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oruelle et sanguinaire, l'incertitude de son sort, etc. etc. Enfin, après bien des niaiseries débitées dans un style lâche et plat; il en fallait absolument venir à l'espionnage de Dauxion Lavaysse; je craindrais d'affaiblir ce chef-d'œuvre de turpitudes et de scélératesse, si je ne le copiais littéralement, après j'en ferai un léger commentaire.

«Dans cet intervalle, le général Dauxion Lavaysse arriva à la Jamaïque et prit la qualité de Commissaire du Roi. Un écrit, publié sous son influence, semblait un brandon de discorde lancé pour nous désunir, séparer les chefs de la famille, ou la famille de ses chefs: l'esclavage modéré y était peint sous des couleurs spécieuses; le peuple y était doucement rappelé; le sort des chefs était celui des sauvages malfaisans, la mort ou l'exil dans l'ile de Ratau, après avoir aidé à séduire et à enchaîner leurs frères, leurs amis, les compagnons de leurs armes et de leur gloire; malgré cela le général Lavaysse osa se présenter au Port-au-Prince, et y fut reçu avec bonté, les actes de sa mission ont été rendus publics, T t

ses instructions dévoilées et avouées par lui, sous quel rapport sa mission pouvait-elle être considérée? comme un espionnage. Dans ce cas quels risques n'eût-il pas courus? Cependant elle était signée et sanctionnée par un Ministre influant près du Roi; elle portait en cela l'empreinte de l'authenticité. Quel sujet de réflexion pour nous ? Toutes ces pièces, nous en avons la certitude, ont resté long-temps sous les yeux de Sa Majesté Très-Chrétienne, et Elle les a, sans doute, mûrement examinées. Les papiers publics de toute l'Europe en ont retenti, et elles ont été publiées à plusieurs reprises, avec des observations qui nous font honneur, et où notre sagesse et notre modération ont été approuvées. Le général Lavaysse a retourné en France, après avoir recu tous les témoignages de la plus sainte hospitalité

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J'en appelle à tous les hommes impartiaux, aux amis mêmes de Pétion, à ses défenseurs, à Colombel et Milcent; chaque mot, chaque ligne de ce passage, ne contiennent-ils pas une foule de turpitudes, de mensonges et. de perfidies les plus avérés? Allons il faut encore débrouiller cette logomachic.

Dans cet intervalle; de quel intervalle dont Pétion veut parler? est-ce entre l'envoi de Dauxion Lavaysse à Ilayti, et le retour de Bonaparte en France de l'ile d'Elbe? c'est-ce que Pétion entend, et il n'y a pas eu d'interville entre ces deux événemens; la première opération du ministre Malouet, a été d'envoyer Dauxion Lavaysse à Hayti, et il était arrivé en France en Février 1815, avant le retour de Bonaparte de l'île d'Elbe. Or done, il n'y a pas eu d'intervalle entre l'envoi de cet espion à Hayti, et le retour de Napoléon en France; ce premier faux qui ne parait rien d'abord a été commis à dessein, pour diminuer la culpabilité de Pétion aux yeux du peuple; le général Dauxion Lavaysse arriva à la Jamaique et prit la qualité de commissaire du Roi; c'est encore une imposture; le ministre Malouet dans ses instructions qualifia Dauxion Lavaysse d'agent secret, le comte Beuguot de colonel; ce Dauxion Lavaysse prit à la Jamaïque impudemment, le titre de général et d'agent principal du Ministre de la marine et des colonies; mais c'est bien Pétion lui-même qui avait bien voulu dans ses actes publics,

qualifier cet espion de député de S. M. Louis XVIII, roi de France et de Navarre (1); encore un autre faux et une perfidie. Un écrit publié sous son influence, semblait un brandon de discorde lancé pour nous désunir séparer les chefs de la famille ou la famille de ses chefs: l'esclavage modéré y était peint sous des couleurs spécieuses; le peuple y était doucement rappellé. L'écrit dont il est ici question, est celui de H. Henry, le même que Pétion avait fait répondre, par celui intitulé Colombus; nos lecteurs se rappeleront que c'est dans cette brochure, que Pétion donnait aux ex-colons une omniscience certaine sur ce qu'il fallait faire pour réduire les noirs dans l'esclavage, et il avait encore la scélératesse d'en parler. Le sort des chefs était celui des sauvages malfaisans: autre scélératessse autre perfidie de la part de Pétion! Lisez la lettre de Dauxion Lavaysse au général Pétion du 6 Septembre et les instructions du ministre Malouet, les chefs devaient recevoir des récom→ penses pour prix de leurs perfidies, mais c'est

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(1) Vovez les pièces justificatives imprimées au Port-au-Prince en 1814.

le peuple qui devait être traité comme des sauvages malfaisans et traqués comme des nègres marrons. Admirez avec moi un instant comme Pétion trompait le peuple; il retranche le dernier membre de la phrase traqués comme des nègres marrons, parce qu'il cragnait de froisser les oreilles des noirs, qu'il avait vendus sans pouvoir les livrer, et il faisait rapporter ces insultes et ces outrages aux chefs, tandis qu'ils ne se rapportaient qu'au peuple; il est aisé d'en concevoir le motif. Autres crimes, autres scélératesses! la mort ou l'exil dans l'ile de Ratau, après avoir aidé à séduire et à encaîner leurs frères, leurs amis, les compagnons de leurs armes et de leur gloire ; l'on a vu que Pétion s'était attaché à tronquer tous les passages, qu'il en avait fait une logomachie, un galimathias, dans le dessein de tout embrouiller; ici, il voudrait comme donner à entendre, que ces expressions: la mort ou l'exil dans l'ile de Ratau, appartenaient à l'écrit de H. Henry, tandis que ces expressions se trouvent textuellement dans les instructions du ministre Malouet, et implicitement dans les lettres de Dauxion Lavaysse au général Pétion, tandis

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