At tibi sæpe novo deduxi carmina versu, Prop., I, 16, v. 17-44. CCXCVIII Properce se révolte contre Cynthie dont la conduite devient la fable de Rome. Hoc verum est, tota te ferri, Cynthia, Roma, Hoc merui sperare? dabis mihi, perfida, pœnas: Nunc est ira recens, nunc est discedere tempus: Parce tuis animis, vita, nocere tibi. Rusticus hæc aliquis tam turpia prælia quærat, les mains pieusement tendues, rendu sccrètement des hommages ! CCXCVIII (Tom. II, p. 546.) Il est donc vrai, Cynthie, ton nom court par Rome entière et l'on sait que tu mènes une vie licencieuse. Est-ce là ce que je devais attendre ? Je t'en punirai, perfide; et moi aussi, Cynthie, le vent me portera en quelque autre lieu. Je saurai bien, dans la foule des beautés trompeuses, en trouver une qui veuille devenir célèbre par mes vers, qui m'épargne de durs outrages et qui te pique. Tu pleureras, mais trop tard, après avoir été si longtemps aimée! Ma colère est dans toute sa force, c'est le moment de rompre. Le ressentiment une fois parti, à coup sûr l'amour reviendrait. Plus que ne varient les flots de Carpathie sous le souffle des Aquilons et plus que les sombres nuages ne tournent sous l'action capricieuse du Notus. un amant en courroux change au moindre mot de sa maîtresse. Pendant que c'est possible, secouons un joug trop pénible; sans doute il m'en coûtera, mais pour une nuit; en amour, tout mal auquel on résiste patiemment devient léger. Cependant, au nom de la reine Junon et de ses douces lois, je t'en conjure, ô ma vie, garde-toi de sentiments nuisibles à toi-même. Il n'y a pas que le taureau qui frappe un ennemi de ses cornes recourbées, mais, elle aussi, la brebis résiste à la main qui la blesse. Ne crains pas toutefois que j'aille déchirer tes vêtements de parjure, briser avec fureur la porte que tu me fermes, détruire, dans ma colère, l'arrangement de ta coiffure, ou te meurtrir cruellement de mes mains. Ces honteuses violences sont bonnes au rustre dont le lierre n'a jamais ceint la tête. Mais j'écrirai ceci, que Scribam igitur, quod non umquam tua deleat ætas: << Cynthia forma potens, Cynthia verba levis. » Crede mihi, quamvis contemnas murmura famæ, Hic tibi pallori, Cynthia, versus erit. Prop., II, 5. CCXCIX Sur l'Amour. Quicumque ille fuit, puerum qui pinxit Amorem, Evolat heu! nostro quoniam de pectore nusquam, Non ego, sed tenuis vapulat umbra mea. Prop., II, 12. toute ta vie ne saurait effacer : « Cynthie fut belle; mais Cynthie fut volage. » Et crois-moi, bien que tu te moques des bruits de la renommée, ce vers, Cynthie, te fera pâlir. CCXCIX (Tom. II, p. 550.j Quel que soit celui qui, le premier, représenta l'Amour sous la figure d'un enfant, ne penses-tu pas qu'il eut une main ingénieuse? Il a vu d'abord que les amants vivent sans prévoyance, sacrifiant à des riens des biens considérables. Ce n'est pas à tort non plus qu'il lui attacha des ailes légères comme le vent et donna à ce dieu ailé un cœur d'homme, puisque, portés d'une vague à l'autre, nous obéissons au souffle qui ne nous laisse jamais en place. Avec raison aussi la main du dieu est armée de flèches perçantes et de ses épaules pend un carquois de Gnosse1;car il frappe avant que nous ne soupçonnions la présence de l'ennemi et nul n'échappe sans blessure à ses flèches. J'en reste percé et avec elles reste en moi l'image de cet enfant. Mais bien certainement il a perdu ses ailes, puisque, sans plus voler, il ne s'éloigne point de moi, et que, sans relâche, s'attachant à mon sang, il me fait la guerre. Quel plaisir prends-tu donc, Amour, à faire ta demeure de mon corps exténué ? Si tu connais quelque pitié, lance ailleurs tes flèches. Il vaut mieux diriger tes poisons sur des victimes encore saines; car ce n'est pas moi, c'est l'ombre de moi-même que tu poursuis; et si tu l'anéantis, qui fera entendre des chants pareils aux miens? Ma muse, si faible qu'elle soit, n'est pas la moindre de tes gloires, elle qui chante et le front, et les mains, et les yeux noirs de Cynthie et sa voluptueuse démarche. (1) Antique capitale de la Crète célèbre par ses archers. CCC Properce indique les funérailles qu'il veut. Quandocumque igitur nostros mors claudet ocellos, Nec mihi tum fulcro sternatur lectus eburno, Sat mea, sat magna est si tres sint pompa libelli, Et sit in exiguo laurus superaddita busto, Quæ tegat exstincti funeris umbra locum ; Nec minus hæc nostri notescet fama sepulcri, Prop., II, 13, v. 17-38. CCCI Cauchemar. Vidi te in somnis fracta, mea vita, carina, |