Fecunda culpæ sæcula nuptias In patriam populumque fluxit. Motus doceri gaudet Ionicos Mox juniores quærit adulteros Cui donet inpermissa raptim Non his juventus orta parentibus Pyrrhumque et ingentem cecidit Sed rusticorum mascula militum Versare glebas, et severæ Matris ad arbitrium recisos Portare fustes, sol ubi montium Tempus agens abeunte curru. Hor., Carm., III, 6. les coups du Dace et de l'Éthiopien, celui-ci redoutable par ses vaisseaux et l'autre fort de ses flèches. Des générations fécondes en vices ont d'abord souillé le mariage, la race, les familles ; de cette source ont découlé les fléaux qui se sont répandus sur la patrie, sur tout le peuple. A la danse voluptueuse de l'Ionie aime à s'exercer la jeune fille à peine nubile, elle se forme à mille arts, et déjà, dès l'âge le plus tendre, rêve de criminelles amours. Bientôt, femme adultère, à la table même d'un mari, elle cherche de plus jeunes amants à qui, sans prendre le soin de choisir, elle prodigue furtivement ses coupables caresses dans les ténèbres. Puis publiquement, le mari devenu complice, elle se lève à l'appel, soit d'un marchand, soit d'un patron de navire espagnol achetant à gros prix le déshonneur. De pareils parents n'était pas née jadis la jeunesse qui rougit les mers du sang des Carthaginois, qui défit et Pyrrhus, et le grand Antiochus, et le terrible Annibal; non, mâle postérité de rustiques soldats, elle avait appris à remuer la terre avec le hoyau sabin, et savait, docile à la voix de mères austères, rapporter le bois coupé dans la forêt quand le soleil, déplaçant l'ombre des montagnes, délivrait de leur joug les taureaux fatigués et signalait par la fuite de son char l'heure agréable du repos. Que n'altère pas le temps destructeur? Nos pères, pires que leurs aïeux, ont eu en nous des fils valant moins qu'eux et prêts à produire à leur tour une génération plus mauvaise encore. (1) Var.: artubus. (2) Var. : intermissa. (3) Ces deux strophes sont ordinairement retranchées des éditions faites pour les classes. CCLX A Lydie. HORATIUS. Donec gratus eram tibi Nec quisquam potior bracchia candida Persarum vigui rege beatior. LYDIA. Donec non alia1 magis Arsisti, neque erat Lydia post Chloën, Multi Lydia nominis Romana vigui clarior Ilia. HORATIUS. Me nunc Thressa Chloë regit, Dulces docta modos et citharæ sciens, Pro qua non metuam mori, Si parcent animæ fata superstiti. LYDIA. Me torret face mutua Thurini Calaïs filius Ornyti, Si parcent puero fata superstiti. HORATIUS. Quid? si prisca redit Venus, Si flava excutitur Chloë, Rejectæque patet janua Lydia? LYDIA. Quamquam sidere pulchrior Ille est, tu levior cortice, et inprobo Tecum vivere amem, tecum obeam libens. (1) Var.: aliam. Hor., Carm. III, 9. CCLX (Tom. 11, p. 282.) HORACE. Tant que je sus te plaire et que nul rival préféré n'entoura de ses bras ton cou d'albâtre, j'ai vécu plus heureux que le grand roi des Perses. LYDIE. Tant que nulle autre plus que moi n'enflamma ton cœur et que Lydie ne passa pas après Chloé, avec mon beau renom de Lydie j'ai vécu plus illustre que la grande romaine Ilia. HORACE. Sur moi maintenant règne Chloé, fille de Thrace, habile à diriger sa voix mélodieuse et à toucher la cithare; pour elle je ne craindrais pas de mourir, si les destins voulaient, à ce prix, épargner cette chère âme et par delà la mienne prolonger sa vie. LYDIE. Moi, je brûle d'amour pour celui qui m'aime, Calaïs, fils d'Ornytus de Thurium: pour lui je souffrirais deux fois la mort si les destins voulaient, à ce prix, épargner ce bel enfant et par delà la mienne prolonger sa vie. HORACE. Quoi ? Si la Vénus de nos anciennes amours revenait et, nous unissant de nouveau, nous mettait sous un joug solide? Si de mon esprit je chassais la blonde Chloé et que ma porte longtemps fermée s'ouvrît toute grande à Lydie ? LYDIE. Lui est plus beau qu'un astre, toi plus léger que le liège, plus emporté que l'impétueuse Adriatique; c'est avec toi pourtant que j'aimerais vivre, avec toi que je voudrais mourir. (2) Var.: excluditur. CCLXI A une amphore. O nata mecum consule Manlio, Seu rixam et insanos amores, Seu facilem, pia testa, somnum, Non ille, quamquam Socraticis madet Tu lene tormentum ingenio admoves Consilium retegis Lyæo; Tu spem reducis mentibus anxiis, CCLXII A Mécène. Tyrrhena regum progenies, tibi Cum flore, Mæcenas, rosarum et (1) Var numine; et Bentley: Quocumque fætum numine. |