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Actes de la Société Philomathique : Assemblée
générale du 12 décembre 1908. Rapport géné-
ral sur les travaux de 1908 présenté par le Secré-
taire général de la Société Philomathique..
Actes de la Société Philomathique : Assemblée
générale du 21 décembre 1908. Rapport de
M. Ch. Ramarony, directeur général des Cours
Actes de la Société Philomathique : Discours
du Président de la Société Philomathique à
la distribution des prix le 20 juin 1909. . . 139
Actes de la Société Philomathique: Rapport du
Directeur de l'École supérieure de Commerce
et d'Industrie..
Actes de la Société Philomathique : Assemblée
générale du 10 décembre 1909. Rapport géné-
ral sur les travaux de l'année, présenté par le
Secrétaire général de la Société Philomathique 251
Actes de la Société Philomathique: Distribution
des prix du 20 juin 1909. Rapport de M. Ch.
Ramarony, directeur général des Cours..

. . 189

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FRONTISPICES

1. Aubade à la sourde, tableau de M. William Laparra.

2. Un portrait bordelais de Goya.

3. Portrait de M. M. de S..., par Ernest Bordes.

4. Montesquieu, par J.-B. Lemoyne. — 1767.

5-6. M. Joseph Black, chimiste écossais, né à Bordeaux en 1729

NUMÉRO SPÉCIAL

(Paginé à part)

Centenaire de la Société Philomathique, 1808-1909.

Philomathique

de

Bordeaux et du Sud-Ouest

VINGT JOURS AU PAYS DE LA BIÈRE

<< Tiens! un lancier dans les dragons. >>

C'est en ces termes que m'interpellait le Dr Léon Petit, auteur de tant d'articles réputés du Touring-Club, en me découvrant au Congrès de médecine de Lisbonne.

Il ajoutait : « Que faites-vous ici? non seulement vous n'êtes pas médecin, mais vous ne paraissez même pas malade. »

Je répondis avec sincérité : « D'abord je voyage à demi-place; en échange j'applaudis toutes les communications, je grossis toutes les majorités aux vœux, aux banquets et aux excursions. C'est la bonne façon de faire avancer la science. >>

Les mêmes raisons devaient me conduire au Congrès d'Esperanto au cours des vacances judiciaires de l'année 1908.

Il se tenait à Dresde, et M. Boubès, notre sympathique édile, m'avait si souvent vanté le charme pénétrant de cette ville, sa joie de l'avoir habitée, ses regrets de l'avoir quittée, que je brûlais du désir de la connaître à mon tour.

Une fois à Dresde, j'ai poussé une pointe au sud jusqu'à Prague, au nord jusqu'à Hambourg et Copenhague, à l'ouest jusqu'à Berlin, à l'est jusqu'à Metz la Lorraine.

Certes, je n'ai point l'ambition, au cours de cette randonnée

de trois semaines accomplie en trains express et coupée de quelques courts séjours dans de grandes villes, d'avoir fait l'inventaire des pays allemands ni sondé les replis de l'âme germanique; encore moins avoir posé des problèmes nouveaux ou trouvé la solution des anciens.

J'ai voulu simplement noter dans un récit sans prétention la première impression que fait la préoccupante Allemagne sur un Bordelais, représentant sans doute la mentalité moyenne de ses concitoyens, ramenant tout à sa ville, aux idées qui y sont reçues, aux préjugés, peut-être, qui y ont cours.

J'ai pensé que ce récit pouvait intéresser ou distraire mes collègues de la Société Philomathique, toujours si bienveillants. Me suis-je trompé? ils ont à leur portée le remède à côté du mal. Si ces notes les ennuient, ils n'ont qu'à en sauter les feuillets. Peut-être moi-même l'ai-je fait quelquefois; ce sera la peine du talion; tant pis, si je l'ai méritée.

Et maintenant que l'exorde est bouclé, en route.

Le Congrès s'ouvrait le 16 août et finissait le 22. Or, un contre-temps professionnel m'ayant retenu à Bordeaux jusqu'au 18 au soir, il fallait pour faire acte de présence décente aux séances tripler absolument les étapes.

Mais d'abord par où passer?

Notre réseau ferré a été construit de telle sorte que pour aller au nord, au centre ou à l'est de l'Europe, et même à la très méridionale et lointaine Constantinople, il faut passer par Paris, si du moins l'on tient en voyage à la vitesse et au confort. Cette situation est déplorable pour les grandes villes de province et désastreuse surtout pour Bordeaux, port d'élection pour toutes les marchandises et tous les voyageurs du centre de l'Europe vers l'Amérique. Mais malgré les innombrables vœux, réunions, brochures et conférences qu'a suscités cette situation, il passera encore bien des trains sur les rails avant qu'elle ne cesse ou même s'améliore. C'est donc à Paris qu'il faut aller prendre les seuls trains convenables pour se rendre en pays allemand. Une courte nuit suffit pour gagner la capitale, et là il serait fort agréable de débarquer dans une gare centrale qui réduirait au minimum les inconvénients du

transbordement. Mais le Syndicat de l'alimentation veille; grâce à cette puissance, les voyageurs français ou étrangers sont protégés contre la coupable indifférence qui ne les ferait pas s'arrêter aux merveilles et aux plaisirs de la Ville Lumière. Aussi a-t-il obtenu que même les voies du Métropolitain ne puissent servir à relier les grandes gares entre elles. Le résultat est d'obliger le Bordelais qui arrive le matin en gare d'Orsay et qui veut prendre à la gare du Nord le train rapide pour Cologne de réaliser une triple condition : n'avoir aucun retard dans l'horaire du train, n'avoir qu'un bagage à main et trouver aussitôt un véhicule. J'eus le bonheur de franchir ce triple obstacle.

Ce n'est point un spectacle banal que celui qu'offre la gare du Nord entre sept et neuf heures du matin, au moment du départ des grands trains internationaux en direction du nord de l'Europe. On y voit peu de Français, car la frontière est proche et c'est à peine si les trains, avant de l'atteindre, marquent un ou deux arrêts; en revanche, des Belges, des Hollandais, des Allemands, des Scandinaves, des Russes, des Américains même et, naturellement, un foisonnement d'Anglais. Costumes, langage, attitudes, bagages, sont pleins d'exotisme et font tout de suite comprendre qu'on est déjà loin du hall de notre gare du Midi. Dès le départ de Paris le pays lui aussi diffère beaucoup de la Gironde. Plus un seul pied de vigne; c'est à n'y pas croire. Aucun des pays que j'avais vus ne m'en avait encore libéré; la vigne escalade les Alpes jusqu'aux pieds des glaciers, se chauffe aux laves du Vésuve, a chassé le cèdre du Liban, et seule peut, avec l'olivier, vivre dans les pierrailles de la Palestine. Ici l'arbuste capricieux, qui dispense tour à tour la fortune et la misère, a dû céder la place à ses deux ennemis mortels : la betterave, génératrice du sucre, et les grains, producteurs d'alcool. Mais l'esprit n'a point le temps d'agiter les passionnantes questions de méventes, fraudes et surproduction que pourraient suggérer ces cultures, car déjà le train stoppe à la dernière station française.

C'est Maubeuge, cité connue chez nous par ses carreaux rouges ou blancs, qui pavent si proprement cuisines et vestibules;

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