Quæsitam meritis, et mihi Delphica Lauro cinge volens', Melpomene, comam. Hor., Carm., III, 30. CCLXIV Fin du Chant séculaire. Di, probos mores docili juventæ, Quæque vos bobus veneratur albis Jam mari terraque manus potentes Jam Fides, et Pax, et Honos, Pudorque Augur et fulgente decorus arcu Si Palatinas videt æquus arces', Remque Romanam Latiumque felix Quæque Aventinum tenet Algidumque, pres mains, ô Melpomène, conronner mon front du laurier de Delphes. CCLXIV (Tom. II, p. 289.) Dieux, donnez à la jeunesse un esprit docile et des mœurs sans reproche, donnez à la vieillesse la paix et le repos, au peuple de Romulus richesse, nombreux enfants et aussi gloire. Tout ce que vous demande, en vous sacrifiant les blancs taureaux, l'illustre rejeton d'Anchise et de Vénus, qu'il l'obtienne de vous, vainqueur dans les combats et clément aux vaincus. Déjà sur terre et sur mer sont redoutés du Mède son bras puissant et les faisceaux albains; déjà viennent ici chercher des lois les Scythes, naguère si superbes, et les Indiens. Déjà la bonne foi, la paix, l'honneur, la chasteté antique, la vertu longtemps délaissée osent reparaître et avec elles se montre l'heureuse abondance à la corne féconde. Que le dieu qui préside aux augures, dieu à l'arc éblouissant, Apollon, dieu cher aux neuf sœurs et dont l'art salutaire ranime le corps affaibli, veuille bien regarder d'un œil propice le mont Palatin, assure à Rome sa puissance, à l'empire latin son bonheur, et, d'âge en âge prolongeant leur fortune, la rende toujours meilleure. Que la déesse de l'Aventin et de l'Algide, Diane, soit attentive aux prières des quindécem virs et prête une oreille bienveillante aux voeux de la jeunesse. A ces vœux Jupiter et tous les dieux sont favorables, nous en emportons dans nos foyers l'espoir et la douce espérance, a (1) Mot qui entrait dans la formule des prières : « Volens propitiusque sis». Cf. Cato, R. r., 142; Tit. Liv., VII, 26. (2) Var.: aras. (3) Var.: prorogat, et plus loin, durat, adplicat. Hæc Jovem sentire Deosque cunctos, Dicere laudes. Hor., Carm. sæcul., v. 45-76. CCLXV Éloge de Drusus. Qualem ministrum fulminis alitem, Juppiter in Ganymede flavo, Olim juventas et patrius vigor Venti paventem, mox in ovilia Egit amor dapis atque pugnæ; Qualemve lætis caprea pascuis Jam lacte depulsum leonem Dextras obarmet, quærere distuli, Nec scire fas est omnia2; sed diu Lateque victrices catervæ Consiliis juvenis revictæ3 (1) Peut-être y a-t-il ici une allusion au beau passage du de Divinatione de Cicéron dont nous avons parlé dans la 1ere partie, tom. II, p. 584. nous chœur instruit à chanter solennellement les louangeset d'Apollon et de Diane. CCLXV (Tom. II, p. 291.) Tel l'oiseau porteur de la foudre, à qui Jupiter a donnéla royauté des habitants de l'air après avoir éprouvé sa fidélité lors de l'enlèvement du blond Ganymède un jour, le sentiment de sa jeune force et de la vigueur de sa racele poussa hors de son aire sans connaître encore les travaux qui l'attendaient, et les vents printaniers, par un ciel pur, lui apprirent à tenter tout ému des efforts inconnus; bientôt aux bergeries il déclara la guerre dans un impétueux élan ; puis à la lutte contre les serpents en fureur le porta l'amour de la proie et du combat; tel aussi le lionceau, récemment sevré du lait de la mamelle maternelle, lorsqu'il voit, dans les pâturages où elle se plaît, la chèvre qui la première doit périr sous sa jeune dent; tel, portant la guerre sur les Alpes Rhétiques, Drusus apparut aux Vindéliciens. D'où vient que ceux-ci, par un usage antique, arment leurs bras de la hache des Amazones? Je ne l'ai pas cherché, et nul ne peut tout connaître. Mais leurs hordes guerrières, longtemps et au loin victorieuses, vaincues maintenant par le génie d'un jeune héros, ont appris ce que pouvaient une âme, un caractère, formés sous l'œil propice des dieux dans un divin sanctuaire, ce qu'avait fait des jeunes Nérons l'esprit paternel d'Auguste. Des braves naissent les braves. On trouve dans les taureaux, dans les coursiers, la vigueur de leurs pères ; et l'ai- (2) Cette parenthèse n'est sans doute qu'une allusion railleuse au poèmeépique que Domitius Marsus avait intitulé Amazonis. Voir tom. III, p. 309. (3) Var.: repressæ, rejectæ. Sensere, quid mens rite, quid indoles 1 Posset, quid Augusti paternus 2 Dedecorant bene nata culpæ. Hor., Carm., IV, 4, v. 1-36. CCLXVI A Torquatus. Diffugere nives, redeunt jam gramina campis Mutat terra vices, et decrescentia ripas Flumina prætereunt. Gratia cum Nymphis geminisque sororibus audet Immortalia ne speres, monet annus et almum Frigora mitescunt Zephyris, ver proterit æstas Pomifer Autumnus fruges effuderit, et mox Damna tamen celeres reparant cælestia lunæ : Quo pater3 Æneas, quo dives Tullus et Ancus, (1) Fortes et boni, sorte de formule dans laquelle les deux mots n'ont qu'un seul et même sens. Cf. Cic, ad fam. III, 11; id., V, 19; etc. |