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104. La liberté n'est pas oisiveté.

- Que c'est vrai pour nous, manœuvres litté

Libre emploi du temps. raires commandés et assujettis.

107. Si le monde dure seulement.

Fontenelle a pu lui aider pour cette pensée-là.

Admirable vue, qui comprend tout toute la vraie philosophie de l'histoire Ampère prétend que l'humanité n'a guère que sept ans, à peine l'âge de raison. (Cahier brun, 31.)

:

115. Il y a de tels projets.

Un peu vrai de Napoléon, toujours condamné à entreprendre le gigantesque.

117. Un ennemi... il y a des hommes au contraire.

Contre le prince d'Orange. Excessif: le philosophe, là, ne se reconnaît pas.

118. 0 temps, ô mœurs...

Il met cela dans la bouche d'un Héraclite.

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Il ne

Voir [De l'homme, 97] sur le roi Jacques et ses petitesses. gagnait pas à être vu de près. Il n'est jamais permis à un Roi d'être bête, et bigot, et ridicule.

119. Petits hommes.

Sortie contre l'homme.

- Que de mise en scène! quel théâtre il se dresse péniblement ! c'est fatigué! c'est fatigué!

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Guillaume d'Orange. La légitimité n'a pas très bien inspiré La Bruyère.

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CHAPITRE XIII

DE LA MODE.

Au titre.

C'est un des plus jolis chapitres.

Sur une feuille collée : J'en viens au chapitre de la mode, où il y a, entre autres choses, d'admirables et d'énergiques remarques sur l'espèce de mode qui fut la plaie de la cour pendant les années de Louis XIV uni à Mme de Maintenon, la mode de la dévotion. La Bruyère a fait preuve de courage civil autant que de vertu religieuse en dénonçant cette forme de la servilité, l'hypocrisie dans les choses de Dieu. « Le courtisan autrefois, etc. » [16].

2. Vous voulez, ajoute... un des moindres, mais qui m'achèverait Callot. Ceci est parfait; c'est du Meissonier; c'est du La Bruyère.

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Changez la curiosité en observation et vous avez le savant: il faut des collections pour étudier, comparer sans cesse.

8. Une personne à la mode.

Combien cherché. Une personne à la mode ressemble à un barbeau. Une personne de mérite ressemble à une rose.

16. Le courtisan autrefois avait...

Ici le sérieux commence.

- Il aborde la mode de la Dévotion, un sujet très délicat, et il n'a l'air de ne le prendre que du côté de la mode.

Sur une feuille collée cette citation : « C'est une chose délicate à un prince religieux de réformer la cour et [de] la rendre pieuse; instruit jusques où le courtisan veut lui plaire et aux dépens de quoi il ferait sa fortune, il le ménage avec prudence; il tolère, il dissimule, de peur de le jeter dans l'hypocrisie ou le sacrilège; il attend plus de Dieu et du temps que de son zèle et de son industrie. »>

21. Négliger vêpres comme une chose antique.

Admirable, grand, aussi fort que du Molière..., surtout le trait final.

(A suivre.)

COMPTES RENDUS

L'Orient dans la littérature française au XVII® et au XVIIIe siècle, par PIERRE MARTINO, docteur ès lettres, professeur au lycée d'Alger. Paris, librairie Hachette et Cie, 1906, in-8°.

Il y a sans doute des recherches dans cet ouvrage, et, comme il est le seul qui existe sur le sujet, il rendra des services. On y trouvera rassemblés et classés un assez grand nombre de faits, et la bibliographie semée au bas des pages de place en place donnera les moyens d'atteindre aux sources. J'ai des regrets pourtant que, sur un si beau et si intéressant sujet, M. Martino ne nous ait pas donné le solide et substantiel ouvrage dont nous avons besoin, et que peutêtre, avec un peu plus de lenteur, de patience et de méthode, il aurait pu écrire. Sa thèse donne l'impression d'un travail trop facilement fait par une intelligence facile. Il y a mis trop de morceaux qu'on appelle «< littéraires », des impressions, des descriptions, de vagues idées générales qui n'apprennent rien. On aurait souhaité qu'il sacrifiàt tous ces colifichets pour faire un exposé plus complet, et surtout plus précis. Je ne me plaindrai pas, comme on l'a fait, de la détermination arbitraire du sujet que, dans une matière si vaste, il n'ait voulu prendre que l'Asie avec Constantinople, je le conçois, et ne demande rien de plus, si la matière choisie est bien traitée. Mais M. Martino n'a pas déterminé plus nettement la nature de sa recherche : cette influence de l'Orient dans notre littérature, comment s'exerce-t-elle? que faut-il entendre au XVIIe siècle et au xvme siècle par orientalisme, par exotisme? Ces mots mêmes ont-ils un sens? M. Martino voit et montre que la couleur orientale est peu de chose, et que le sens de l'exotisme est à peu près absent dans la littérature des deux siècles classiques. Dès lors à quoi sert l'Orient? On l'emploie à acquérir des idées et à manifester des idées, à concevoir et réclamer des améliorations sociales. La campagne pour l'inoculation, par exemple, est une des manifestations de l'orientalisme du XVIIe siècle. C'était à cet usage philosophique de l'Orient, où le cosmopolitisme entre pour beaucoup plus que l'exotisme, qu'il fallait s'attacher; et ici je me trouve très déçu quand j'ouvre la thèse de M. Martino. Un chapitre manque, et un chapitre essentiel : l'Orient et l'Histoire. Il fallait nous montrer comment les civilisations d'Extrême Orient ont servi à briser le vieux cadre d'histoire sainte où l'on avait enfermé jusque-là l'histoire universelle. La chronologie chinoise et la chronologie hindoue sont entrées en conflit avec la chronologie traditionnelle appuyée sur la Bible. Je ne trouve rien là-dessus chez M. Martino.

Ces vieilles et grandes civilisations chinoise et hindoue ont servi aussi à élargir ou briser l'idée qu'on se faisait du développement humain; elles ont rendu impossible la croyance à l'unité de la civilisation, qu'on réduisait au type de l'Europe occidentale, formé du mélange des croyances judéo-chrétiennes et de la culture gréco-romaine.

L'Orient a ainsi tenu une grande place dans le mouvement qui a substitué dans les esprits cultivés aux idées du Discours sur l'Histoire universelle un cadre plus moderne de représentations historiques. Tout ce côté important

du sujet est négligé par M. Martino si bien qu'on n'a pas vraiment l'idée en le lisant de ce que l'Orient a été pour nos philosophes du xvIe siècle.

Il a mieux montré le progrès de la connaissance de l'Orient que l'usage qui a été fait de cette connaissance. Mais même dans cette première partie, je ne me trouve pas suffisamment renseigné après l'avoir lu. Si les Mille et une Nuits marquent une date dans l'histoire de ce qu'on appelle vaguement orientalisme, il fallait montrer cet orientalisme se greffant sur la littérature des contes de fées, dont la vogue a préparé celle des récits arabes et turcs. Il fallait s'arrêter à Galland, à son œuvre, à sa méthode de traduction, demander au besoin le secours de quelque arabisant et nous donner des spécimens caractéristiques de la fidélité ou de l'infidélité de Galland. Si le livre de Du Halde est un livre essentiel, le corpus ou l'encyclopédie des connaissances sur la Chine où l'on puise pendant une quarantaine d'années, il fallait lui donner un petit chapitre, l'analyser, l'étudier, nous dire ce qu'on y pouvait trouver.

Il fallait distinguer les ouvrages véritablement tirés de la littérature orientale, de ceux qui étaient pris dans le fonds européen comme le Mahomet II de La Noue, emprunté simplement à Bandello.

Il fallait étudier d'un peu près les principales œuvres de caractère oriental, les principaux littérateurs de l'orientalisme, rechercher par exemple, les sources et la couleur d'une œuvre telle que Zadig, ou la manière dont Voltaire s'était informé sur l'Orient dans les chapitres de l'Essai sur les mœurs consacrés à la Chine, à l'Inde, ou à la Perse.

Sur l'Inde, les progrès de la connaissance sont très confusément et insuffisamment indiqués. M. Martino ne marque pas les étapes importantes : d'abord, pendant les deux tiers presque du XVIe siècle, une idée vague, confuse et grossière; puis des relations dues à des officiers et fonctionnaires de la compagnie anglaise des Indes, Holwell, Dow, Orm; enfin, tout à la fin du siècle, des traductions authentiques de certaines parties de la littérature sacrée de l'Inde. Il faudrait nous dire comment on s'est représenté les religions de l'Inde, à quel moment on a entrevu le bouddhisme, ce qu'on a cherché d'abord dans les livres des Brahmes ou dans ce qu'on croyait être les livres des Brahmes, etc.

Que de points encore où l'on voudrait une recherche plus approfondie, et plus d'exactitude. Pourquoi M. Martino n'a-t-il pas essayé de dresser une liste des mots orientaux qui pénètrent par la littérature dans la langue du XVIIe et du XVIe siècle? Je ne lui reprocherai pas d'avoir ignoré la tragédie singulière de Thilloys mais pourquoi ne s'arrête-t-il pas davantage sur Gomberville et Polexandre? Il y eût vu que le roman faisait plus de place à l'exotisme, au détail curieux, du moins, que la tragédie. En revanche, il exagère la turquerie de Bajazet en portant au compte de Racine toutes les impressions que son imagination de lettré du xxe siècle est capable d'exciter autour de Bajazet, et en annulant toute la couleur propre du style racinien. Il ne nous dit rien de La Fontaine et de Pilpay pourquoi? Il s'est beaucoup trop peu occupé des costumes et décors orientaux dans le théâtre du XVIIIe siècle; il paraît peu instruit de cette matière. Il confond Abufar dans une liste assez incohérente de tragédies incolores: il ne voit pas qu'Abufar est au théâtre, comme les Ruines dans la littérature morale, le point de départ de l'orientalisme coloré, du paysage romantiquement exotique.

Dans la bibliographie qui est abondante et désordonnée, je trouve des lacunes le voyage d'Olearius en Moscovie et en Perse, traduit en 1656 par Abr. de Wicquefort; les Voyages de la Motraye (1727), si curieux et divers; le Discours préliminaire de la traduction anglaise de la Bible, de Sale, source importante de Voltaire pour ses chapitres sur Mahomet; pour l'Inde, l'Anglais Holwell (1765, traduit en 1768), le Suisse Sinner (1771), le Français Le Gentil, auquel Voltaire demande la certitude de l'antiquité de la civilisation hindoue; pour la Chine, le P. Fouquet et le P. Gaubil, les deux autorités contradictoires pour les adversaires et les défenseurs de la chronologie chinoise, etc.

Presque toutes ces omissions ont de l'importance, et quelques-unes une importance considérable.

Tout cela fait qu'on est souvent déçu, quand on ouvre le livre de M. Martino; on n'y trouve pas de réponses suffisantes aux questions sur lesquelles on aurait besoin d'être renseigné. L'étude est trop rapide, prise de trop haut; c'est facile et agréable, on y voudrait, je le répète, plus de précision et d'exactitude. GUSTAVE LANSON.

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EMIL STREBLOW. Le mystère de Semur (B. N., f. fr. 904). Ergänzende Bemerkungen zu der Ausgabe von Roy; Vergleichung der Passion von Semur mit der von Arras. Die provenzalische Passion der Handschrift Didot (B. N., nouv. acquis. fr. 4232), Borna-Leipzig (R. Noske), 1905, in-8° de 46 p. (Dissertation de Greifswald).

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WALTER NEUMANN. Die letze Journée des Mystère de la Passion von Arnoul Greban, in der Hds. von Troyes, in ihrem Verhältniss zur übrigen Ueberlieferung, Greifswald (J. Abel), 1905, in-8° de 54 p. (Dissertation de Greifswald).

HANS GIESE.

La Passion de Jésus-Christ, jouée à Valenciennes l'an 1547 (B. N., f. fr. 12536), Greifswald (F. W. Kunike), 1905, in-8° de 66 p. (Dissertation de Greifswald).

KARL WOLKENHAUER.

Das Mystère de Saint André, Greifswald (F. W. Kunike), 1905, in-8° de 58 p. (Dissertation de Greifswald). PAUL HEINZE. Die Engel auf der mittelalterlichen Mysterienbühne Frankreichs, 1906, in-8° de 45 p. (Dissertation de Greifswald).

M. E. Streblow, dans son court travail, est revenu au sujet que M. E. Roy avait traité et renouvelé, des rapports de certaines mystères à d'autres. Il donne une nouvelle preuve que la Passion de Semur dépend étroitement des Mystères dits de Sainte-Geneviève. La Passion d'Arras est postérieure; l'auteur, pour plaire au public, ajoute au thème connu des variations (scènes de miracles, réapparitions du Christ après sa mort); il pense que les épisodes nouveaux intéressent plus que la vieille histoire. Ainsi quand le chanoine Pra eut fait le Mystère des Trois Doms, la pièce parut trop sérieuse; Ant. Chevalet fut chargé de l'égayer par des « divertissements » de bourreaux et de sergants. Le fol ou sot, dans la Passion de Semur, s'appelle Rusticus; on ne retrouve le même personnage que dans un des mystères provençaux édités par MM. Jeanroy et Teulié. La seconde partie de la thèse se compose d'observations de métrique (compte de syllabes élastique, négligences multiples à la rime). M. E. S. se contente de ranger parmi les rimes imparfaites (unreine Reime) les groupes de mots suivants : garde: merde 7302-3, cotte: toute 7519-20, cannelle : avalle 8276-7, et parmi les simples assonances : vuilz: suiz 5385-6, juifz : pris 7574-5, mitre : registre 3446-7, feal : aignel 8809-11, sepulcre : sucre 8921-2. Cette classification prête à la critique; il y a tant et tant d'exemples de rimes semblables dans les œuvres qui se placent entre la fin du xive siècle et le commencement du xvie, qu'il faut bien conclure à des identités de son en dépit de graphies variées; et l'on peut localiser et dater quelques-unes d'entre elles. M. S. donne ensuite une série de corrections, conjectures et rectifications de folio (p. 27-31), enfin quelques extraits de la Passion provençale du manuscrit Didot, et l'indication de concordances avec certains passages des mystères provençaux de l'édition Jeanroy et Teulié.

Après comparaison du manuscrit de Troyes (T) de la Passion de Gréban, avec les autres manuscrits (A, B, C), M. Neumann conclut que T dérive immé

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