opposer à la Répu

blique Française, et les républicains se virent contraints de proclamer la liberté générale des noirs, pour les opposer aux Rois et aux planteurs.

Blancs royalistes et blancs républicains, voulaient l'esclavage, divisés d'opinions politiques, ils marchaient à un même but, ils voulaient se servir d'un parti pour écraser l'autre.

Les haytiens des deux couleurs devaient être également l'instrument, le jouet et la victime des maîtres.

Les services signalés, les efforts et les exploits. de Toussaint rendirent la République triomphante.

Les blancs royalistes et républicains se réunissent pour rérablir l'esclavage, il fallait affaiblir la population haytienne, avant de tenter à l'asservir, les blancs opposent les hommes de couleur aux noirs, Rigaud est l'instrument employé contre Toussaint; les blancs 'se partagent des deux côtés et sont les champions les plus ardens de la guerre civile.

Pétion trahit Toussaint et se joint à Rigaud qui succombe ainsi succomberont toujours les traîtres et les lâches.

,

Les blancs de tous les parties se rallient autour de Toussaint victorieux, le comble d'ada

lation, il est le Spartacus du siècle ! l'homme prédit par Raynal! et en même-temps ils conjurent et trament sa perte.

Les blancs ex-colons dans le pays et ceux en France s'entendent pour y réussir, ceux dans le pays l'entraînent à prendre de fausses mesures pour lui aliéner le cœur et l'esprit de ses concitoyens ; ceux de France intrigues contre lui, l'armée française lui tombe sur les bras lorsqu'il s'attendait le moins.

Les blancs de tous les partis se réunissent à Leclerc contre l'infortuné Toussaint; alors ils étaient tous d'accords ils s'agissaient de l'esclavage des noirs.

pour

La population,haytienne se partagea en deux partis, l'une Toussaint combattant pour la liberté, l'autre pour les blancs combattant pour l'esclavage.

L'infortuné Toussaint traite avec les français; il est victime de sa confiance, arrêté, embarqué, il périt dans les horreurs d'un cachot; sa mort déplorable est encore utile à sa patrie, elle avertit les chefs qui seraient tenté d'imiter son exemple!

Les ex-colons redevenus maîtres et victorieux