Audiit; insolitis tremuerunt motibus Alpes '. Nec fuit indignum 'superis, bis sanguine nostro Aut gravibus rastris galeas pulsabit inanes, Virg., Georg., I, v. 463-497. CCV Éloge de l'Italie. Sed neque Medorum, silvæ ditissima, terra, (1) Lucain, décrivant (Phars., 1, 528-583) les présages de la guerre civile s'est souvenu du tableau de Virgile. (2) Fin de vers empruntée à Lucrèce, De nat. rer., I, 124. (3) Trisyllabe par crase. (4) Var.: alte. (5) Appien rapporte (Bel. cio., IV, 4) que les loups s'étaient avancés jusqu'au Forum. de pâles et effrayants fantômes se montrèrent à la tombée de la nuit, et, chose horrible! les animaux parlèrent. Les fleuves s'arrêtent, la terre s'entr'ouvre; dans les temples, l'ivoire, comme ému, verse des larmes et l'airain se couvre de sueur. Dans ses tourbillons en fureur entraînant les forêts, le roi des fleuves, l'Éridan à travers les champs emporte et les étables et les troupeaux. Alors aussi, sans cesse, dans les entrailles des victimes apparurent des fibres menaçantes, le sang coula des puits, et les villes aux hautes murailles retentirent des hurlements des loups. Jamais la foudre ne tomba plus fréquemment par un ciel serein, jamais en si grand nombre ne s'allumèrent les redoutables comètes. Aussi les champs de Philippes ont-ils vu les armées romaines combattre de nouveau les unes contre les autres avec les mêmes armes; et les dieux ont permis que deux fois notre sang engraissât l'Hémathie et les vastes plaines de l'Hémus. Un jour viendra que, dans ces contrées, le laboureur, en soulevant la terre avec le soc recourbé de la charrue, trouvera des javelines profondément rongées par la rouille, ou bien heurtera avec ses lourdes herses des casques vides et s'étonnera à la vue des gigantesques ossements de ces sépultures entr'ouvertes. CCV (Tom. 1, p. 354). Mais ni la terre des Mèdes, si riche en forêts, ni les belles rives du Gange, ni l'Hermus qui roule l'or en son limon, ni la Bactriane, ni l'Inde, ni la Panchaïe tout entière, avec ses sables féconds en encens, ne sauraient le disputer en (6) Quicherat a analysé tout ce morceau depuis ille etiam exstincto, en indiquant les diverses ressources poétiques qu'y a employées Virgile. Trait. de versif. lat., 3o éd., pp. 87-88. (7) C'est-à-d. placuit; d'autres sous-entendent nostro scelere et traduisent par un juste châtiment des dieux ». Laudibus Italiæ certent, non Bactra, neque Indi, Nec galeis densisque virum seges horruit hastis, An mare, quod supra, memorem, quodque alluit infra ?1 (1) La mer Adriatique et la mer Tyrrhénienne. (2) Aujourd'hui lac de Côme. (3) Lac de Garde. (4) Pour la disposition de ces lieux, voir, dans l'Atlas antiquus de Spruner la carte du golfe de Puteoli. (5) Cf. Lucrèce, De Nat. rer., V, 1255 : a Manabat venis ferventibus in loca terræ Concava conveniens argenti et auri ». Les exploitations merveilles à l'Italie. Les champs de l'Italie n'ont pas été labourés par des taureaux soufflant la flamme par les naseaux pour recevoir comme semences les dents d'une hydre prodigieuse; une moisson de guerriers n'y a pas surgi toute hérissée de casques et de lances; mais les épis chargés de grains, le massique, liqueur chère à Bacchus y abondent, et ils sont couverts d'oliviers et de riches troupeaux. Là naît le coursier belliqueux au fier élan; là naissent et les blancs moutons et le taureau, la plus noble des victimes, qui, après s'être baignés dans tes ondes sacrées, ô Clitumne, vont parfois précéder dans leur marche vers les temples des dieux les triomphateurs romains. Là le printemps est continuel et l'été se fait sentir en des mois qui ne sont pas les siens; deux fois par an les brebis sont mères, deux fois les arbres portent des fruits. Mais on n'y rencontre ni les tigres farouches, ni la race cruelle des lions; la main qui y cherche des herbes ne court pas le risque de cueillir par une erreur funeste des plantes vénéneuses; on n'y voit point de serpents couverts d'écailles déroulant sur le sol leurs immeuses anneaux et ramassant leurs corps en énormes replis tortueux. Ajoutez tant de villes magnifiques, tant de constructions grandioses, tant de places fortes élevées à force de bras sur des rochers escarpés, et les fleuves qui coulent au pied d'antiques murailles. Parlerai-je des deux mers qui, l'une au nord, l'autre au midi, baignent l'Italie? et de ses grands lacs; de toi, Larius, le plus vaste de tous, et de toi, Bénacus, dont les flots se soulèvent et frémissent comme ceux de la mer? Dirai-je les ports, les eaux du Lucrin emprisonnées, et la mer indignée mugissant contre les digues en ces lieux qù s'entend le fracas des vagues refoulées au loin dans le port Julien et où le flot Tyrrhénien se porte jusque dans le lac Averne? Cette même Italie nous a montré dans son sein des veines d'argent, des mines d'airain, voire aussi des minières, florissantes à l'époque de la puissance des Etrusques, n'avaient plus lieu au temps de Virgile. V. Plin., Hist. nat., III, 20, 24. Assuetumque malo Ligurem, Volscosque verutos Salve, magna parens frugum, Saturnia tellus, Virg., Georg., II, v. 136-176. CCVI Utilité et action vivifiante du printemps. Ver adeo frondi nemorum, ver utile silvis; (1) Forme grecque qui se trouvait déjà dans Lucrèce : « Scipiadas, fulmen belli ». De Nat. rer., III, 1032. |