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ils avant en sa grace, tant reluise en eulx la vertu et integrité qui, voire aux plus meschants, donne quelque reverence de soy quand on la veoid de prez, mais ces gents de bien mesme ne sçauroient durer, et fault qu'ils se sentent du mal commun, et qu'à leurs despens ils esprouvent la tyrannie. Un Seneque, un Burre, un Trazee', cette terne de gents de bien, desquels mesme les deux leur mauvaise fortune les approcha d'un tyran, et leur meit en main le maniement de ses affaires; touts deux estimez de luy, et cheris, et encores l'un l'avoit nourry, et avoit pour gages de son amitié, la nourriture de son enfance: mais ces trois là sont suffisants tesmoings, par leur cruelle mort, combien il y a peu de fiance en la faveur des mauvais maistres. Et à la verité, quelle amitié peult on esperer en celuy qui a bien le cœur si dur, de haïr son royaume qui ne faict que luy obeïr, et lequel, pour ne se sçavoir pas encores aymer, s'appauvrit luy mesme, et destruit son empire?

Or si on veut dire que ceulx là pour avoir bien vescu sont tumbez en ces inconvenients 3, qu'on regarde hardiement autour de celuy là mesme 4, et on verra que ceulx qui veinrent en sa grace, et s'y mainteinrent par meschancetez, ne feurent pas de plus longue duree. Qui a ouy parler d'amour si abbandonnee, d'affection si opiniastre? qui a iamais leu d'homme si obstineement acharné envers femme, que de celuy là envers Poppee? or feut elle aprez empoisonnee par luy mesme. Agrippine sa mere avoit tué son mary Claude pour luy faire place en l'empire; pour l'obliger, elle n'avoit iamais faict difficulté de rien faire ny de souffrir: doncques son fils mesme, son nourrisson, son empereur faict de sa main, aprez l'avoir souvent faillie, luy osta la vie : et n'y eut lors personne qui ne dist qu'elle avoit fort bien merité cette punition, si c'eust

1 Un Burrhus, un Thraséas. C.

2 Ce trio, pourrait-on dire aujourd'hui, s'il était permis d'employer le mot de trio dans un sens grave et sérieux. C. · Cela n'est pas possible: il faudrait dire, cette trinité ou ce triumvirat de gens de bien. E. J.

3 Que Burrhus, Sénèque et Thraséas ne sont tombés dans ces inconvénients que pour avoir été gens de bien. C. 4 De Néron.

5 Selon Suétone et Tacite, Néron la tua d'un coup de pied qu'il lui donna dans le temps de sa grossesse. Poppaam (dit le premier dans la Vie de Néron, c. 35) dilexit unice. Et tamen ipsam quoque ictu calcis occidit. Pour Tacite, il ajoute que c'est plutôt par passion que sur un fondement raisonnable que quelques écrivains ont publié que Poppée avait été empoisonnée par Néron. Poppæa, dit-il (Annal. XVI, 6), mortem obiit, fortuita mariti iracundia, a quo gravida ictu calcis afflicta est. Neque enim venenum crediderim, quamvis quidam scriptores tradant, odio magis, quam ex fide. C. 6 Voyez SUÉTONE, dans la Vie de Néron, c. 34. C.

esté par les mains de quelque aultre que de celuy qui la luy avoit baillee. Qui feut oncques plus aysé à manier, plus simple, pour le dire mieulx, plus vray niaiz, que Claude l'empereur? qui feut oncques plus coëffé de femme, que luy de Messaline? Il la meit enfin entre les mains du bourreau. La simplesse demeure tousiours aux tyrans, s'ils en ont, à ne sçavoir bien faire; mais ie ne sçay comment à la fin, pour user de cruauté, mesme envers ceulx qui leur sont prez, si peu qu'ils ayent d'esprit, cela mesme s'esveille. Assez commun est le beau mot de cettuy là ', qui veoyant la gorge descouverte de sa femme, qu'il aymoit le plus, et sans laquelle il sembloit qu'il n'eust sceu vivre, il la caressa de cette belle parole : « Ce beau col sera tantost couppé, si ie le commande. » Voylà pourquoy la pluspart des tyrans anciens estoient communement tuez par leurs favoris, qui ayants cogneu la nature de la tyrannie, ne se pouvoient tant asseurer de la volonté du tyran, comme ils se desfioient de sa puissance. Ainsi feut tué Domitian par Estienne2; Commode, par une de ses amies mesme3; Antonin, par Macrin 4; et de mesme quasi touts les aultres.

C'est cela, que certainement le tyran n'est iamais aymé, ny n'ayme. L'amitié, c'est un nom sacré, c'est une chose saincte; elle ne se met iamais qu'entre gents de bien, ne se prend que par une mutuelle estime; elle s'entretient, non tant par un bienfaict, que par la bonne vie. Ce qui rend un amy asseuré de l'aultre, c'est la cognoissance qu'il a de son integrité : les respondants qu'il en a, c'est son bon naturel, la foy, et la constance. Il n'y peult avoir d'amitié là où est la cruauté, là où est la desloyauté, là où est l'iniustice. Entre les meschants quand ils s'assemblent, c'est un complot, non pas compaignie; ils ne s'entretiennent pas, mais ils s'entrecraignent; ils ne sont pas amis, mais ils sont complices 5.

Or quand bien cela n'empescheroit point, en

De Caligula, lequel, dit SUÉTONE, dans sa Vie, c. 33 Quoties uxoris, vel amiculæ collum exoscularetur, addebat: Tam bona cervix, simul ac jussero, demetur.

2 SUÉTONE, dans la Vie de Domitien, c. 17. Qui se nommait Marcia. HÉRODIEN, liv. I.

3

4 Antonin Caracalla, qu'un centurion, nommé Martial, tua d'un coup de poignard, à l'instigation de Macrin, comme on peut voir dans HÉRODIEN, liv. IV, vers la fin. Le premier imprimeur de ce discours a mis ici Marin au lieu de Macrin, faute évidente. La Boëtie ne pouvait pas se tromper au nom de Macrin, trop connu dans l'histoire, puisqu'il fut élu empereur à la place d'Antonin Caracalla. C.

5 Hæc inter bonos amicitia, inter malos factio est. SAL LUST. Jugurth. c. 31.

cores seroit il mal aysé de trouver en un tyran une amour asseuree, parce qu'estant au dessus de touts, et n'ayant point de compaignon, il est desia au delà des bornes de l'amitié, qui a son gibbier en l'equité, qui ne veult iamais clocher, ains est tousiours eguale. Voylà pourquoy il y a bien (ce dict on) entre les voleurs quelque foy au partage du butin, pource qu'ils sont pairs et compaignons, et que s'ils ne s'entr'ayment, au moins ils s'entrecraignent, et ne veulent pas, en se desunissant, rendre la force moindre : mais du tyran ceulx qui sont les favoris ne peuvent iamais avoir aulcune asseurance; de tant qu'il a apprins d'eulx mesmes qu'il peult tout, et qu'il n'y a ny droict ny debvoir aulcun qui l'oblige; faisant son estat de compter sa volonté pour raison, et n'avoir compaignon aulcun, mais d'estre de touts maistre. Doncques n'est ce pas grand' pitié, que veoyant tant d'exemples apparents, veoyant le dangier si present, personne ne se vueille faire sage aux despens d'aultruy? et que de tant de gents qui s'approchent si volontiers des tyrars, il n'y en ayt pas un qui ayt l'advisement et la hardiesse de leur dire ce que dit (comme porte le conte) le renard au lion qui faisoit le malade: « le t'iroy veoir de bon cœur en ta taniere; mais ie veoy assez de traces de bestes qui vont en avant vers toy, mais en arriere qui reviennent, ie n'en veoy pas une?

Ces miserables veoyent reluire les thresors du tyran, et regardent touts estonnez les rayons de sa braverie; et alleichez de cette clarté, ils s'approchent, et ne veoyent pas qu'ils se mettent dans la flamme, qui ne peult faillir à les consumer: ainsi le satyre indiscret ( comme disent les fables), veoyant esclairer le feu trouvé par le sage Promethee, le trouva si beau, qu'il l'alla baiser, et se brusler: ainsi le papillon, qui esperant iouyr de quelque plaisir, se met dans le feu pource qu'il reluict, il esprouve l'aultre vertu, cela qui brusle, ce dict le poëte toscan. Mais encores, mettons que ces mignons eschappent les mains de celuy qu'ils servent; ils ne se sauvent iamais du roy qui vient aprez: s'il est bon, il fault rendre compte, et recognoistre au moins lors la raison; s'il est mauvais, et pareil à leur maistre, il ne sera pas qu'il n'ayt aussi bien ses favoris, lesquels com

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| munement ne sont pas contents d'avoir à leur tour la place des aultres, s'ils n'ont encores le plus souvent et les biens et la vie. Se peult il doncques faire qu'il se trouve aulcun qui, en si grand peril, avecques si peu d'asseurance, vueille prendre cette malheureuse place, de servir en si grand' peine un si dangereux maistre ? Quelle peine, quel martyre est ce! vray Dieu! estre nuict et iour aprez pour songer pour plaire à un, et neantmoins se craindre de luy plus que d'homme du monde; avoir tousiours l'œil au guet, l'aureille aux escoutes, pour espier d'où viendra le coup, pour descouvrir les embusches, pour sentir la mine de ses compaignons, pour adviser qui le trahit, rire à chascun, se craindre de touts, n'avoir aulcun ny ennemy ouvert, ny amy asseuré ; ayant tousiours le visage riant et le cœur transy, ne pouvoir estre ioyeux, et n'oser estre triste!

I

Mais c'est plaisir de considerer, Qu'est ce qui leur revient de ce grand torment, et le bien qu'ils peuvent attendre de leur peine et de cette miserable vie. Volontiers le peuple, du mal qu'il souffre, n'en accuse pas le tyran, mais ceulx qui le gouvernent: ceulx là, les peuples, les nations, tout le monde, à l'envy, iusques aux païsants, iusques aux laboureurs, ils sçavent leurs noms, ils deschiffrent leurs vices, ils amassent sur eulx mille oultrages, mille vilenies, mille mauldissons; toutes leurs oraisons, touts leurs vœus sont contre ceulx là; touts les malheurs, toutes les pestes, toutes les famines, ils les leur reprochent; et si quelquesfois ils leur font par apparence quelque honneur, lors mesme ils les maugreent en leur cœur, et les ont en horreur plus estrange que les bestes sauvages. Voylà la gloire, voylà l'honneur qu'ils receoivent de leur service envers les gents, desquels quand chascun auroit une piece de leurs corps, ils ne seroient pas encores, ce semble, satisfaicts, ny à demy saoulez de leur peine; mais certes, encores aprez qu'ils sont morts, ceulx qui viennent aprez ne sont iamais si paresseux, que le nom de ces mangepeuples ne soit noircy de l'encre de mille plumes, et leur reputation deschiree dans mille livres, et les os mesmes, par

1 Pour éventer la mine. E. J.

2

2 C'est le titre qu'on donne à un roi dans HOMÈRE ( Snμ¤ópos Basileus, Iliad. I, 231), et dont la Boëtie régale trèsjustement ces premiers ministres, ces intendants ou surintendants des finances, qui par les impositions excessives et injustes dont ils accablent le peuple, gåtant et dépeuplant les pays dont on leur a abandonné le soin, font bientôt d'un puissant royaume où florissaient les arts, l'agriculture et le commerce, un désert affreux où règnent la barbarie et la pauvreté, jettent le prince dans l'indigence, le rendent odieux à ce qui lui reste de sujets, et méprisable à ses voisins. C.

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TABLE

DES PRINCIPALES MATIÈRES

CONTENUES

DANS LES ESSAIS DE MONTAIGNE.

A.

ABRA, fille de saint Hilaire, évêque de Poitiers, 103.
Absence. Ranime l'amitié des personnes mariées, 508.
Abus. Fondement de tous les abus de ce monde, 538.
ABYDÉENS. Leur obstination à périr jusqu'au dernier, 180.
Académiciens. Leur sentiment moins aisé à défendre que
celui des pyrrhoniens, 287 et 288.

Accidents funestes. Supportés sans peine par certaines per-
sonnes, 127. Accidents pires à souffrir que la mort, 174.
Fermeté des gens du commun contre les accidents les
plus fâcheux de la vie, plus instructive que les discours
des philosophes, 544.

Accointances domestiques. Ce qu'il y faut rechercher, 86.
ACHAÏENS. Détestaient toute sorte de tromperies dans les
guerres, 10.

Action. L'utilité d'une action ne la rend pas honorable,

415.

ELIUS VÉRUS. Ce qu'il répondit à sa femme, qui lui re-
prochait d'entretenir des maîtresses, 94.

EMILIUS LÉPIDUS. Sa mort, 29.

EMILIUS RÉGILLUS (L.). Ne peut empêcher ses soldats
de saccager une ville qui s'était rendue à lui par compo-
sition, 11.

ÆSCHYLUS. Sa mort, 29.

Age. Quel est l'âge où l'homme est capable des plus gran-
des actions, 165. Et celui où son corps et son esprit vont
s'affaiblissant, ibid.

AGÉSILAUS. Ce qu'il était d'avis d'apprendre aux enfants,
60. Comment allait vêtu, 107. Par trop d'ardeur, il manque
l'occasion de défaire les Bootiens, 139. Sa réponse aux
Thasiens qui l'avaient fait dieu, 269. S'il est vrai qu'il
ait été mis à l'amende pour s'être trop fait aimer de ses
concitoyens, 373. Pourquoi il prenait, en voyageant,
son logis dans les églises, 417. Ce qu'il jugeait de l'amour,
463.

AGIS, roi de Sparte. Sa réponse remarquable à un ambas-
sadeur de la ville d'Abdère, 227.

AGRIGENTINS. Élevaient des monuments à l'honneur des
bêtes qui leur avaient été chères, 218.
AIGUEMONT. Voyez EGMONT.

ALBE (le duc d'). Cruautés qu'il exerça à Bruxelles, 12.
Comparé avec le connétable de Montmorency, 341.
ALBIGEOIS. Brûlés tout vifs pour ne vouloir pas désavouer
leurs opinions, 122.

ALBUCILLA. Mort de cette Romaine, 313.
ALBUQUERQUE. Pourquoi, étant en danger de périr, prit un
jeune garçon sur ses épaules, 111.

ALCIBIADE. Donna un soufflet à un grammairien qui lui dé-
clara n'avoir pas un Homère, 388. Sa vie est une des plus
riches et des plus désirables, au gré de Montaigne, 390.
Pourquoi il coupa la queue et les oreilles à un fort beau
chien qu'il avait, 432. Ne voulait point de musique à
table, 580.

ALCMÉON. A quelles choses il attribuait la divinité, 261.
ALÉSIA. Deux événements extraordinaires concernant le
siége de cette ville entrepris par César, 381.
ALEXANDRE LE GRAND. Sa cruauté envers Bétis, gouver-
neur de Gaza, 2; et contre la ville de Thèbes, 3. Pour-
quoi refusa de combattre la nuit, 12. En quel cas son
intrépidité parut le plus, 53. Blâmé par son père Philippe
de ce qu'il chantait trop bien, 118. Comment il se mo-
qua de ses flatteurs, qui voulaient lui faire accroire qu'il
était fils de Jupiter, 133. Profondément endormi un peu
avant sa dernière bataille contre Darius, 138. De son cheval
Bucéphale, 146. Pourquoi ne doit être jugé ni à table ni
au jeu, 153. Digne récompense qu'il donne à l'extrême
adresse d'un art inutile, 157. Quelle odeur exhalait son
corps, 158. Sa valeur n'était point parfaite et universelle,
168. Jugement général sur Alexandre, préférable à Cé-
sar même, 388 et suiv. En quoi il est bien inférieur à
Socrate, 418. Comment son père le reprit de sa libéra-
lité, 471.

ALEXANDRE, tyran de Phères. Pourquoi ne voulait pas
assister à la représentation des pièces tragiques, 356.
ALEXANDRE VI, pape. Comment il fut empoisonné avec son
fils le duc de Valentinois, 104.

ALLEMANDS. Quoique ivres, sont malaisés à vaincre, 170.
Boivent également de tout vin avec plaisir, 171.
ALPHONSE XI, roi de Castille. En quoi trouvait les ânes
plus heureux que les rois, 135. Fondateur de l'ordre des
chevaliers de la Bande ou de l'Echarpe en Espagne; règles
qu'il leur donna, 148.

ALVIANE (Barthélemy d'), général vénitien. Pourquoi
son corps fut rapporté à Venise à travers les terres des
ennemis, 6.

AMASIS, roi d'Égypte. Épouse une belle Grecque, mais
sans en pouvoir jouir pendant quelque temps, 38.
Ambassadeurs. Surpris dans un mensonge par François I**,
15. Autre ambassadeur surpris en faute par Henri VIII,
roi d'Angleterre, 16. Si les ambassadeurs d'un prince
lui doivent rien cacher de ses affaires, 24.
Ambition. Plus difficile à dompter que l'amour, à en ju-
ger par l'exemple de César, 375. L'exemple de Ladislas,
roi de Naples, semble prouver le contraire, 376. N'est
pas un vice de petits compagnons, 534.

Ame. Doit avoir quelque objet vrai ou faux dont elle puisse

s'occuper, 9. Ne regarde pas les choses d'un même biais,
111. Elle se découvre en tous ses mouvements, 153.
Donne aux choses telle forme qu'il lui plaît, ibid. Ce que
la raison nous apprend de sa nature, 276. Grande diversité
d'opinions sur l'endroit du corps où réside notre âme,
277. Différents sentiments sur l'origine de l'âme, 279.
L'opinion de la préexistence des âmes, avant que d'être
unies à nos corps, réfutée, 280. Raisons d'Épicure, pour
prouver que l'âme naît, se fortifie et s'affaiblit avec le
corps, 281. L'âme de l'homme le plus sage sujette à de-
venir l'âme d'un fou, ibid. L'immortalité de l'âme fai-
blement soutenue par les plus hardis dogmatistes, 282.
Sur quoi est fondée l'opinion de l'immortalité des âmes,
ibid. Transmigration de l'âme d'un corps dans un autre,
soutenue par Platon; comment réfutée par Épicure, 284.
Si les facultés et les inclinations de nos âmes dépendent
de l'air, du climat et du terroir où nous vivons; quelle
est la conclusion qu'on peut tirer de là, 295, 296. En quoi
consiste le véritable prix de l'âme, 418. En quoi parait sa
grandeur, 583.

AMÉRICAINS. Ce fut leur candeur et leur vertu qui les livra
à la perfidie et à la férocité des Espagnols, 473. Magnifi-
cence des jardins de leurs rois, ibid. Par quels moyens
les Américains furent subjugués, ibid. Comment ils ont
été traités par les Espagnols, 474. Réponse vigoureuse et
sensée que certains peuples d'Amérique firent aux Es-
pagnols, qui les voulaient rendre tributaires, ibid. Hor-
rible boucherie que les Espagnols firent en Amérique de
leurs prisonniers de guerre, 475. Les richesses des Amé-
ricains moins considérables qu'on n'avait cru d'abord, et
pourquoi, ibid.

AMÉRIQUE. Quel compliment certains peuples d'Amérique
firent à Fernand Cortez, 94, 95. En quel sens les sau-
vages de l'Amérique sont barbares, 97. Excellence de
leur police, ibid. Qualité de leur climat, ibid. Leurs
bâtiments, leurs lits, ibid. Leurs repas, leur boisson,
leur pain, 98. Comment ils passent le temps, ibid. Où
ils logent les âmes après la mort, ibid. Leurs prêtres et
prophètes; en quoi consiste leur morale; comment trai-
tés si leurs prophéties se trouvent fausses, ibid. Leurs
guerres, leurs armes, leurs combats, ibid. Pourquoi ils
mangent leurs prisonniers, ibid. Leurs guerres nobles
et généreuses, 99. Leur modération, leur cordialité, et
comment ils usent de la victoire, ibid. Quelle est la
jalousie de leurs femmes, 101. (Voyez Sauvages.)
AMESTRIS, femme de Xerxès. Inhumainement pieuse, 264.
Amitié. Le fruit le plus parfait de la société, 82. Quatre
espèces de liaisons entre les hommes, auxquelles le
nom d'amitié ne convient pas proprement, ibid. Ami-
tié contre nature, fort en usage chez les Grecs: ce qu'en
jugeait Montaigne, 83. Idée de l'amitié la plus accomplie,
84. En quoi se résout la vraie amitié, ibid. Idée des ami-
tiés communes, 85. Dans une amitié parfaite, c'est à
celui qui reçoit que celui qui donne est obligé, ibid.
L'amitié parfaite est indivisible, 86. Les amitiés ordi-
naires peuvent être partagées entre plusieurs personnes,
ibid. Amitié unique et principale dénoue toutes autres
obligations, ibid. Amitié des maris envers leurs femmes,
restreinte par la théologie, 93. Le vrai but de l'amitié,

509.

Amour. Comment se guérit, au jugement de Cratès, 250.
Combien cette passion a d'empire sur l'esprit de l'homme,
291, 292. Si les désirs que l'amour inspire aux hommes
sont les plus violents, 374. Moyens dont on s'est servi
pour les amortir, 375. Ses emportements bannis du ma-
riage, et pourquoi, 440. Tout tend, parmi les hommes,

à mettre en jeu cette passion, 444. Ce que c'est que l'a-
mour, 455. Il rend l'homme ridicule et semblable aux
bêtes, 456. Ne doit point être condamné, puisqu'il nous
est inspiré par la nature, ibid. Parler discrètement de
l'amour, c'est le rendre plus piquant, 457. L'amour des
Espagnols et des Italiens, plus respectueux et plus ți-
mide, n'en est que plus agréable, ibid. L'amour doit
être conduit par degrés et sans précipitation, 458. Pour-
quoi, en amour, les hommes ont tort de blâmer la légè-
reté et l'inconstance des femmes, 460. Pouvoir injuste
que des amants favorisés s'attribuent sur leurs maîtresses,
462. Avantages qu'on pourrait retirer de l'amour dans
un âge avancé, 464. Quel est l'âge auquel l'amour con-
vient proprement et naturellement, 466.
Amour conjugal. Doit être accompagné de respect, 93.
Amours dénaturées. Vrai moyen de les décréditer, 46.
AMURAT. Immole six cents jeunes Grecs à l'âme de son
père, 94.

AMYOT (Jacques). Loué de ce que, dans sa traduction de
Plutarque, il n'a pas francisé les noms latins, 140. Éloge
de son style, 181.

ANACHARSIS. Quel est, à son avis, le gouvernement le plus
heureux, 136.

ANAXAGORAS. Le premier philosophe qui ait reconnu que
toutes choses ont été faites et sont gouvernées par un
esprit infini, 261.

ANAXARCHUS. Mis en pièces par le tyran Nicocréon; sa
fermeté dans la douleur, 125 et 173.

ANAXIMANDER. Son opinion sur la nature de Dieu, 261. Et
sur celle de notre âme, 277.

ANAXIMÈNES. Son opinion sur la nature de Dieu, 261.
ANDRODUS. Par quelle aventure il échappa à la mort qu'il
allait subir, 239 et suiv.

ANDRON, Argien. Traversait la Libye sans boire, 566.
ANGLAIS. Vou fort particulier de quelques gentilshommes
anglais réflexions à ce sujet, 354.
ANGUIEN. Voyez ENGHIEN.
Animaux. Voyez Bétes.

ANTIGONUS. Comment se moque d'un poëte qui l'avait ap-
pelé fils du soleil, 133. Comment punit les soldats
d'Eumènes, son ennemi, après qu'ils le lui eurent livré
entre les mains, 412. Comment il se dispensa de rien
donner à un philosophe cynique, 541.

ANTIOCHUS. Dépouillé de ses conquêtes par une lettre du
sénat romain, 354.

ANTISTHÈNES. Sa réponse à ceux qui lui reprochaient sa
conversation avec les méchants, 112. Sa maxime sur la
constance dans le malheur, 113. Quel était, selon lui,
le meilleur apprentissage, 214. Sa réponse au prêtre qui,
l'initiant aux mystères d'Orphée, l'assurait que ceux qui
se vouaient à cette religion jouiraient d'un bonheur
éternel et parfait après la mort, 221. Pourquoi il con-
seillait aux Athéniens d'ordonner que les ânes fussent
employés au labourage comme les chevaux, 487.
ANTISTHÈNES OU ANTISTHÉNIUS, surnommé Hercule. Co
qu'il commandait à ses enfants, 481.

APOLLODORE, tyran de Potidée. Torturé par le souvenir
de sa propre barbarie, 183.

Apparences. Dans la vie, le sage est déterminé par elles,
256. Philosophes qui ont soutenu qu'il se trouvait dans
un même sujet des apparences contraires, 301. On ne
peut rien juger définitivement d'une chose par les ap
parences que nous en donnent les sens, 309.
Approbation publique. Pourquoi doit être recherchée,

324.

ARACUS, amiral de Sparte, 50.

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