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Spatzier (M.). — Der Abbé Desfontaines, ein Kritiker Voltaires. In-8, de 71 p. Dissertation de Leipzig.

Teste (Paulin). — Table des matières contenues dans le Cabinet historique. Paris, Bouillon. In-8, de 200 p. (Extrait de la Revue des bibliothèques.)

Tobler (Adolf).

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Mélanges de grammaire française. Traduction française de la 2e édition par Max KUTTNER, avec la collaboration de Léopold SUDRE. ·Paris, Picard. In-8, de xx1-372 p.

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Wack (Henri Wellington).
Drouet. Londres, Putnam's sons. In-8, de 170 p.
Weiske (H.). -

Les comparaisons dans les poèmes de Frédéric Mistral. In-8:

de 71 p. Programme de Cottbus.

Wenderoth (G.). — Estienne Pasquiers poetische Theorieen und seine Tätigkeit als Literarhistoriker. Dissertation de Marbourg (parue dans les « Romanische Forschungen », xx1, 1.)

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Lemierres Tragödien. In-8, de 159 p. Dissertation de

Leipzig.

CHRONIQUE

La Société d'histoire littéraire de la France a tenu son assemblée générale annuelle le 14 décembre courant, à cinq heures, au Collège de France, salle n° 5.

M. Gustave LANSON, l'un des vice-présidents de la Société, qui préside en l'absence de M. Arthur Chuquet, ouvre la séance par une allocution dans laquelle il exprime les souhaits de tous pour le rétablissement de la santé de notre président, actuellement très souffrant, et aussi les regrets de la Société pour les membres qu'elle a perdus.

Il est ensuite donné communication des chiffres suivants concernant l'exercice financier écoulé.

RECETTES

Excédent de recettes au 31 décembre 1903 (après achat

de 60 francs de rente 3 p. 100).

266 30

227 cotisations à 20 francs.

4540 >>

Cotisation de M. Hyde à New-York, membre perpétuel.

480 >>

93 abonnements à 19 francs net.

1767 >>

Plus 41 abonnements réservés sur le compte de 1903.
106 numéros à 4 fr. 75.

779 >>

503 50

1 numéro à 50 p. 100 (2 fr. 75).

275

26 années au prix réduit de 15 francs (net 12 francs).

312 >>

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Ces chiffres, mis aux voix, sont adoptés à l'unanimité.

M. Paul BONNEFON, secrétaire, présente en ces termes le rapport annuel sur l'état de la Société.

Messieurs, nous avons voulu, cette année, essayer de changer la date de notre réunion publique annuelle, espérant qu'en la transportant du début de l'été à celui de l'hiver elle pourrait offrir quelques commodités nouvelles aux membres de la Société. Je ne sais si cette tentative aura pour vous des avantages elle n'en a pas eu pour le bureau. Comme vous le remarquez, notre président est absent et notre premier vice-président vous a dit, en ouvrant la séance, la cause de cette absence et combien nous la regrettons tous. En m'annonçant qu'il devait gagner Menton pour tâcher d'y rétablir sa santé, M. Chuquet m'a prié de l'excuser auprès de vous et m'a envoyé, pour vous les lire, les lignes suivantes qui vous prouveront qu'il songeait à nous.

Malade et obligé de m'éloigner, vous me permettrez d'être court et de laisser comme d'ordinaire notre excellent secrétaire général vous exposer longuement la situation de la Société. Je me contenterai de vous parler brièvement de deux de nos membres que nous avons perdus, M. de Margerie et M. de Chantepie. M. de Margerie avait enseigné à Nancy, puis à Lille; il joignait à de vastes connaissances philosophiques un goût littéraire très fin, et il avait été des premiers à s'enrôler dans notre société. Il était membre du Conseil d'administration, et nous avons vu une ou deux fois au milieu de nous, avec autant de joie que de respect, ce vieillard au sourire aimable et aux façons élégantes. La première fois que je vis et entendis Chantepie, ce fut un après midi de 1871, à la bibliothèque de l'École normale supérieure. Accoudé à une table, entouré de plusieurs jeunes gens, ce gros homme en veston parlait avec une vitesse et une volubilité qui me paraissaient prodigieuses. Il savait tout; il citait Homère, Lucrèce, Virgile, Corneille, Voltaire; il énumérait et appréciait les meilleures éditions de l'étranger, Munro, Orelli, Lachmann; il semblait avoir parcouru tous les coins et recoins de l'antiquité classique et du xvire et du xvme siècle; il avait lu Goethe. Je le regardais avec terreur. C'était en effet et il resta un puits de science bibliographique. A cet immense savoir il unissait une extrême bienveillance, une remarquable délicatesse du cœur, et le courage, l'héroïsme de l'âme ses derniers jours furent attristés par de cruelles souffrances; il supporta tout, de même que Bersot, avec un beau stoïcisme et presque en souriant. »>

Ainsi s'exprime M. Chuquet. Nos morts ont eu, grâce à lui, un double hommage aujourd'hui, et vous avez eu, vous, une double allocution présidentielle. Il est seulement à regretter que vous n'ayez pas entendu la dernière de la bouche même de celui qui devait la prononcer.

Et maintenant, messieurs, après vous avoir parlé pour d'autres, il faut que je vous entretienne en mon nom personnel. Je lisais récemment cette phrase dans le journal que le chevalier de Boufflers, alors gouverneur du Sénégal, adressait ponctuellement à son amie Mme de Sabran; je lisais, dis-je, cette phrase, dans laquelle Boufflers se plaint d'être obligé de suffire à tout dans son gouvernement lointain : « Je ressemble à M. Tessier qui lisait si bien des comédies, et je joue tous les rôles dans mon petit théâtre ». Certes, je ne prévoyais pas que le cas de Boufflers pût si tôt être le mien et je ne pensais guère que je dusse avoir tant de rôles à remplir devant vous. Vous voudrez bien m'excuser de tant me produire aujourd'hui, et sans autre préambule je vous parlerai de ce qui m'incombe et de ce qui vous intéresse.

Vous l'avez vu, la situation de notre société est satisfaisante: elle n'autorise pas plus les témérités pour l'avenir que les craintes pour le présent. Nous vivons de cette vie patiente et industrieuse qui est trop souvent celle des sociétés savantes françaises. Nos réserves augmentent même, mais cet accroissement est plutôt encore le résultat de notre économie que celui des ressources

nouvelles de la société. Cependant ces ressources ont crû. Lors de la dernière assemblée générale, en juin 1904, il y a dix-huit mois, nous étions 227 sociétaires et 115 abonnés, soit au total 342 adhérents à des titres divers. Nous sommes actuellement, au 1er décembre de cette année, 233 sociétaires et 132 abonnés, au total 365 adhérents, 23 de plus que l'an passé. Durant ce laps de temps nous avons subi 11 pertes, 3 décès et 8 démissions, qui ont été amplement compensées par le gain de 6 sociétaires et de 17 abonnés nouveaux, qui forment le total de 23 adhérents nouveaux, dont les noms figurent maintenant sur nos listes. Ce résultat, pris ainsi en bloc, paraît tout à fait excellent. Au risque de vous sembler pessimiste et de redire toujours la même chose, je vous ferai remarquer que c'est toujours le nombre de nos abonnés qui augmente, tandis qu'il serait préférable que ce fût le nombre des sociétaires. Mais je n'insiste pas et je vous ai trop souvent déjà signalé le danger de cette situation pour avoir rien à ajouter.

Il serait naturel de se préoccuper de l'emploi de ces ressources, si des avantages aussi restreints autorisaient les pensées ambitieuses. Mais vous estimerez sans doute qu'en de telles circonstances une pareille préoccupation n'a rien d'urgent pour nous. Les quelques variations légères qui peuvent se produire dans le nombre de nos adhérents tantôt en plus et tantôt en moins ne peuvent guère affecter le fonctionnement ordinaire de notre association. Il serait aussi imprudent de s'exagérer l'aubaine de quelques gains qui nous arrivent que de se laisser abattre par quelques défections qui pouraient se produire. Si votre comité estime, après examen, qu'il y ait lieu d'employer immédiatement le léger bénéfice dont nous disposons, il pourra se prononcer en parfaite connaissance de cause et dans la plénitude de son droit. Les moyens ne lui manqueront pas pour cela, soit qu'il s'agisse de mettre en train une publication nouvelle ou de donner quelque supplément à la Revue, table analytique ou répertoire bibliographique plus complet. Il est vrai qu'il pourra aussi, s'il est prudent et avisé, décider de garder ce petit bénéfice pour faire face à des besoins éventuels et à des embarras ultérieurs, s'ils venaient à se produire.

Je ne vous cacherai pas, messieurs, que cette dernière manière de voir est la mienne. Je ne parle sur ce point qu'à titre particulier, mais je vous dirai toute ma pensée. Que la Revue soit ou non le meilleur moyen qu'aurait pu trouver la société pour manifester son activité au dehors, il est désormais superflu de le rechercher. Elle dure depuis douze ans accomplis et elle a, sur tous les autres moyens, l'avantage énorme d'exister et de répondre à un besoin réel de l'érudition contemporaine. Quand la Revue a été fondée, il n'existait en France aucun recueil périodique similaire et qui donnât, comme elle se proposait de le faire, l'hospitalité à tous les travaux concernant notre histoire littéraire, sous la seule réserve qu'ils fussent personnels et bien informés. Il me semble que nous n'avons pas failli à ce programme et que si on peut disputer sur les détails de son accomplissement, on ne saurait méconnaître que l'ensemble a été scrupuleusement suivi. Depuis lors, il est vrai, aux côtés de la nôtre, plusieurs revues sont nées qui ont essayé de traiter, dans le même esprit que nous-mêmes, une partie plus ou moins déterminée du terrain que nous avions destiné à nos efforts. Mais consacrées à un homme ou à son œuvre, tout au plus à ses tenants et à ses aboutissants immédiats, à son temps, elles sont trop délimitées pour répondre à des besoins généraux.

Loin d'y voir pour nous des raisons de ralentir notre activité coutumière, j'y trouve au contraire des encouragements à persévérer. Tant mieux pour la science si quelques parties de notre domaine sont fouillées plus profondémens et avec plus d'ardeur; mais notre histoire littéraire est assez vaste pour qu'on persiste à vouloir en maintenir l'ensemble, pour qu'on s'attache à l'étudier tout entière successivement, au fur et à mesure des investigations indi

viduelles et des trouvailles, pour que ceux qui travaillent enfin soient assurés de trouver où publier les résultats de leurs études, indépendamment du sujet qu'elles traitent, pourvu qu'elles touchent à l'interprétation de notre littérature nationale et qu'elles soient conçues dans le sentiment large et impartial qui préside à nos choix.

Il me paraît donc, messieurs, plus utile que jamais de maintenir les grandes lignes d'un programme dont nous ne voulons rien abdiquer. Il est vrai que, pour y réussir, nous pourrions employer la publication de travaux séparés. Mais outre que de semblables publications sont fort onéreuses et semblent, dans l'état de nos finances, fort peu compatibles avec l'impression d'un recueil périodique aussi volumineux que le nôtre, voilà qu'une jeune Société, jeune et ardente, comme tout ce qui débute dans la vie, vient à notre secours sur ce point et allège nos scrupules de tout le zèle de son effort personnel. A cela encore la science ne peut que gagner et nous en sommes tous satisfaits, comme nous le serons plus encore si les résultats futurs répondent à cette attente. Mais nous verrons surtout au voisinage de nos sympatiqnes rivaux un motif de plus de bien cultiver notre jardin, de lui mieux consacrer ce que nous avons de force et de vitalité.

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Nous pourrions, et c'est ce qui me semble préférable, mais encore une fois, ceci n'est que l'expression d'un sentiment personnel essayer surtout d'accroître l'ampleur de notre Revue. Vous avez dû remarquer que c'est vers ce but que nous tendons insensiblement et que nos fascicules croissent petit à petit ils ont presque tous maintenant douze feuilles d'impression, au lieu des dix feuilles qui furent pendant longtemps notre maximum. Nous pouvons encore aller au delà et faire paraître tous les trois mois des livraisons plus copieuses. Je dis tous les trois mois, car décidément c'est bien la période de temps nécessaire pour préparer et mettre au jour des numéros qui ne soient pas indignes de figurer dans notre collection. Ne l'oublions pas, nous sommes une Société, et nous ne disposons pas à l'égard des collaborateurs qui sont avant tout nos confrères, des moyens coercitifs dont peut user la direction d'une revue ordinaire. C'est ce qui nous explique, en partie, le retard habituel de nos apparitions, retard fâcheux évidemment et dont on se plaint à bon droit, mais qui est inhérent, je crois, à la nature même de notre constitution. Il s'explique encore par ce fait qu'il nous faut adresser souvent à des collaborateurs qui habitent l'étranger des épreuves que les auteurs doivent revoir à tout prix.

Nous tenons beaucoup à ces précautions et nous nous y conformons de notre mieux, car sans elles notre recueil perdrait bien vite le caractère qu'il doit avoir avant tout: la précision et la correction. Malgré tout, malgré la vigilance que nous essayons d'apporter, il se glisse des inadvertances qui seraient bien plus regrettables encore si nous n'y prenions garde. Messieurs, il dépend surtout de ceux qui nous envoient des articles de les éviter. Les auteurs sont les premiers intéressés à ce que l'article qui parait sous leur signature puisse leur faire honneur : ils doivent être pour eux-mêmes les premiers et les meilleurs censeurs. C'est une des raisons d'être de notre société de développer ainsi chez ses adhérents l'esprit critique pour eux-mêmes et que le chercheur doit être avant tout le juge impartial de ses découvertes.

Quant à nous, nous les accueillons surtout avec courtoisie, heureux de leur donner le moyen de se produire publiquement et d'être discutées. Si nous essayons de vous adresser à l'avenir des fascicules plus amples, nous vous demandons en échange une collaboration plus constante et plus assurée. Faites-nous part sans hésiter de vos propres travaux, quand vous les jugez dignes de voir le jour, et ne craignez pas de nous signaler ceux des autres quand ils méritent d'être connus. C'est seulement grâce à cette entente, que notre bonne volonté peut être tout à fait efficace et que nous pouvons remplir pleinement le cadre que nous nous sommes tracé et dans lequel nous

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