ces hommes affreux qui étoient dans les mêmes principes, bouleversèrent tout en France. C'est leur philosophie qui fit donner tant de batailles, et qui causa la Saint-Barthélemi. C'est leur esprit de tolérantisme qui est la ruine du monde, et c'est votre saint zèle qui répand partout la douceur de la concorde. Vous nous apprenez que tous les partisans de la religion naturelle sont les ennemis de la religion chrétienne. Vraiment, monsieur, vous avez fait là une belle découverte! Ainsi, dès que je verrai un homme sage, qui dans sa philosophie reconnoîtra partout l'Être suprême, qui admirera la providence dans l'infiniment grand et dans l'infiniment petit, dans la production des mondes, et dans celle des insectes, je conclurai de là qu'il est impossible que cet homme soit chrétien. Vous nous avertissez qu'il faut penser ainsi aujourd'hui de tous les philosophes. On ne pouvoit certainement rien dire de plus sensé et de plus utile au christianisme, que d'assurer que notre religion est bafouée dans toute l'Europe par tous ceux dont la profession est de chercher la vérité. Vous pouvez vous vanter d'avoir fait là une réflexion dont les conséquences seront bien avantageuses au public. Que j'aime encore votre colere contre l'auteur de l'Esprit des lois, quand vous lui reprochez d'avoir loué les Solon, les Platon, les Socrate, les Aristide, les Cicéron, les Caton, les Épictète, Jes Antonin et les Trajan! On croiroit, à votre dévote fureur contre ces gens-là, qu'ils ont tous signé le Formulaire. Quels monstres, monsieur, que tous ces grands hommes de l'antiquité! Brûlons tout ce qui nous reste de leurs écrits, avec ceux de Pope, de Loke, et de M. de Montesquieu. En effet, tous ces anciens sages sont vos ennemis; ils ont tous été éclairés par la religion naturelle. Et la vôtre, monsieur, je dis la vôtre en particulier, paroît si fort contre la nature, que je ne m'étonne pas que vous détestiez sincèrement tous ces illustres réprouvés qui ont fait, je ne sais comment, tant de bien à la terre. Remerciez bien Dieu de n'avoir rien de commun, ni avec leur conduite, ni avec leurs écrits. Vos saintes idées sur le gouvernement politique sont une suite de votre sagesse. On voit que vous connoissez les royaumes de la terre tout comme le royaume des cieux. Vous condamnez de votre autorité privée les gains que l'on fait dans les risques maritimes. Vous ne savez pas probablement ce que c'est que l'argent à la grosse; mais vous appelez ce commerce usure. C'est une nouvelle obligation que le roi vous aura d'empêcher ses sujets de commercer à Cadix. Il faut laisser cette œuvre de Satan aux Anglois et aux Hollandois, qui sont déjà damnés sans ressource. Je voudrois, monsieur, que vous nous dissiez combien vous rapporte le commerce sacré de vos Nouvelles ecclésiastiques.Je crois que la bénédiction répandue sur ce chef-d'œuvre peut bien faire monter le profit à trois cents pour cent. Il n'y a point de commerce profane qui ait jamais si bien rendu. Le commerce maritime que vous condamnez pourroit être excusé peut-être en faveur de l'utilité publique, de la hardiesse d'envoyer son bien dans un autre hémisphère, et du risque des naufrages. Votre petit négoce a une utilité plus sensible: il demande plus de courage, et expose à de plus grands risques. Quoi de plus utile en effet que d'instruire l'univers quatre fois par mois des aventures de quelques clercs tonsurés! quoi de plus courageux que d'outrager votre roi et votre archevêque! et quel risque, monsieur, que ces petites humiliations que vous pourriez essuyer en place publique! Mais je me trompe; il y a des charmes à souffrir pour la bonne cause. Il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes, et vous me paroissez tout fait pour le martyre, que je vous souhaite cordialement, étant votre très-humble et très-obéissant serviteur..... FIN DU TOME TROISIÈME DE L'ESPRIT DES LOIS. DES MATIÈRES CONTENUES DANS L'ESPRIT DES LOIS ET DANS LA DÉFENSE. Nori. Le chiffre romain indique le tome; le chiffre arabe la page. Abbayes. Pourquoi les rois de Pourquoi leurs vassaux n'é- l'argent relatives: abondance et de la rigueur de leur carême doit prendre pour garantir les *citoyens de leurs calomnies; exem- ples tirés d'Athènes et de Rome, 1,378. S'ils accusent devant le gistrats, c'est une preuve de ca- lomnie. Exception à cette règle, judiciaires plusieurs ne pouvoient pas se battre contre un seul ac- obligés de combattre pour leurs témoins provoqués par l'accusé, Accusations. A qui la faculté de les A. porter doit être confiée suivant 226. Accusation publique. Ce que c'est. Précautions nécessaires pour en prévenir les abus dans un état pourquoi elle cessa d'avoir lieu à Rome contre l'adultère, I, 209. Accusés. Doivent, dans les grandes remment avec la loi, se choisir nes, se retirer avant le jugement, de condamner celui qui nie, et de sauver celui qui avoue, II, 346. Comment se justifioient sous les lois saliques et autres lois barbares, 455.-Du temps des combats judiciaires, un seul ne pouvoit pas se battre contre plusieurs accusateurs, 482.Ne produisent point de témoins en France. Ils en produisent en Angleterre de là vient qu'en France les faux témoins sont puuis de mort; en Angleterre non, III, II. Achat (Commerce d'), II, 205. Achim. Pourquoi tout le monde y cherche à se vendre, I, 452. Acilia (la loi). Les circonstances dans lesquelles cette loi fut rendue en font une des plus sages qu'il y ait, I, 179. Acquisitions des gens de mainmorte. Ce serait une imbécillité que de soutenir qu'on ne doit pas les borner, II, 350. Voyez Clergé, Monastères. Actions des hommes. Ce qui les fait estimer dans une monarchie, I, 78.-Causes des grandes actions des anciens, 84. Actions judiciaires. Pourquoi in troduites à Rome et dans la Grèce, I, 159. Actions de bonne foi. Pourquoi introduites à Rome par les préteurs, et admises parmi nous, I, 160. Actions tant civiles que criminelles. Etoient autrefois décidées par la voie du combat judiciaire, II, 469. Adalingues. Avoient chez les Germains la plus forte composition, III, 78. ADELHARD Ou AGOBARD. C'est ce favori de Louis-le-Débonnaire qui a perdu ce prince par les dissipations qu'il lui a fait faire, III, 172, 174. Adoption. Pernicieuse dans une aristocratie, I, 120.- - Se faisoit chez les Germains par les armes, II, 59. Adulation. Comment l'honneur l'au torise dans une monarchie, I, 79. Adultère. Combien il est utile que l'accusation en soit publique dans une démocratie, I, 113.- Etoit soumis à Rome à une accusation publique pourquoi, 208. Quand et pourquoi il n'y fut plus soumis à Rome, 210.-Auguste et Tibère n'infligèrent que dans certains cas les peines prononcées par leurs propres lois contre ce crime, 212, 213. - Ce crime se multiplie en raison de la diminution des mariages, II, 297.— Il est contre la nature de permettre aux enfants d'accuser leur mère ou leur belle-mère de ce crime, 372. La demande en séparation pour raison de ce crime doit être accordée au mari seulement, comme a fait le droit civil, et non pas aux deux conjoints, comme a fait le droit canonique, 379. Adulterins. Il n'est point question 'de ces sortes d'enfants à laChine, ni dans les autres pays de l'Orient: pourquoi, II, 263. Erarii. Qui l'on nommoit ainsi à Rome, II, 420. Affranchis. Inconvénients de leur trop grand nombre, I, 468.— Loi abominable que leur grand nombre fit passer chez les Volsiniens, 469. —Sagesse des lois romaines à leur égard part qu'elles leur laissoient dans le gouvernement de la république, 470.- Pourquoi ils dominent presque toujours à la cour des princes et chez les grands, 472. Affranchissements. Règles que l'on doit suivre à cet égard dans les différents gouvernements I, 468 et suiv. Affranchissement des serfs. Est une |